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La métamorphose des cartels de la drogue

09 Septembre 2010 À 16:02

Les agissements des cartels de la drogue au Mexique commencent à ressembler à des "insurrections", s'est inquiétée mercredi la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton. "Ces cartels de la drogue, montrent, selon de plus en plus d'indices des signes d'insurrections", a-t-elle estimé dans un discours devant le centre de réflexion CFR à Washington.
La situation "ressemble de plus en plus à la Colombie il y a vingt ans", a insisté Mme Clinton, assurant que les Etats-Unis "travaillent très dur pour aider les Mexicains à améliorer le maintien de l'ordre". "Il va falloir combiner une amélioration des capacités institutionnelles (...) et de la volonté politique pour empêcher que cela s'étende", a ajouté la secrétaire d'Etat. La "guerre des cartels" a fait quelque 28.000 morts, entre règlements de comptes et fusillades contre les forces de l'ordre, depuis décembre 2006, date de l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon, malgré le déploiement de 50.000 soldats en renfort de la police.

Par ailleurs, les corps du chef de la police locale et d'un membre du Parquet enquêtant sur le massacre de 72 clandestins commis fin août dans le nord-est du Mexique ont été retrouvés dans la région, a annoncé mercredi le Parquet. L'enquêteur du Parquet, Roberto Jaime Suarez, et Juan Carlos Suarez, chef de la police municipale de San Fernando, où les cadavres avaient été découverts dans un "rancho", avaient disparu quelques heures peu après le massacre.
Les autorités locales affirmaient qu'ils avaient été enlevés. Les deux cadavres ont été identifiés grâce à leurs papiers. Le massacre a été commis par le gang des "Zetas", a témoigné un des deux survivants connus du massacre des clandestins, un Equatorien de 18 ans. Le gang a perdu trois de ses hommes dans le raid militaire ayant abouti à la découverte du massacre et un autre de ses membres a été arrêté alors qu'il prenait la fuite.

Les Zetas sont également soupçonnés de l'assassinat du policier et de l'enquêteur du Parquet, et de plusieurs attaques à l'explosif dans la région contre la police et une station de télévision.Le gang dispute le "territoire" de cette région du nord-est du Mexique, à la frontière américaine du Texas, au cartel du Golfe, qui les employait auparavant comme hommes de main. Au Mexique, les rivalités entre sept grands groupes criminels dans la "guerre des cartels" pour le contrôle de l'approvisionnement de l'énorme marché américain de la drogue, ont fait 28.000 morts depuis l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon en décembre 2006.

31 journalistes assassinés ou portés disparus

Trente-et-un journalistes mexicains ont été assassinés ou sont portés disparus depuis décembre 2006, date du déclenchement de l'offensive du gouvernement mexicain contre le trafic de drogue, relève, mercredi, le Comité de protection des journalistes (CPJ) dans un rapport publié à Mexico.
Dans ce document intitulé «le silence ou la morte pour la presse au Mexique'', le CPJ souligne que la violence des groupes criminels et la corruption « détruisent le journalisme'' au Mexique, condamnant « l' impunité alarmante'' en relation avec les attaques contre la presse au Mexique. Du total des journalistes assassinés ou disparus, au moins 8 ont été abattus en représailles pour leurs écrits sur les actes de criminalité et de corruption. Sept reporters sont portés disparus et une douzaine d'autres ont été « séquestrés ou poussés à l'exil' », poursuit le rapport.

MAP
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