La commune urbaine de Aïn Harrouda qui relève depuis le 3 mars 2003 de la préfecture de Mohammedia, offre un contraste saisissant entre une commune riche par son littoral qui s'étend sur 7 km et ses multiples industries et une autre partie marginalisée avec une importante concentration de bidonvilles.
Les bidonvilles posent un grand problème à Aïn Harrouda.
LE MATIN
26 Mars 2010
À 15:32
Créée en 1992, la commune urbaine de Aïn Harrouda s'étend sur 2.450 hectares, elle compte 42.000 habitants selon le recensement de 2004 avec un taux de croissance de 4,2% et une densité de la population, notamment au centre avec 83 personnes par hectare. En dépit de 1.060 hectares de terres «bour» et 610 hectares de terres irriguées, Aïn Harrouda s'oriente vers une vocation industrielle. Environ 60 unités industrielles s'y installent. Certaines engendrent des problèmes de pollution qui nuisent à la santé de la population. Soucieuse de la présentation de l'environnement et du bien-être des habitants, la commune a saisi certains industriels pour qu'ils procèdent aux ajustements écologiques nécessaires en prévision de l'adoption en avril prochain de la charte nationale de l'environnement et du développement durable.
Malgré ses potentialités, la commune urbaine de Aïn Harrouda est confrontée à des déficits au niveau de certaines infrastructures de base. Le point noir est incontestablement celui des bidonvilles. Selon un responsable communal, 6.000 ménages vivent dans des bidonvilles avec tous les problèmes que cet état de choses implique : dysfonctionnement social, chômage, problèmes d'hygiène, analphabétisme, déscolarisation et autres.
Sur le plan sanitaire, la commune ne dispose que d'un seul centre de santé et une salle de soins, 5 médecins et 2 ambulances, ce qui est loin de répondre aux besoins d'une population de 42.000 personnes. Elle souffre aussi du manque d'espaces verts avec uniquement un seul jardin public de 1,5 hectare, ce qui se répercute négativement sur l'environnement. Le déficit concerne aussi les infrastructures culturelles et de loisirs avec uniquement une maison de jeunes et un club féminin. En ce qui concerne l'enseignement, il existe 3 collèges, 1 lycée et 7 écoles. Ces établissements sont insuffisants pour accueillir davantage d'écoliers. Dans le domaine sportif, il existe un seul terrain pour la pratique du football. Ces déficits ne permettent pas aux jeunes de la région de s'épanouir et d'utiliser à bon escient leur troisième temps. A l'exception du centre de Aïn Harrouda, le problème de l'assainissement des eaux usées se pose avec acuité. Il n'y a pas d'assainissement des eaux pluviales.
Projets de développement Conscients de cette réalité, les services concernés, autorités, élus et autres autorités ont déployé de gros efforts pour rattraper le retard en matière d'infrastructures pour permettre à cette zone vitale de devenir un pôle urbain attractif, et ce, en dépit des besoins énormes et de des contraintes. Dans ce cadre, des projets ont été élaborés. Certains sont en cours de lancement, notamment l'aménagement de la «joutia», des voies publiques, des magasins ainsi que l'amélioration des services d'éclairage et d'eau potable. Dans ce cadre, la commune réaménage la zone provinciale reliant Bernoussi au centre de Aïn Harrouda avec la mise en place d'une double voie d'un éclairage approprié et d'arbres d'alignement sur 5,4 km. Au niveau de la santé, il est prévu l'extension du centre de santé pour une enveloppe budgétaire de 3,5 millions de DH. Sur le plan sportif, les travaux d'une salle couverte ont commencé.
Ce projet, estimé à 6.000.000 DH, a une capacité d'accueil de 250 places. Il en est de même pour le complexe culturel réalisé à 90%. La Mosquée du centre sera complètement reconstruite. La commune a aussi programmé la plantation d'arbres d'alignement et la création de nouveaux espaces verts. Dans le même sillage et dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire, figure la création de la ville nouvelle de Zénata sur le territoire même de la commune de Aïn Harrouda. Quelque 181 hectares sont mobilisés pour la réalisation de ce programme qui nécessite un investissement de près de 541 millions de DH.
L'aménagement de cette ville nouvelle s'inscrit dans le cadre d'une logique d'aménagement concerté impliquant différents acteurs et qui vise la création d'une ville non fragmentée qui favorise une mixité sociale et la réalisation d'une ville à caractère multifonctionnel. En attendant, la réalisation de cet important projet, les pouvoirs publics, la commune et les élus ont prévu des projets susceptibles d'améliorer la qualité de vie des bidonvillois.
Ville nouvelle
Aïn Harrouda a des atouts qu'il convient de valoriser son territoire présente une réserve stratégique d'une superficie de 2.400 ha. Les élus doivent se mobiliser, coordonner les efforts pour aboutir à un programme de développement global intégré. L'approche de développement global doit viser la situation urbanistique, l'amélioration de la qualité des services publics, la consolidation du développement économique, social et culturel tout en préservant les spécificités identiques locales. Il est à rappeler que la politique publique des villes nouvelles commence à donner ses fruits comme c'est le cas de Tamansourt. L'aménagement d'une ville nouvelle à la commune urbaine d'Aïn Harrouda s'inscrit dans le cadre d'une logique d'aménagement concerté qui vise la création d'une ville non fragmentée qui favorise une mixité sociale et la réalisation d'une ville à caractère multifonctionnel : logement, tourisme, industrie et service.