Spécial Marche verte

De chez-moi à l'école… pas droit à l'erreur

L'entrée en vigueur du nouveau code de la route est prévue pour très bientôt, le premier octobre prochain. L'occasion pour éduquer ses enfants et les sensibiliser aux dangers de la route.

16 Septembre 2010 À 16:50

Accompagner son enfant sur le chemin de l'école peut ne pas être assez suffisant pour assurer sa sécurité, contrairement à ce que croient beaucoup de parents. La rue n'est pas un lieu anodin. Il est donc nécessaire pour les enfants de respecter des règles de sécurité très strictes. C'est avant tout aux parents d'initier leurs petits enfants à cette question. Et ce, dès qu'ils sont en mesure de marcher à leurs côtés, à partir de trois ans. Plus tard, les premiers pas de l'enfant ne doivent pas être vécus comme une découverte mais comme l'aboutissement d'un apprentissage qu'il faudra veiller à entretenir au jour le jour.

Yassine en est parfaitement conscient. « Je suis horrifié de voir, presque quotidiennement, en ouvrant mon journal, que l'inconscience sur la route est la cause de tant de décès. Ainsi, j'essaye de sensibiliser mes deux enfants à la prévention routière. Ils doivent aller tous les jours à l'école, bien que je les accompagne, on ne sait jamais. Même s'ils n'auront pas l'occasion de tenir un volant avant une dizaine d'années, je les prépare à devenir des conducteurs prudents et attentifs à certains détails qui peuvent sauver des vies.

De plus, j'espère qu'ils en font profiter le reste de leurs camarades », raconte-t-il. En fait, l'enjeu du trajet de l'école pour les moins de 6 ans est surtout éducatif. Il doit permettre de préparer l'enfant pour le moment où il effectuera ce trajet seul. Les parents doivent solliciter son attention, lui expliquer les choses, afin qu'il acquière petit à petit les compétences indispensables avant de passer à l'étape suivante : l'apprentissage de l'autonomie dans la circulation. Amina a la fâcheuse habitude de se réveiller tard tous les jours. « C'est la même histoire qui se répète à chaque fois, avec ma petite fille, je suis toujours pressée pour la déposer devant la porte de l'école puis partir au travail », confie-t-elle.

Ce comportement est le premier à bannir. Avant tout, il faut partir suffisamment à l'avance pour ne pas être pressés. La peur d'être en retard peut générer chez l'enfant des comportements imprévisibles, comme lâcher subitement la main, traverser sans regarder, ouvrir la portière trop vite…Lorsque l'enfant est petit, il faut mettre en place deux règles simples et en expliquer les raisons. Premièrement, donner la main en toutes circonstances (si les parents oublient, l'enfant doit la réclamer). Deuxièmement, il faut marcher du côté des maisons, jamais au bord du trottoir, afin d'être éloigné des voitures. Sur le trajet, les parents doivent identifier avec leur chérubin les endroits qui, même sur le trottoir, peuvent présenter un danger : les sorties et entrées de garage, les parkings, etc. Au fil des mois, il faut lui faire découvrir certains dangers « saisonniers » : nuit, mauvaise visibilité, pluie, chaussée glissante...

"L'idéal serait de profiter d'une rue calme pour lui expliquer comment il doit faire pour traverser la rue ; marquer un arrêt, regarder d'abord à gauche (car c'est de là qu'arrivent d'abord les voitures), puis à droite, et de nouveau à gauche, évaluer si les voitures sont assez « loin », si elles arrivent vite, et traverser sans courir", lit-on dans un document du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC).

Il faut aussi prendre en considération qu'un enfant de 6 - 7 ans perçoit mal les distances et les vitesses, il a des difficultés à reconnaître les sons et à les localiser et sa petite taille le rend peu visible et réduit son panorama visuel. Donc à cet âge-là il ne faut jamais laisser un enfant seul dans la rue. A l'âge de 8 - 9 ans, l'enfant peut commencer à aller seul à l'école. Bien sûr, plusieurs conditions doivent être impérativement remplies. D'abord, le trajet doit être court, les traversées de chaussée peu nombreuses et ne doivent pas être trop complexes. L'enfant doit avoir appris à maîtriser le trajet qu'il va effectuer seul en lui accordant progressivement et de plus en plus d'autonomie. Par exemple, lui permettre de marcher à côté de vous sans tenir la main, ou quelques pas en avant avec un camarade, afin de vérifier qu'il adopte les comportements les plus sûrs dans chaque situation.

