«La culture est notre seule arme contre l'obscurantisme»
C'est aujourd'hui que sera ouvert, en grande fanfare, la deuxième édition du Festival Amwaj Assafi. Avec ses concerts de musique, ses expositions, ses rencontres et ses ateliers, cet évènement se veut un véritable levier de développement social et culturel de la ville. Son directeur qui n'est autre que le fameux cinéaste Noureddine Lakhmari, un vrai «ould Asfi» nous en parle plus longuement.
Noureddine Lakhmari.
LE MATIN
11 Juillet 2010
À 10:41
LE MATIN : C'est la deuxième édition de votre petit bébé « Amwaj Assafi». Quel bilan en faîtes-vous déjà ?
NOUREDDINE LAKHMARI : On peut dire qu'Amwaj Assafi avance sûrement ; doucement oui, mais on est tellement ambitieux que nous avons déjà réussi un vrai succès pour cette deuxième édition. Nous avons un plateau artistique digne des grands festivals avec les noms de la chanson marocaine en vedette mais aussi avec la présence des stars internationales comme Carole Samaha. Le fait que nous ayons réussi à avoir 60.000 personnes sur la place Moulay Youssef est plus qu'une preuve vivante pour faire face à ce qui se dit sur une certaine presse, ennemie de l'art et de la culture.
Safi a toujours été une pépinière culturelle pour tout le pays mais rares sont les gens qui s'en rappellent ou qui le savent. Quel est justement le rôle du festival pour montrer cette face cachée de la ville et comment le fera-t-il?
C'est vrai que Safi a toujours été une ville culturelle vu le nombre important des artistes originaires de cette ville qui se sont fait un nom sur les scènes nationale et internationale, que ce soit dans le domaine des arts plastiques, le cinéma, etc. Les gens ont toujours chanté et dansé l'amour dans la ville de Safi et aujourd'hui, le festival ne fait que renouer avec la tradition et montrer que la culture est un élément important pour l'épanouissement de notre population et le développement du Maroc.
A quel point votre popularité après Casanegra vous a-t-elle aidé dans la promotion de ce festival ?
Ça m'a beaucoup aidé et c'est tant mieux que la personne ayant une notoriét puisse l'utiliser pour quelque chose d'utile mais je tiens tout de même à dire que ma notoriété, je l'ai eue de ma ville Safi. Je pense que tous les Marocains qui ont une certaine notoriété ou un certain pouvoir doivent offrir quelque chose pour leurs villes. Il faut rentrer dans cette bataille et faire de la culture notre arme contre l'obscurantisme.
Amwaj Assafi, c'est un festival de musique mais il y a aussi des rencontres et des conférences et d'autres volets artistiques comme les expositions, etc..Quels en seront les objectifs?
C'est important qu'à côté de la musique, il y ait d'autres volets artistiques comme la peinture, la photographie. Cela permet à tous les habitants de la ville de découvrir d'autres arts et de rêver qu'un jour, eux aussi, ils pourront créer. On aurait voulu avoir un volet dédié au cinéma mais on attend l'ouverture da la maison des arts et de la culture pour intégrer cela. Sinon, les rencontres et les débats sont l'un des moments forts du festival puisqu'ils permettent aux gens de se réunir, de discuter, de penser, de créer le débat. Le festival est une opportunité pour créer un espace d'échange et de dialogue entre différents acteurs qui œuvrent tous ensemble pour discuter et résoudre les problèmes de la ville. Durant le festival, même les enfants profitent des activités sportives tenues toute la journée sur la place. Les enfants des orphelinats ont des activités à l'extérieur et viennent voir leurs stars préférées. C'est une façon d'impliquer toute la ville et de laisser les gens chanter l'amour.
Qu'est-ce qu'ajoute votre festival à la scène artistique régionale et nationale ?
Localement, Amwaj Assafi rapproche les gens de la culture et leur offre quatre jours de divertissement avec une programmation variée. Il fait rêver les jeunes en leur montrant qu'on peut devenir artiste sans devoir quitter le Maroc, comme nous avons fait. Aujourd'hui, ils peuvent réaliser leurs rêves en restant dans leur pays. Amwaj Assafi s'inscrit dans la politique du Maroc qui est de promouvoir les arts et la culture et en faire un levier de développement économique et social. Safi n'est pas une exception car elle participe à ce développement culturel. --------------------------------------------------------------------
Après Casanegra, Zéro
Noureddine Lakhmari n'oublie pas son premier rôle de cinéaste. Malgré ses occupations de directeur du festival Amwaj Assafi, il se penche sur ses autres projets cinématographiques. « Je commence le tournage de mon prochain film en octobre. Il s'appelle Zéro et parle de la Rédemption. Son héros est une personne très ordinaire mais dont la vie changera grâce à l'amour. Le personnage principal n'a pas confiance en lui et ne croit pas être capable de réussir dans ce monde. Sa vie changera grâce à l'amour.» nous déclare Noureddine Lakhmari. Le casting n'est pas encore déterminé mais notre chercheur de talents multiplie les rendez-vous pour dénicher un nouveau talent qui deviendra une nouvelle vedette dans notre cinéma. « J'aime bien travailler avec des visages inconnus mais qui donnent leurs preuves. Je n'ai trouvé personne encore mais je cherche toujours. » nous explique-t-il. Un autre film est en cours de préparation. Il s'appelle « Le retour » et met en affiche la star marocaine Saïd Taghmaoui.