Fête du Trône 2006

Expédition de Dsât-oul-‘Oschaïra

24 Août 2010 À 17:30

(suite)
Ceux-là sont nos parents mais nous avons cru en toi, et nous avons accepté ta religion et nous avons renoncé à eux. Nous avons fait de nos corps et de nos âmes ta rançon; nous lutterons contre eux pour toi; ou Dieu te fera triompher d'eux et fera triompher ta religion et l'infidélité sera exterminée dans le monde; ou nous périrons tous pour toi». Le Prophète remercia Abou Bakr, lui donna des éloges et lui dit de s'asseoir car il désirait savoir si les Anssar prendraient ou non ce même engagement, sachant bien que les Mohadjir lui prêtaient aide et secours, tandis qu'il craignait que les Anssar et les gens de Médine ne s'en retournassent car, dans la nuit d'Aqaba, alors qu'ils avaient prêté serment au Prophète, Saâd, fils de Moâd, lui avait dit : «Ô apôtre de Dieu, viens avec moi à Médine!». Le Prophète avait répondu: «Je n'ai pas encore reçu de message ni d'ordre de Dieu à cet égard.

Allez, j'enverrai mes compagnons et attendrai les ordres que Dieu me donnera». Saâd avait répliqué : «S'il en est ainsi, nous ne sommes pas responsables de ta vie et de ta sûreté jusqu'à ce que tu viennes à Médine.
Quant tu y reviendras, alors nous te défendrons et ta défense sera pour nous un devoir». Le Prophète avait approuvé ces paroles. Or, maintenant, le Prophète craignait qu'il ne dît : «Nous nous sommes engagés à te protéger à Médine; si tu étais attaqué à Médine, nous t'y protégerions».

Abou Bakr ayant repris sa place, le Prophète demanda de nouveau un avis. Omar, fils d'Al Khattab, se leva et tint le même langage qu'Abou Bakr. Le Prophète le remercia également et lui dit de s'asseoir. Ayant renouvelé sa demande, Miqdâd, fils d'Amrou, appartenant lui aussi aux Mohadjir, se leva et dit : «Ô apôtre de Dieu, c'est à nous de tirer l'épée, à toi de prier et à Dieu de donner la victoire. Nous ne dirons pas comme disaient les enfants d'Israël à Moïse : ‘'Allez, toi et ton Seigneur, et combattez; quant à nous, nous resterons ici''. Assiste-nous de ta prière, demande à Dieu la victoire, car nous combattrons nous-mêmes». Le Prophète le loua et lui dit: «Assieds-toi, je connais les sentiments de vous tous, ô Mohadjir, je ne doute pas de vos intentions».

Ensuite, il demanda un nouvel avis. Tous reconnurent que cet appel s'adressait aux Anssar, Saâd, fils de Moâd, se leva et dit : «Ô apôtre, de Dieu, est-ce nous que tu as en vue par ces paroles ?». «En effet, dit le Prophète, car c'est votre concours que je demande.

Dans cette affaire, je ne puis réussir que par la puissance de Dieu et par le moyen de votre aid». Saâd, fils de Moâd, dit: «Que pouvons-nous faire, ô apôtre de Dieu ? Nous avons cru en toi, nous t'avons prêté serment et nous t'avons accueilli. Il est dans notre devoir de te défendre. Nos âmes sont ta rançon et nous verserons notre sang pour toi, que ce soit contre les Qoraïschites ou les Arabes ou les Perses, les habitants de Roum ou les Abyssins; nous nous tiendrons devant toi, nous te protégerons et combattrons les ennemis; que ce soit à Médine, dans le désert ou en pays cultivé, sur la mer ou sur les montagnes, nous serons partout avec toi et ne t'abandonnerons pas jusqu'à la mort».

Le Prophète, très heureux de ces paroles, appela Saâd près de lui, l'embrassa sur les yeux et le visage et lui dit : «Ô Saâd, que Dieu te récompense pour ta foi, ta bravoure et ta fidélité!».
Immédiatement, il fit marcher l'armée et fit halte à deux «parasanges» de Badr. En épiant l'approche de l'armée qoraïschite près des puits, il rencontra un vieillard arabe qui ne le connaissait pas. Le Prophète lui demanda s'il avait des renseignements sur la caravane d'Abou Sofyan.

