Une importante délégation gouvernementale américaine participe à partir de lundi à Pékin au "dialogue stratégique et économique Etats-Unis/Chine", décidée à parler franchement des tensions commerciales entre les deux puissances économiques.
Les Etats-Unis veulent toujours faire pression, voire persuader la Chine de relever le taux de change du yuan, mais la Chine à ce stade continuera à hésiter à faire quelque chose dans l'immédiat.
AFP
23 Mai 2010
À 12:58
Washington a plusieurs motifs de mécontentement, qui ne se limitent pas au maintien d'un taux de change rigide entre le yuan et le dollar depuis l'été 2008. L'administration du président Barack Obama a rappelé ces dernières semaines qu'elle souhaitait plus de progrès de la Chine dans la lutte contre la contrefaçon ou l'ouverture aux entreprises étrangères, deux sujets de discorde récurrents. Pékin a publié en novembre une directive qui demande aux candidats aux marchés publics une "accréditation" certifiant qu'ils ont recouru à des technologies chinoises, dans six secteurs allant de l'informatique aux télécoms et à l'énergie.
"Les entreprises américaines sont très inquiètes car cette mesure discrimine potentiellement les produits fabriqués à l'étranger et pourrait désavantager les exportateurs et investisseurs américains dans la concurrence avec les sociétés chinoises. Nous partageons ces inquiétudes", disait mardi le secrétaire au Trésor Timothy Geithner.
Vendredi, le secrétaire au Commerce Gary Locke a voulu montrer la bonne volonté des Etats-Unis en affirmant à son arrivée à Pékin que son pays comptait lever d'ici à l'été des restrictions sur les exportations de produits de haute technologie vers la Chine en vigueur depuis 1989.
"Les Etats-Unis arrivent pour ce dialogue avec une position beaucoup plus conciliante que celle qu'ils avaient en début d'année, quand la question de la réévaluation de la monnaie était un sujet brûlant", estiment les analystes de Stratfor, un cabinet de conseil en relations internationales. "Cependant, si les Chinois ne répondent pas par des concessions semblables (...), Washington garde un certain nombre de moyens qu'il peut utiliser pour augmenter rapidement la pression sur la Chine", ont-ils ajouté. La question du taux de change de la monnaie chinoise reste à résoudre.
Et la crise budgétaire en Europe, qui a automatiquement renchéri le yuan par rapport à l'euro et rendu les exportations chinoises moins compétitives sur l'important marché qu'est le Vieux Continent, a encore compliqué la donne. "Je pense que les Etats-Unis veulent toujours faire pression voire persuader la Chine de relever le taux de change du yuan, mais la Chine à ce stade continuera à hésiter à faire quelque chose dans l'immédiat", explique à l'AFP Shi Yinhong, directeur du Centre des études américaines à l'université Renmin de Pékin. Les Etats-Unis n'ont par ailleurs pas l'intention de revenir sur leur politique consistant à sanctionner les exportations industrielles chinoises qu'ils estiment subventionnées.
La liste des produits visés n'a cessé de s'allonger depuis un an, malgré les protestations chinoises contre "le protectionnisme" américain. Mais les destins de la première et de la troisième économie mondiales sont de plus en plus étroitement liés. En vingt ans, les exportations américaines vers la Chine ont été multipliées par 12 et les exportations chinoises vers les Etats-Unis par 30. "Bien que ce soit devenu un sport national de faire de tout désaccord entre les Etats-Unis et la Chine la preuve d'une guerre commerciale en suspens, de tels désaccords ne concernent qu'une très faible part du commerce entre nos deux pays", a estimé M. Locke.
Les «petits esprits» d'Al-Qaïda
Le président américain Barack Obama a dénoncé samedi les tactiques terroristes des «petits esprits» d'Al-Qaïda, lors d'une intervention devant les cadets de la prestigieuse académie militaire de West Point. «La menace ne va pas disparaître rapidement, mais soyons clairs: Al-Qaïda et ses affiliés sont de petits esprits du mauvais côté de l'Histoire», a dit M. Obama. «Ils ne dirigent aucun Etat. Ils ne dirigent aucune religion. Nous ne devons pas céder à la peur chaque fois qu'un terroriste tente de nous effrayer», a-t-il ajouté, alors que les Etats-Unis ont fait face ces derniers mois aux attentats manqués de Times Square le 1er mai, du jour de Noël dans un avion au-dessus de Detroit, et à la tuerie de Fort Hood au Texas en novembre qui a fait 13 morts. «Les terroristes veulent nous faire peur mais les New Yorkais continuent leur vie sans crainte», s'est félicité M. Obama trois semaines après l'attentat manqué en plein cœur de la ville.