L'humain au centre de l'action future

«Je suis honorée de faire partie du jury du festival du court métrage de Tanger»

On l'a vue récemment dans «Stress» de Hakim Noury, Touria Alaoui était, à son habitude, magistrale dans un rôle qui lui va comme un gant. La jeune actrice au talent incontestable a accepté de répondre à cœur ouvert à nos questions.

30 Août 2010 À 17:06

LE MATIN : Parlez-nous un peu du téléfilm «Stress» qui a été diffusé récemment sur la Première chaîne ?
TOURIA ALAOUI :
Le film stress a été tourné en compagnie de Majdouline et Maria Sadek au mois d'avril dernier. Il raconte l'histoire d'un couple qui vit tranquillement et savoure sa vie privée, jusqu'au jour où l'époux recevra un coup de fil qui va bouleverser la vie du couple. Après s'être disputé avec son patron, l'embouteillage de la métropole et le stress vont accentuer son agitation au point de vouloir tuer son épouse….

Vous n'êtes pas très
présente au théâtre. Pourquoi ?


Comme vous le savez, les répétitions peuvent durer des mois pour jouer une seule fois devant le public. Mais nous autres comédiens, ne faisons pas de l'art pour nous-mêmes. L'art est fait pour les autres. C'est pour cette raison que j'ai décidé de m'orienter plus vers la télévision.

Quelles sont vos habitudes durant le mois de ramadan ?

Ramadan est, par excellence, le mois de la spiritualité et du recueillement. Je ne me couche pas avant d'avoir fait la prière du fajr. En revanche, je me lève très tard et durant la journée, je ne fais rien de particulier. J'aime regarder les feuilletons syriens, libanais et égyptiens sur les chaînes arabes. Sans oublier, bien entendu, la production cinématographique marocaine qui propose au public une large gamme de productions en ce mois de Ramadan.

Vous êtes plutôt pour les menus traditionnels ou modernes ?

Plusieurs familles marocaines aiment avoir des plats variés sur leur table du ftour. Personnellement, je romps le jeûne avec des dattes, de la chebbakia, un bol de soupe (harira). J'aime par la suite prendre du pain avec du fromage ou du jban et du café. A côté j'essaie de prendre des légumes et, parfois, une pizza. Bref, je préfère manger léger tout en évitant les matières grasses.

Avez-vous l'habitude de voir la télévision en prenant le ftour ?

Je prends le ftour avec ma famille en regardant la télé et en discutant. Après je fais la prière, ce qui ne me donne pas l'occasion de tout voir.

Qu'est-ce que vous pensez de la qualité des programmes télévisés pendant ce mois sacré ?

Franchement, je ne peux pas porter un jugement sur tous les programmes. Par contre, je peux vous dire que j'apprécie le sitcom «Dar al warata» diffusé par la première chaîne. Je trouve qu'il est de bonne qualité.

Est-ce que vous préférez travailler pendant ce mois ou rester à la maison ?

J'aime bien travailler durant ce mois mais pendant la nuit et non en journée. Ce qui est idéal pour les tournages. Je me sens plus à l'aise après le «ftour» et en plus j'ai la possibilité de me maquiller pour les besoins du rôle. C'était notamment le cas pour le sitcom «Ana Khouya Ou Meratou» de Said Naciri.

Dans quel registre êtes-vous le plus à l'aise ?

Je préfère la comédie, mais le danger avec ce genre c'est que quand vous le faites en début de carrière, il vous colle comme une étiquette.

Quels sont les rôles que vous aimeriez incarner ?

Je rêve de jouer des rôles qui ne passent pas inaperçus, qui peuvent créer des polémiques autour d'un sujet important et provoquer des changements.

Que pensez-vous de la situation de l'artiste marocain ?

C'est une situation qui connait des hauts et des bas. Il y a, donc, beaucoup de choses à faire au niveau du syndicat. Mais je préfère ne pas en parler.

On ne vous a jamais vue dans une publicité alors que vous êtes très aimée par le public marocain. Est-ce un choix ?

J'avoue qu'au début j'étais réticente. Je me disais que faire de la publicité était, probablement, mal vu par le public marocain. Aujourd'hui, j ai changé d'avis mais avec des réserves bien sûr. Je ne peux pas, par exemple, faire la publicité d'un produit douteux ou dont l'efficacité n'est pas assurée. Je n'ai pas envie de donner une mauvaise image au public marocain ou lui mentir.

On vient de vous proposer d'être un membre du jury du festival du court métrage méditerranéen de Tanger qui aura lieu du 04 au 09 octobre. Parlez-nous-en un peu ?

Je suis très honorée de faire partie du jury de ce festival parce qu'il s'agit d'un événement des plus importants de l'année. Ce sera pour moi une occasion de rencontrer de nouvelles personnes mais surtout de visionner la production nationale et internationale et de faire une petite comparaison entre les deux.

Touria, l'éclectique

Attirée par l'art dès son jeune âge, Touria Alaoui y accède par la grande porte. En 1992, elle obtient un diplôme de l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle (ISADAC). Son premier rôle fut pour la télévision dans le feuilleton «Hout El Barr» de Farida Bourquia.
Elle joue également dans des sitcoms et fait ses preuves dans le genre humouristique. En 1993, Hakim Noury, lui propose le premier rôle dans son film «L'Enfance volée» pour lequel elle reçoit le prix de l'espoir du cinéma marocain en 1995. Elle enchaîne les films et se distingue dans «Femmes et femmes» (1998) de Saâd ChraÏbi.
Sa prestation lui vaut le prix du premier rôle au festival de Bahrein en 2000. En 2006, elle remporte le prix de la meilleure actrice lors de la 21ème édition des Journées cinématographiques de Carthage pour son rôle dans le film "Tarfaya" (Bab lbhar) de Daoud Aoulad syad. Touria Alaoui a également joué dans le premier téléfilm marocain en tamazight du Rif (Imzouren) de Jamal Souissi et a animé une émission en Tachlhit.
Copyright Groupe le Matin © 2025