Le vieillard répondit: «La caravane est en sûreté mais une armée est sortie de La Mecque qui va pour combattre Mohammed et les gens de Médine». Le Prophète lui demanda ensuite: «Quels renseignements as-tu sur l'armée quoraïschite? Où sont Mohammed et les gens de Médine?».

Le vieillard répondit: «Je vous le dirai quand vous m'aurez dit que vous êtes». «Parle d'abord, répliqua le Prophète, nous te le dirons ensuite».
Le vieillard dit : «L'armée qoraïschite est partie tel jour, a quitté tel jour Djohfa et si celui qui m'a renseigné a dit la vérité, elle doit avoir passé tel jour à tel endroit et être en marche pour venir ici. Quant à Mohammed, il était tel jour à tel endroit et si mes renseignements sont exacts, il se trouve aujourd'hui à tel endroit».
C'était précisément le lieu où l'armée musulmane avait fait halte, à Dsafiran.
Le Prophète, entendant ces paroles, quitta le vieillard, en faisant courir sa chamelle. Arrivé auprès de ses compagnons, il leur dit: « L'armée qoraïschite est aujourd'hui à tel endroit, demain elle arrivera aux puits de Badr».

Au moment de la prière de l'après-midi, le Prophète envoya Ali, fils d'Abou Talib, Zobaïr, fils de Saâd, et Saâd, fils d'Abou-Waqqas, vers les puits de Badr, pour prendre des informations sur l'armée qoraïschite. Ils y arrivèrent vers le soir.
Les Qoraïschites étaient campés à deux «parasanges» de là et avaient envoyé à Badr quatre ou cinq hommes des serviteurs de l'armée, pour chercher de l'eau et pour prendre des informations sur les mouvements du Prophète.

En voyant Ali et ses compagnons montés sur des chameaux, ils eurent peur et s'enfuient, en disant : «Ce sont les chamelles de l'armée de Mohammed». Ali et ses compagnons les poursuivirent et saisirent un esclave noir, nommé Aridh et surnommé Abou Yasar. Il était Abyssin et appartenait aux Béni Ass Ben Yasar, ou, d'après d'autres, à Monnabbih, fils de Haddjadj. Ils le conduisirent auprès du Prophète. Ali lui demande: « A qui appartiens-tu?». «J'appartiens aux Qoraïschites», répondit l'esclave. «Où se trouve leur armée ?». «Elle est campée à deux «parasanges» d'ici, on nous avait envoyés pour chercher de l'eau».

«Abou Sofyan est-il avec l'armée?». «Je ne sais pas où est Abou Sofyan». Alors ils frappèrent l'esclave en disant: «Tu mens, tu es avec Abou Sofyan, tu nous trompes». Après avoir été longtemps frappé, l'esclave s'écria : «Oui, je suis esclave d'Abou Sofyan!». «Qui est avec Abou Sofyan? Combien d'hommes et combien de chameaux y a-t-il ?». Et comme ils avaient cessé de la maltraiter, l'esclave dit de nouveau: «Je ne connais pas Abou Sofyan, c'est du camp de l'armée qoraïschite que je suis venu à Badr». Pendant cet interrogatoire, le Prophète faisait sa prière. Après avoir prononcé le salut final, il dit: «Je n'ai pas vu d'hommes plus étonnants que vous. Quand cet homme dit la vérité, vous le frappez et lorsqu'il ment vous le croyez véridique; il est, en effet, de l'armée qoraïschite. Cette armée est campée à cet endroit et Abou Sofyan a gagné La Mecque».

Ensuite, le Prophète appela l'esclave et lui dit: «Où est le camp de l'armée? Dis la vérité et ne crains rien». L'esclave répondit que l'armée se trouvait à tel endroit. «Combien y a-t-il d'hommes?, demanda le Prophète, sont-ils neuf cents? N'ont-ils pas dit combien ils sont? ». «Je ne sais pas combien ils sont, répondit l'esclave mais je sais qu'ils tuent chaque jour neuf ou dix chameaux. Il y a eu hier un banquet chez un des chefs auquel assistaient tous les hommes, grands et petits. Là aussi, on a tué dix chameaux».

