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Le partenariat stratégique enfin scellé

L'alliance stratégique entre FinanceCom, la CDG (Caisse de dépôt et de gestion) et France Télécom est enfin scellée. Hier, une fois les autorisations de l'ANRT obtenues, le closing de l'opération de cession de 40% de Méditel à l'opérateur français, pour un montant de 640 millions d'euros, a été signé devant les équipes des trois partenaires et un parterre de journalistes.

Les rivalités s'annoncent rudes entre les trois opérateurs télécoms (Maroc Télécom, Wana Corporate et Méditel).

02 Décembre 2010 À 17:27

Un événement qui est à marquer d'une pierre blanche, aussi bien dans l'histoire du second opérateur global de télécommunications au Maroc, se targuant de la réalisation de résultats de bonne facture en 2010, que du secteur des télécommunications au Maroc qui a besoin d'une offre plus diversifiée avec des prix plus intéressants pour le client. "Après une première étape où la CDG et FinanceCom ont joué un rôle de pionniers dans la libéralisation du secteur des télécoms au Maroc, les deux groupes, en donnant corps à ce rapprochement avec France Telecom-Orange, s'inscrivent tout naturellement dans la deuxième phase de la vie de ce secteur dans notre pays.

Il s'agit aujourd'hui de permettre à Méditel de se hisser au rang d'opérateur innovant à la pointe du savoir-faire technologique", s'est réjouit Othman Benjelloun, président du groupe BMCE, lors de la conférence de presse organisée, hier, dans les locaux de la banque. Après la conclusion de cette transaction, l'opérateur français s'est engagé à enrichir les offres proposées à la fois au marché grand public et au marché de l'entreprise.
Les efforts déployés depuis de longues années en matière d'innovation seront déclinés sur le marché marocain. En outre, France Télecom, qui dispose de 31 millions de terminaux à travers le monde, jouit d'une grande capacité de négociation. Un atout qui ne pourra qu'être profitable à Méditel.

Ainsi, les rivalités s'annoncent rudes entre les trois opérateurs télécoms (Maroc Télécom, Wana Corporate et Méditel). "Dans les mois et années à venir, l'arrivée d'Orange dans ce pays va apporter au secteur des télécommunications et à tous ceux utilisant les services de communication de gros progrès. Dans la bagarre avec les autres opérateurs, l'introduction d'Orange sur le marché marocain va amener d'autres opérateurs à réfléchir et à changer de stratégie", a fait entendre Stéphane Richard, directeur général de France Telecom. Même les prix seraient appelés à baisser avec l'exacerbation de la concurrence.

Certes, cette tendance, qui devrait peser sur les marges, ne manquera pas de déranger les autres acteurs télécoms, n'empêche que les Marocains ne pourront que s'en réjouir. D'ailleurs, Ahmed Reda Chami, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, qui assistait à la signature des documents juridiques, n'a pas omis de rappeler la variable prix en déclinant les attentes du gouvernement par rapport à cette opération. D'après lui, en vertu de cette opération, le Maroc s'attend à une diversification des offres avec des prix plus intéressants pour le citoyen, à une amélioration de la qualité, notamment en matière des offres 3G, GSM et Internet portable et une participation de ce nouveau partenaire aux programmes gouvernementaux. Même le savoir-faire et l'expérience de France Télecom dans les domaines des Call Center et de l'offshoring sont plébiscités.

Bref, les cartes seraient rebattues au niveau du secteur des télécommunications dans les prochains mois. En outre, à court et moyen terme, les groupes CDG, FinanceCom et France Télécom ont convenu d'introduire Médi Télécom à la Bourse des Valeurs de Casablanca.

L'actionnariat remodelé

La conclusion de l'opération d'acquisition par France Télécom de 40% du capital et des droits de vote de Méditel a permis d'asseoir l'actionnariat du second opérateur du marché des télécoms au Maroc. Une part qui, en vertu de l'accord entre les trois partenaires, serait hissée à 45%, notamment après l'introduction en bourse. Ce n'est que dans un second temps, avant 2015, que la participation France Télécom au capital de Méditel serait relevée à 49%. Les 51% restants demeureraient entre les mains des deux actionnaires marocains CDG et FinanceCom. Pour mémoire, ces deux derniers ont mis la main sur 64% du capital de Méditel, après le retrait du tour de table de Portugal Telecom et Telefónica, qui détenaient chacun 32,2%.
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