Avant de faire le trajet seul, l'enfant doit être capable de conduire l'adulte à l'école, sans aide et sans erreur.

J'y vais à vélo

A partir de 10 ans, on peut considérer que l'autonomie des déplacements à pied de l'enfant est acquise. A partir de ce qu'il observe, il est capable d'imaginer comment une situation peut évoluer, d'en tirer les conséquences et d'adapter son comportement. Toutefois, cette autonomie demande à être renforcée pour les trajets d'école à vélo.
Jusque-là, la pratique du vélo était un loisir pour l'enfant, elle peut désormais devenir un moyen de déplacement quotidien. Il faut donc vérifier que l'enfant va pouvoir assurer seul sa sécurité en permanence. Avant de permettre à son enfant d'aller au collège à vélo, il faut s'assurer qu'il maîtrise correctement son vélo. L'enfant doit être capable de rouler droit, garder une trajectoire rectiligne en regardant derrière pour savoir ce qui se passe ou encore tendre le bras pour tourner, ralentir, freiner progressivement des deux freins, s'arrêter… sans tomber. L'enfant doit aussi connaître les règles de circulation et les respecter scrupuleusement. Il est primordial de choisir un vélo en bon état, adapté à l'enfant et doté d'un équipement réglementaire. Le port du casque est aussi indispensable. (www.preventionroutiere.asso.fr)
-------------------------------------------------------------------------

Explication

« Il faudrait que les parents multiplient les déplacements à pied avec leur enfant »

Quelles règles de sécurité routière enseigner à son enfant ?

Pour la sécurité de l'enfant il doit toujours marcher sur le trottoir, et jamais au bord. Il faut lui dire que pour traverser la rue, il doit emprunter le passage des piétons où il peut être bien visible, en s'assurant toutefois que la voie est libre pour qu'il puisse traverser en toute sécurité. Aux intersections de routes où il n'existe pas de passage prévu pour les piétons, il doit emprunter la partie de la chaussée en prolongement du trottoir. Lorsque l'enfant se retrouve devant le feu tricolore, il faut qu'il attende derrière la bordure du trottoir que le feu passe au rouge et que les véhicules soient totalement arrêtés pour pouvoir passer. En ville, avant de traverser une rue, il doit regarder toujours à gauche puis à droite et à nouveau à gauche, car les véhicule arrivent toujours par la gauche.

Et qu'est-ce qu'il faut interdire à son enfant lorsqu'il est seul dans la rue ?

Tout d'abord, il ne faut pas qu'il court sur la chaussée, lui interdire de traverser la rue en diagonale. Il ne doit jamais traverser la rue entre deux voitures en état de stationnement car les conducteurs risquent de ne pas le voir vu sa petite taille et aussi il ne faut pas qu'il traverse si des véhicules sont proches ou en mouvement.

Est-ce qu'il y a des règles par rapport à l'âge de l'enfant ?

Oui par exemple en voiture, si l'enfant a moins de dix ans, il faut qu'il s'installe à l'arrière de la voiture et qu'il attache sa ceinture de sécurité. S'il est âgé de plus de dix ans, il peux monter à l'avant et attacher sa ceinture de sécurité. Cela est valable même pour les petits trajets.

Et pendant la nuit ?

Pendant la nuit, il faut redoubler de prudence avant de traverser la chaussée. La nuit, ou dès que la visibilité est insuffisante, il faut que l'enfant porte des vêtements clairs ou munis de bandes fluorescentes le jour et réfléchissantes la nuit. Le tissu réfléchissant envoie la lumière des phares des véhicules vers les conducteurs.

Quels conseils pouvez-vous donner aux parents d'enfants ?

Il faudrait que les parents multiplient les déplacements à pied avec leur enfant. Ils doivent lui montrer la différence entre les espaces de jeu et ceux réservés à la circulation. Les parents doivent aussi faire rechercher à leur enfant les dangers de la rue, puis lui donner des conseils concrets en prenant le temps de lui expliquer les raisons. Les parents peuvent également se réunir avec d'autres parents afin d'encadrer un groupe d'enfants pour effectuer le trajet à pied du domicile à l'école.
Les enfants effectuent un parcours sous surveillance, dans de bonnes conditions de sécurité. Ce peut être aussi un moment d'apprentissage de la rue. Bref, pour préserver la sécurité de ses enfants, il faut les aider à identifier les bons comportements à adopter, connaître leur environnement proche et développer des conduites et des comportements solidaires.
Comité National de Prévention des Accidents de circulation
Copyright Groupe le Matin © 2025