L'humain au centre de l'action future

«Je rêve d'incarner d'Abdelkrim Khattabi»

Si de nombreuses personnes le lient toujours à son frère aîné Rachid, et bien, Hicham El Ouali est une entité à part, un acteur unique en son genre et une véritable boule d'énergie.

Hicham El Ouali

20 Juin 2010 À 09:41

LE MATIN : Hicham est sur tous les fronts et travaille activement. Racontez-nous un peu vos nouveautés ?

HICHAM EL OUALI :
Il y en a plein en effet. Pour le cinéma, je prépare actuellement un long-métrage avec Mohamed Kaghat (à qui on doit la série fantastique «L'autre dimension»). Je joue également dans le téléfillm «Beach Boys» de Younès Reggab ainsi que dans «Riad al Maâti » de Driss Drissi. Du côté du théâtre, nous enchaînons la tournée de la pièce « Dar Al Ghalia » d'Abdessamad Dinia. En outre, je commence bientôt le tournage d'une nouvelle série signée Hassan El Joundi.

Vous êtes présent au cinéma, au théâtre et à la télévision (films et animations)… Quel est le genre artistique que vous aimez le plus ?

Je les aime tous avec le même degré parce que je les fais avec amour et passion. En fait, je m'implique corps, cœur et âme dans tout ce que je fais: cinéma, télévision, théâtre ou même l'animation. Mais si je dois faire un choix quand deux travaux s'offrent à moi, je préférerai le théâtre. N'est-ce pas le père des arts ? J'aime beaucoup le théâtre et je pense qu'il reste indispensable pour un acteur. Je dois toujours renouer ce lien avec les planches, le contact direct avec le public et les émotions que cela procure sont propres au théâtre. Cela dit, le cinéma a sa magie et la télévision nous fait entrer dans les foyers des gens, on devient un autre membre de la famille.

En plus des petit et grand écrans et du théâtre, Hicham El Ouali est un habitué des radio-romans ou des séries radiophoniques. Parlez-nous de cette expérience ?

En effet, je suis un addicted aux séries radiophoniques, j'essaie d'en faire régulièrement. Disons qu'en moyenne, j'en fais deux par an selon mon planning. Ce genre, même s'il paraît démodé, a son public. Je rencontre des gens qui m'écoutent et qui me suivent même dans la radio, notamment mes proches et mes voisins. C'est surprenant que les gens reconnaissent la voix sans le visage, c'est une autre façon du jeu et c'est enrichissant comme expérience surtout que le casting est souvent un mixage entre l'ancienne génération, les jeunes acteurs confirmés et les nouveaux talents comme les étudiants de l'ISADAC . J'espère que le jeune public s'intéressera plus.

Est-ce facile pour vous d'imposer votre style tout en sachant que vous êtes le frère d'un certain Rachid El Ouali ?

Laissez-moi vous dire que ce n'est pas du tout facile d'abord de tracer son chemin dans ce domaine. Il faut beaucoup de travail, de patience et de persévérance pour faire connaître son nom et gagner la confiance et le respect du public. Depuis que j'ai commencé, on n'arrête pas de me comparer avec Rachid. Mais ce que les gens ont du mal à comprendre, c'est que nous sommes très différents l'un de l'autre. Personnellement, j'essaie de me distinguer à travers le choix des rôles, je joue souvent le bandit, le méchant de l'histoire, j'ai incarné un « violeur », un dealer de drogues… alors que Rachid incarne les rôles du gentil, du bon…chacun de nous a son style, son « charisme».

Quel est le rôle que vous rêvez de jouer ?

Il n'y en a pas un seul mais beaucoup. Parmi tous les personnages que j'ai joués, j'ai préféré celui dans « Abderrahman Belmajdoub ». J'aime bien les films historiques. Et si j'ai un jour la chance d'incarner un personnage historique, j'aimerai bien que ça soit Abdelkrim Khattabi, pourquoi pas…

Vous êtes à l'origine du Festival du court-métrage de Rabat. Parlez-nous de ce festival ?

C'est un festival organisé au sein de l'Institut du génie appliqué de Rabat, il en est déjà à sa septième édition. Cet évènement est une nouvelle manière de rapprocher le public au cinéma, surtout au genre du court-métrage qui n'est pas très promu auprès du large public. Durant une semaine, le public est amené à voir des courts-métrages, rencontrer les cinéastes et les acteurs et rendre hommage à un grand artiste. Ce qui caractérise ce festival, c'est que les étudiants et les jeunes qui s'occupent de tout: de la préparation du terrain, de la programmation, la logistique, l'animation.. C'est une bonne chose que les jeunes soient initiés à la gestion de la chose culturelle.
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Un regard optimiste

« Je suis optimiste, je crois profondément que le cinéma marocain se développera et qu'il connaîtra plus de succès dans les années à venir. Le secteur ne cesse de bouger malgré ses petits soucis. On en est aujourd'hui à 15 productions annuelles, ce qui est bien pour nous. » nous confie Hicham avec enthousiasme. Et le cinéma marocain ne pourrait réussir à se démarquer sans ses acteurs qui affichent un grand talent.
Qu'ils soient parmi les vétérans de la scène ou les jeunes talents, certains de nos comédiens portent en eux cette grande responsabilité, qui est d'apporter un coup de pouce au cinéma et aider au développement de ce secteur. Hicham nous parle de cette relation entre la nouvelle et l'ancienne génération « Les grands acteurs représentent pour nous la base. Ce sont eux qui se sont battus en premier pour instaurer les « lois » de ce domaine. Quand on a commencé, tout était déjà préparé grâce à eux. Ils ont du se battre pour arriver à ce qu'ils ont. On essaie de garder le contact avec eux et d'apprendre un maximum d'eux. »
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