Naissance de SAR Lalla Khadija

La peur gagne du terrain

«Je suis stupéfiée. J'ai vu une jeune fille en djellaba et qui n'attire aucun soupçon fouiner tranquillement dans le sac à main d'une femme qui veut prendre le bus, nous raconte une jeune casablancaise.

Les agresseurs récidivent à chaque fois que l'occasion se présente.

07 Septembre 2010 À 16:36

Terrifiée par cette scène, je suis partie vers un autre arrêt et à ma grande surprise j'ai trouvé la même personne en train de voler des usagères de grands taxis. Pis, cette pickpocket sans scrupule met la main dans les poches des passantes en se collant à leurs côtés ». Ce genre de scène est devenu de plus en plus courant au niveau de la capitale économique, notamment en période de fêtes. Avec l'approche de « Aïd Al Fitr », on ne peut plus marcher dans les rues de la métropole à cause de l'insécurité qui continue de sévir.

En effet, les citoyens se plaignent de plus en plus des agressions devenues fréquentes, souvent en plein jour. Il ne se passe pas un jour sans que l'on enregistre plusieurs agressions à l'encontre des citoyens. On ne peut pas parler de psychose, mais le phénomène est plus qu'inquiétant. Preuves en sont les témoignages de citoyens victimes d'agressions. Aujourd'hui, l'intégrité physique n'est pas garantie dans la rue. Les gens ont souvent peur de se balader à la tombée de la nuit à pied ou tout simplement d'utiliser leur GSM dans la rue. «Trop dangereux», disent-ils. «Je ne peux plus porter mes bijoux dans la rue par peur de me faire agresser », nous confie une jeune cadre dans une banque au centre ville. En effet, la plupart des femmes casablancaises craignent les conducteurs de motos qui apparaissent de nulle part pour arracher leurs accessoires ou sacs à main. «J'ai vécu la plus mauvaise expérience de ma vie l'été dernier, affirme une autre habitante de l'Ancienne Médina.

Deux voleurs sur moto ont voulu arracher mon sac à main et quand j'ai résisté ils m'ont tirée par terre sur plusieurs mètres ». Les forces de l'ordre essaient tant bien que mal de multiplier leurs efforts pour contrecarrer le phénomène d'insécurité qui gagne toute la ville. La semaine dernière, les éléments de la police judiciaire de Hay Hassani Ain Chock ont arrêté deux malfaiteurs pour vols avec violence.

Ces voleurs qui étaient cagoulés sont entrés par effraction dans une villa et ont ligoté les propriétaires avant de s'emparer d'une voiture, de bijoux et d'autres effets personnels.

A Sidi Rahal, les autorités de la police ont aussi arrêté des personnes qui dévalisaient des maisons de la place. Chaque district fait de son mieux pour offrir aux citoyens une ambiance de sécurité. Toutefois, ces arrestations ainsi que les rondes de voitures de police et des unités de faucons sont loin de dissuader les bandits de la métropole.

Ces derniers récidivent à chaque fois que l'occasion se présente et développent leurs procédés en permanence. Preuve en est les nouvelles méthodes de vols de voitures. Les bandes spécialisées dans ces vols choisissent bien leurs victimes qui sont souvent des femmes ou des MRE. Après le coup des rats jetés en voitures et les 'pinces à nez', les voleurs de voitures ont inventé une démarche qui s'avère pour l'instant très efficace et surtout convaincante pour les conducteurs les plus prudents qui ferment les vitres des voitures.

«Ces agresseurs procèdent en général par deux. L'un d'entre eux fait semblant de traverser derrière l'automobiliste et lui dit qu'il a le feu dans son véhicule. Son complice sur moto lui fait la même remarque quelques minutes après», nous raconte une victime de cette bande de malfaiteurs. « Je ne me suis pas douté qu'il s'agit de voleurs, ajoute-t-il. Une fois que j'ai ouvert la porte pour voir ce qui se passe on m'a pris toutes les affaires qui étaient sur le siège devant».
Si les automobilistes courent de tels risques, c'est que les piétons sont encore plus exposés. Que ce soit en plein centre-ville ou dans le périphérique, les truands et les pickpockets agissent partout.

Les guichets automatiques très visés

Les agressions se multiplient également devant les guichets automatiques. Pour éviter d'être surpris par les patrouilles de police, les voleurs choisissent des lieux où il n'y a aucune présence policière. Ils guettent leurs victimes et choisissent souvent des proies faciles comme les jeunes filles. Une fois que ces dernières accèdent à leurs comptes, l'agresseur lui pose une arme sur le corps et lui demande de retirer la somme qu'il veut.
Parfois, dès qu'un client retire de l'argent dans un guichet, il est poursuivi par des pseudo mendiants qui se révèlent par la suite comme de vrais agresseurs
Ces malfrats sont souvent aidés par la passivité des gens qui ne réagissent pas aux appels de secours des victimes.
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