Le Prophète dit: «Ils sont, comme je l'ai dit, de neuf cent à mille. Or, ils étaient au nombre de neuf cent cinquante; cent d'entre eux avaient des chevaux, les autres montaient des chameaux». Ensuite, le Prophète demanda à l'esclave quels étaient les grands personnages qoraïschites qui se trouvaient dans l'armée. L'esclave nomma Otba, fils de Rabiâa, et son frère Schaïba; Ommaya, fils de Kalaf; Oqba, fils de Mouaït; Abbas, fils d'Abdou L'Mottalib; Aqil, fils d'Abou Talib; Abou Djahl, fils de Hischam; Hakim, fils de Hizam; il énuméra ainsi tous les nobles qoraïschites de La Mecque qui se trouvaient à l'armée. Le Prophète dit à ses compagnons: «La Mecque a envoyé contre nous ses enfants les plus chers».

Pendant la nuit, l'un des Ançâr, un homme de la tribu de Naddjâr, vint trouver le Prophète et lui dit : Ô apôtre de Dieu, nous ne devons pas rester ici. L'armée quoraïschite viendra demain à Badr et occupera les puits, et nous n'aurons pas d'eau. Il faut nous y rendre cette nuit, nous établir près du puits le plus rapproché (de l'ennemi), creuser un grand réservoir, remplir nos outres parce que, pendant le combat, nous ne pourrons pas puiser de l'eau ; puis il faut mettre à sec tous les autres puits, afin que, quand ils viendront, ils ne trouvent pas d'eau, tandis que nous en aurons. Le Prophète, approuvant cet avis, marcha en avant et fit halte près des puits, dont l'un fut rempli, et les autres mis à sec. Dans la nuit, il fit un rêve, il lui sembla voir que son armée était dispersée et qu'il restait seul. A son réveil, il fit part de son rêve à ses compagnons, et l'interpréta dans ce sens que les ennemis seraient mis en fuite. Il est dit dans le Coran: « …Dieu t'a montré en songe les ennemis peu nombreux ; s'il te les avait montrés en grand nombre, vous auriez perdu courage»,etc. (Sur. VIII. vers 45). Le lendemain, les Qoraïschites se mirent en marche pour puiser de l'eau et pour occuper les puits. Lorsqu'ils y arrivèrent, ils apprirent que le Prophète les avait déjà occupés.

Ils firent halte derrière une grande colline de sable, qui empêchait les deux armées de se voir, mais non de s'entendre.
En quittant la table, après avoir mangé, Abou-Djahl me poussa et voulut me faire tomber ; mais il n'y réussit pas. Ensuite je le bousculai, et son pied ayant frappé le seuil de la maison, il se blessa, et son genou a gardé la trace de cette blessure. Vous le reconnaîtrez à ce signe ; En terminant ses recommandations, il dit : Maintenant, au nom de Dieu, allez et exécutez ce que je vous ai dit.
Les musulmans partirent à la poursuite des infidèles qoraïschites. Le Prophète, en les voyant s'éloigner, dit, en brandissant le sabre qu'il tenait à la main : « Certes, cette armée sera mise en fuite, ils tourneront le dos », etc. (Sur. LIV. vers 45).
Abou Hodaïfa, fils d'Otba, l'un des principaux Mohâdjir, qui était très affligé de la mort de son père, de son oncle et de son frère, qui avaient été tués ce jour-là, était présent lorsque le Prophète donna aux fidèles ces instructions relativement à la poursuite.

