Très sollicité par le public oujdi, Hamid Bouchnak a fredonné avec ses fans, pendant la soirée du 24 juillet, tous ces succès.
Hamid Bouchnak a réalisé un grand show lors de la soirée de clôture du festival international d'Oujda.
LE MATIN
02 Août 2010
À 16:13
LE MATIN : Hamid Bouchnak, vous êtes le fils d'Oujda, il s'agit de votre troisième participation au festival de Rai, quel bilan pouvez vous faire de cet événement dans sa quatrième édition ?
HAMID BOUCHNAK : Le bébé qu'on a vu naître entame son évolution. La ville d'Oujda a réussi le défi de lancer un festival. Or, le véritable combat,commence désormais. Cet événement artistique unique en son genre depuis quelques années, a des concurrents dans la région oriental. Nador, Taourirt, Jerada, Berkane peuvent lui voler la vedette. Avec un festival qui naît là une autre festivité qui se déroule là bas, Oujda est dans l'obligation de préserver l'acquis cumulé de ces quatre éditions et de chercher l'évolution.
Comment trouvez-vous l'initiative d'inviter d'autres musiques provenant d'autres régions du royaume et de l'étranger ?
Je ne suis pas contre. Mais au même temps je trouve que ce n'est pas dans la philosophie du festival. Il faut, impérativement, garder l'identité du festival du Rai. A mon avis au lieu de prendre l'initiative d'inviter des artistes étrangers, il faut donner la chance aux chanteurs d'Oujda. Ils sont nombreux à attendre une occasion pareille, celle de rencontre avec le public. La logique de proximité dicte cette résolution. Le festival c'est entre autres une chance d'ouverture ,de diffusion pour les artistes locaux.
Est-ce là un reproche ?
Du tout. C'est de l'ardeur pour une ville, ma ville Oujda. Je donnerais ma vie pour cette cité qui m'a vu naître et qui témoigne de mes racines. Mes participations au festival de Rai s'inscrit dans cette optique. De fait, d'une édition à l'autre on peut corriger les failles. C'est un labeur permanent. Franchement, je suis d'une nature optimiste et je sais qu'à travers le monde les événements festifs passent par des hauts et des bas. Le plus important est de garder cette continuité qui procure richesse.
Est-ce que l'un des Bouchnak a été derrière l'initiation du festival du Rai d'Oujda ?
Effectivement, mon grand frère a été parmi les précurseurs de ce festival. Il a été dans le commuté d'organisation de la première édition.
C'est pour quand le retour des Bouchnak ?
Prochainement, on est entrain de finaliser un projet de recommencement. Cela prendra du temps mais nous voulons créer une nouveauté qui apporterait une valeur ajoutée à la chanson marocaine.
Quel regard portez-vous sur le fait de refaire des chansons du répertoire musical marocain, est-il bénéfique ?
C'est l'une des façons de préserver l'héritage musical de notre pays. Notre musique est amplement riche. De part le monde, nul progrès ne s'effectue loin du patrimoine laissé par les ancêtres. Notre présent musical est le ton d'aujourd'hui mélangé aux gammes d'hier. Mon père aimait le « Gharnati » ma mère été obnubilée par la musique Gnaouie,moi je me retrouve dans l'ensemble des traces de notre répertoire.
Vous êtes l'unique chanteur qui a réalisé un duo avec Haja Hamdaouiya dans « Hal Kass Hlou », quelle place occupe la femme dans vos chansons ?
La femme c'est la vie. Et être sensible envers elle c'est créer un lien direct avec l'existence et l'art. J'ai toujours été entouré par des femmes merveilleuses. Je porte un grand respect pour la chanteuse Haja Hamdaouiya.
Hamid, «Oujdi»
Hamid Bouchnak, est né le 13 mai 1969. Dès l'âge de 5 ans ,il commence à chanter avec ses frères. Le doué benjamin, est l'auteur, des plus importants titres de la formation. Si les textes sont souvent écrits par Reda, Hamid se voit leader de la bande Bouchnak. Ainsi, c'est grâce à des albums comme « rahet liyyam « (1995), « ya bent ennas «(1996), et surtout «laâfou ya moulana «qui avaient nécessité plus de quatre mois de travail dans un studio à Lille, que Hamid Bouchnak a pu s'imposer . Au passage, il a même raflé le prix de la meilleure chanson francophone décerné par MCM pour l'interprétation du morceau «Il ne nous reste plus d'espoir « transformé en mélodie populaire. En 1998, Hamid Bouchnak s'est illustré par un air appelé à faire le tour des stades puisqu'il a été composé en hommage à l'équipe nationale marocaine qui était à son quatrième mondial. Après une longue absence, Hamid fait le grand retour avec « Moussem », un album qui marquera le début d'un élan ininterrompu.