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Sarkozy fragilisé

Le président français Nicolas Sarkozy a reçu un avertissement sévère au premier tour d'élections régionales qui devraient avoir un impact sur la deuxième moitié de son mandat, puisqu'elles relancent l'opposition socialiste et dessinent une résurgence de l'extrême droite.
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La droite se retrouve de fait coincée entre un PS triomphant, qui pourrait remporter la quasi-totalité des régions en tandem avec ses alliés d'Europe Ecologie (troisième force du pays avec 12,47%), et une extrême droite revigorée (11,74%).

15 Mars 2010 À 17:05

«Avertissement», «claque», «désaveu», «débandade», la presse française soulignait lundi matin quasiment à l'unisson la très nette défaite de la majorité.
Si la vague rose et verte, c'est-à-dire une alliance du parti socialiste et de ses alliés écologistes, submergeait la France dimanche prochain, au second tour, cela marquerait «un tournant politique majeur du quinquennat», estimait le journal de gauche Libération.
Or le rapport de force est clairement favorable à la gauche: selon les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur, le bloc gauche (53,46%) distance en effet de 14 points le bloc droite (38,93%).
Dans les 22 régions métropolitaines (hors outre-mer), le PS seul devance le parti présidentiel UMP et ses alliés de 3,3 points (29,48% contre 26,18%) et il arrive en tête dans 13 régions.

Ce scrutin, la dernière élection intermédiaire avant la présidentielle de 2012, a d'ores et déjà un impact national. La présence de 20 ministres sur les listes de droite a d'emblée conféré au scrutin une dimension de test.
Pendant la campagne, Nicolas Sarkozy avait sans cesse répété que le scrutin était régional et qu'il ne pouvait avoir de conséquences nationales. Mais il est pourtant intervenu à la veille du scrutin, tentant de jouer l'apaisement et promettant d'être à l'écoute des Français. Il a aussi annoncé «une pause» dans les réformes au second semestre 2011.
Le mauvais score de la droite apparaît comme un «un échec» personnel et marque «le début d'une crise de leadership» pour le président, juge le politologue Stéphane Rozès.

Or la cote de popularité du chef de l'Etat est déjà en chute libre depuis plusieurs mois. Il a dû affronter la crise économique et ses conséquences sur l'emploi, avec un chômage remonté à 10%.
Des scandales à répétition (accusations de népotisme concernant son fils, écrits d'un de ses ministres sur la prostitution, dérapages racistes de dirigeants de droite lors d'un débat controversé sur l'identité nationale) ont terni son image et contribué à brouiller son message au sein de sa famille politique.
Lundi, la première secrétaire du PS Martine Aubry, grande gagnante du premier tour, estimait qu'en lançant un débat sur l'identité nationale, Nicolas Sarkozy avait «rouvert une porte» au Front national, parti d'extrême droite qui a effectué une nette remontée au 1er tour, en obtenant 12%.
La droite se retrouve de fait coincée entre un PS triomphant, qui pourrait remporter la quasi-totalité des régions en tandem avec ses alliés d'Europe Ecologie (troisième force du pays avec 12,47%), et une extrême droite revigorée (11,74%).

Le député socialiste Claude Bartolone, proche de Martine Aubry, a prévenu dès lundi que les négociations avec ses alliés verts devraient permettre «de préparer (la présidentielle de) 2012».
Pour éviter la débâcle, Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a appelé à la mobilisation des abstentionnistes (52%), récusant l'idée d'un vote sanction au regard de la faible mobilisation des électeurs.
La droite espère sauver l'Alsace, et peut-être la Corse, les deux seules régions qu'elle détient actuellement. Toutefois, il reste difficile de tirer des pronostics à long terme de la déroute de la droite, car si le PS s'est clairement imposé à la tête de l'opposition, il n'a toujours pas de «candidat naturel» pour 2012, estime François Miquet-Marty, de l'institut de sondage Viavoice.

Vote sanction

La droite, soutien du président français Nicolas Sarkozy, a perdu le premier tour des élections régionales, avec un retard de 3,3 points sur le Parti socialiste, selon des chiffres définitifs, largement interprétés comme «vote sanction» par la presse. Avertissement», «claque», «désaveu», «débandade», la presse française soulignait lundi matin quasiment à l'unisson la très nette défaite de la majorité. Le rapport de force est clairement favorable à la gauche: selon les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur, le bloc gauche (53,46%) distance en effet de 14 points le bloc droite (38,93%).
Dans les 22 régions métropolitaines (hors outre-mer), le PS seul devance le parti présidentiel UMP et ses alliés de 3,3 points (29,48% contre 26,18%) et il arrive en tête dans 13 régions. Le grand chelem visé par la chef du PS Martine Aubry, c'est-à-dire la victoire dans toutes les régions, reste cependant incertain, la situation étant serrée en Alsace (est) et Corse (sud), les deux seules régions actuellement détenues par la droite. Pour y parvenir, le PS doit réussir des négociations avec ses partenaires de gauche, notamment Europe Ecologie (EE), qui s'est imposé comme la troisième force politique du pays avec 12,47%.
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