Ayant entendu le Prophète dire à deux ou trois personnes : ne tuez pas mon oncle ‘Abbâs, Abou-hodaïfa dit en murmurant en lui-même : Nous tuons nos pères, nos frères et nos oncles, et lui dit : Ne tuez pas mon oncle.
Par Dieu si je rencontre Abbâs, je lui donne le premier un coup de sabre sur la tête.
Ensuite Abou Hodaifa est parti avec les musulmans à la poursuite des infidèles.
Le Prophète, qui avait entendu ces paroles, dit à Omar, fils d'Al-Khattâb, présent à cette scène : As-tu entendu, Omar, ce qu'a dit Abou-Hodaïfa ? Omar répliqua : Ô apôtre de Dieu, autorise-moi à le tuer ; il est devenu infidèle et hypocrite.
Le Prophète dit : il n'est pas devenu infidèle, ni hypocrite, il parle ainsi dans la douleur qu'il éprouve de la mort de son père, de son frère et de son oncle. Omar insista et voulait à toute force que le Prophète lui permit de le tuer. Le Prophète, qui auparavant n'avait jamais appelé Omar par son surnom, lui dit : Ô Abou Hafç, ne le tue pas ; car peut-être Dieu lui donnera-t-il le martyre, qui sera une expiation de ses paroles et qui les portera dans le paradis.

Quelqu'un avait entendu cette parole du Prophète et l'avait rapportée à Abou-Hodaïfa.
Celui-ci se repentit. Il continua sa course, craignant le châtiment de Dieu, et disant : Peut-être serai-je tué et trouverai-je le martyre, pour expier mes paroles criminelles, comme l'a dit le Prophète.
Mais Abou-Hodaïfa ne fut pas tué le jour de Badr. Il suivit le Prophète dans toutes les autres batailles et combattit avec ardeur, dans la pensée de trouver la mort et le martyre.

Chaque fois, il priait Dieu de lui accorder la grâce du martyre dans le combat, afin d'expier les paroles qu'il avait prononcées. Après la mort du Prophète, lorsque les musulmans combattaient Mousaïlima l'imposteur. Abou Hodaïfa fut tué et trouva le martyre.
Après avoir envoyé les musulmans à la poursuite des infidèles, le Prophète entra dans la cabane, pria et rendit grâces à Dieu. Saad, fils de Moads, et ses compagnons se tenaient à l'entrée tous armés, sur leurs chameaux, afin de protéger le Prophète contre toute attaque.

Les croyants, acharnés à la poursuite des infidèles, les tuèrent ou les firent prisonniers. Un homme nommé Kaab, fils d'Amrou, surnommé Abou'l-Laïth, de la tribu de Solaïm, fit prisonnier Abbâs et lui attacha les mains, en lui disant : le Prophète m'a défendu de te tuer.
Abbâs fut très heureux. Il avait sur lui vingt dinars. Kaab les lui prit et l'emmena au camp. Moudhadsar, fils de Dsiyâd, client des Ançar, rencontra Abou'l-Bakhtari, fils de Hâschim, avec un de ses amis, nommé Djounâda, fils de Molaïha. Moudjaddsar dit à Abou'l-Bakhtarf : va ô infidèle, auprès du Prophète de Dieu, qui m'a défendu de te tuer.

Mais je ne peux pas laisser la vie à ton ami. Abou'l Bakhtari répliqua : ma vie est liée à la sienne ; je ne laisserai pas tuer mon ami. Malgré les efforts des Moudjadsar, Abou'l-Bakhtari lutta avec lui, pour défendre son ami, jusqu'à ce qu'il fût tué par Moudjaddsar, qui vint en rendre compte au Prophète, en lui racontant le fait et en s'excusant. Le Prophète agrée ses excuses.

Abder-Ra'hman , fils d'Aouf, qui avait reçu ce nom du Prophète en se faisant musulman, et qui auparavant s'appelait Abd-Amrou, avait été, avant l'islamisme, lié d'amitié avec Omayya, fils de Khalaf, et était resté son ami même après avoir embrassé la religion musulmane, quoique Omayya fût incrédule. Celui-ci continuait à l'appeler Abd Errahman, serviteur de Dieu. Omayya répondit : je ne connais pas Ra'hman, je ne sais qui il est. Appelle-moi alors Abdellah. Je ne connais pas Abdellah ; je t'appellerai Abdou'l Ilah.

J'y consens, répondait Abd Errahman. Omayya l'appelait donc ainsi. Or, le jour de Badr, Omayya et son fils Ali se trouvaient dans l'armée qoraïschite.
Lorsque son armée fut en déroute, Omayya, qui était âgé, ayant perdu son cheval, et ne pouvant pas courir, resta en arrière. Lui et son fils Ali, qui était un jeune homme et qui ne pouvait pas quitter son père, étaient dans le camp, debout, cherchant quelqu'un à qui ils pussent se rendre prisonniers pour échapper à la mort.

