Devenu un rendez-vous annuel pour le grand plaisir du public et de la ville de Salé, le Festival international du Film de Femmes de Salé ne manque pas de drainer avec lui d'autres réalisations dans la cité des corsaires comme la rénovation du cinéma Malaki (Royal) qui ouvrira ses portes, l'année prochaine, pour le festival, ainsi que d'autres projets en cours de finalisation. >
En plus du vif hommage rendu aux stars féminines, le FIFF met en surface beaucoup de cinéastes femmes qui travaillent pour la cause féminine. Ph. Kartouch
LE MATIN
21 Septembre 2010
À 19:26
«Pour soutenir le Festival du Film de Femmes de Salé, nous allons octroyer, à partir de la prochaine édition, une subvention annuelle pour le cinéma Hollywood », souligne Noureddine Lazrek, maire de Salé, lors de son discours d'ouverture du FIFF, lundi dernier.
Un festival qui véhicule plusieurs activités en parallèle comme les moments très émotionnels des hommages rendus, lors son ouverture, dont celui à la cinéaste militante, Jackie Buet, fondatrice et directrice du Festival de film de femmes de Créteil (France), considérée aussi comme la marraine du FIFF. « Son Festival a permis au cinéma international de femmes de se faire connaître un peu partout dans le monde, mettant en surface beaucoup de cinéastes femmes qui travaillent pour la cause féminine», évoque la productrice et réalisatrice tunisienne, Nadia El Fani, dans un mot en l'honneur de cette grande dame qui s'est sentie très fière et d'autant plus émue de l'accueil que lui a réservé le public. «C'était un combat et un pari pas très facile, car il relevait de placer la femme dans des postes importants de l'industrie cinématographique», déclare Jackie à l'assistance, avant de recevoir le Cierge d'Or des mains du directeur général du Centre Cinématographique Marocain, Noureddine Sail.
Ce dernier a profité de l'occasion pour louer les bienfaits du FIFF pour un pays comme le Maroc, tout en remerciant le festival de Créteil d'avoir ouvert la porte pour ce genre de manifestations.
Un autre hommage aussi chaleureux a été rendu à l'actrice égyptienne Sawsane Badr, dont le parcours et les qualités d'artiste ne sont plus à discuter. « Je suis contente d'être consacrée au Maroc. Ce pays que je connais et j'estime, d'autant plus que c'est un hommage qui vient tout juste après celui de l'Egypte, il y a quelques jours. C'est une double joie pour moi, car l'hommage reste toujours une finalité pour l'artiste et pour son parcours. Quand un artiste est consacré dans un autre pays, il sent comme s'il est chez lui. Car le fait de le choisir prouve l'amour et le respect que lui réserve ce peuple. C'est très important pour nous les artistes, puisque cela représente la vraie reconnaissance de ce que nous avons fait dans notre carrière », nous dit-elle avec son habituel sourire et sa prestance de grande dame de cinéma, ayant reçu, elle aussi, le Cierge d'Or des mains du gouverneur de Salé. Des moments bien particuliers rehaussés par la surprenante prestation rythmique du groupe « Annasr » de sourds-muets qui sont arrivés à communiquer avec le public malgré leur infirmité.
Puis, arrive le grand moment de la présentation du jury de cette 4ème édition du FIFF, dont la présidente est doublement contente d'être choisie pour présider ce jury. « D'abord, je suis une enfant du pays, car je suis née à Rabat. Je me réjouis, donc, de voir les changements qui se sont opérés sur cette ville. Secondo, je fais partie de cette nouvelle vague d'actrices qui pensent changer le cinéma et la condition de la femme, en premier lieu », souligne-t-elle dans son allocution.
La femme dans le cinéma italien
Comme chaque année, le Festival International du Film de Femmes de Salé invite le cinéma d'un pays donné pour projeter des films traitant de la condition féminine. Cette année, le festival a choisi de programmer cinq long-métrages récents, de cinq réalisatrices italiennes. Une occasion pour les festivaliers de découvrir cinq genres différents l'un de l'autre, à travers les productions « Cosmonauta » de Susanna Nicchiarelli (2009, comédie historique), « Come l'ombra » de Marina Spada (2006, drame social), « Il prossimo tuo » d'Anne Riitta Ciccone (2009, film choral), « Riprendimi » d'Anna Negri (2008, faux documentaire) et « Billo, il grande dakhaar » de Laura Muscardin ( 2006, comédie sur le racisme). Ces films ont été choisis avec la collaboration de Licia Eminenti, réalisatrice et Carla Cattani (Filmitalia – Cinecitta Luce).