Abderrahman, fils d'Aouf, qui aimait les armures, était entré dans le camp, avait ramassé deux cuirasses et les emportait sur son dos. Omayya, l'apercevant de loin, le reconnut et lui cria : O Abdou'l-Ilah, vient et fais-nous prisonniers, moi et mon fils, nous valons mieux que ce que tu tiens.

Abderrahman jeta les cuirasses, les fit prisonniers et les emmena. Ils furent rencontrés par Bilal, qui, d'après une version, avait été le voisin d'Omayya, à La Mecque, et qui, chaque jour, avait été frappé et tourmenté par lui. Mais, d'après une version plus exacte, Bilal avait été l'esclave d'Omayya ; comme il avait embrassé l'islamisme, il fut acheté par Abou-Bakr, et donné par lui au Prophète, qui l'affranchit.

Omayya lui avait attaché les mains et les pieds, lui avait placé sur le corps un bloc de pierre, avait torturé tous ses membres, en lui ordonnant de renoncer à l'islamisme. Bilal avait répondu: il n'y a qu'un Dieu ! Or, lorsque les infidèles s'enfuirent, Bilal sachant qu'Omayya était parmi eux, ne songea qu'à se rendre maître pour le tuer ou le faire prisonnier. En passant dans le camp, il vit Omayya et son fils conduits comme prisonniers par Abderrahman, Bilal dit :
Ô Abderrahman, où mènes-tu ces infidèles que je cherche ? Tais-toi, dit Abderrahman, ce sont mes prisonniers. Bilal répliqua : que Dieu ne me sauve pas s'ils échappent de mes mains ! Ce sont des Qoraïschites infidèles, ennemis de Dieu et du Prophète. Les musulmans accoururent avec leurs sabres et tuèrent le fils d'Omayya, Abderrahman, en couvrant Omayya de son corps, lui dit: voilà ton fils qui n'existe plus, ils vont maintenant te tuer également.

Je n'y peux rien faire. Dis : il n'y a pas de Dieu si ce n'est Allah, et Mohammed est l'apôtre d'Allah.
Omayya répondit : si je pouvais prononcer ces paroles, je ne serais pas venu à ce combat. Abderrahman dit : alors sauve-toi, car je ne peux pas te protéger.
Omayya, ne pouvant courir à cause de son âge, dit : Si je pouvais marcher, je ne me serais pas rendu à toi, moi et mon fils. Ils parlaient encore, lorsque les musulmans se tournèrent vers lui et le tuèrent.

Abderrahman dit à Bilal : que Dieu ne te punisse pas, ô Bilal, pour ce que tu as fait.
J'ai perdu mes cuirasses, et tu as fait tuer mes prisonniers, de sorte que chacun a obtenu quelque chose, excepté moi. Lorsque le Prophète donna l'ordre de rechercher Abou-Jahl, de ne pas le laisser échapper, de le chercher parmi les morts et de le lui amener mort ou vif, parce que, disait-il, c'était un homme dangereux, l'un des Anssar, nommé Moâd, fils d'Amrou Ben-Al Jmouh, ne songea qu'à chercher Abou-Jahl.

Il le rencontra enfin dans le camp des infidèles, monté sur un cheval arabe ; il était avec son fils, Ikrima. Moâd, le frappant de son sabre, lui enleva le bras droit, et Abou-Jahl tomba de son cheval. Ikrima accourut, et, d'un coup de sabre, coupa le bras de Moâd, qui se sauva. Moâd vivait encore, n'ayant qu'un bras, sous le califat d'Othman.
D'après une autre version, Abou-Jahl serait tombé de cheval, ayant une jambe coupée. Ikrima se tenait devant son père, et ne le quittait pas.
Un autre homme des Anssar, nommé Moawid, fils d'Afra, vint à y passer, et, voyant Abou-Jahl assis, le sang coulant de sa jambe, il lui asséna sur les épaules un coup de sabre qui pénétra jusqu'à la poitrine. Abou-Jahl tomba dans la poussière.
(à suivre…)
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