Entre donner la fessée et priver d'argent de poche en passant par la confiscation des jouets favoris, les réactions des parents sont diverses lorsque les enfants deviennent désobéissants ou capricieux.
LE MATIN
23 Septembre 2010
À 20:54
«Je ne peux plus me contrôler, ce garçon va me rendre folle, il n'en fait qu'à sa tête », lance Hakima, la mère de Anas. « Elle n'arrête pas de faire des bêtises», affirme pour sa part Latifa qui ne sait plus quoi faire avec sa fille Chaimaâ. Ces deux jeunes mamans ne sont pas les seules à se plaindre du comportement de leurs enfants. En effet, les réactions des parents face à ce genre de comportement sont différentes. Si certains font preuve d'une très grande patience, d'autres au contraire n'hésitent pas à recourir aux punitions. Mais que faire lorsque l'enfant s'entête, ne fait que des bêtises, se montre désobéissant et capricieux… Parler de punition mène directement à la question primordiale des limites tracées ou non à nos chérubins.
Ces derniers ont dès leur plus jeune âge besoin que des limites claires et structurantes soient posées par les adultes qui les encadrent. Sans limites clairement posées, ils ne pourront pas se situer par rapport à ce qui est permis et ce qui ne l'est pas dans leur cadre de vie. En revanche, il faut savoir que l'enfant a tendance naturellement à dépasser les limites imposées par les parents. Pour lui, désobéir est une bonne occasion pour aller à la découverte du monde qui l'entoure et de sa relation avec ses parents ; il les pousse à bout, pour voir jusqu'où et à quoi tient leur lien. De quoi rassurer un peu les parents qui souffrent quotidiennement des caprices de leurs bambins sans pour autant résoudre leurs difficultés.
Pour un premier réflexe, il est souvent préférable et plus efficace d'encourager les comportements désirables que de punir les comportements indésirables. Par exemple, pour faire diminuer les chicanes entre frères et soeurs, on encourage la bonne entente et la collaboration. Il est aussi préférable d'essayer de résoudre les problèmes par des explications avant de recourir aux punitions. Par ailleurs, il faut aussi être prêt, de façon constante, à agir pour se faire obéir, c'est ce qui contribue en grande partie à la crédibilité de l'autorité. Par exemple, après lui avoir demandé de ranger sa chambre une première fois, « obliger » l'enfant à commencer par la suite. Cependant lorsque ces moyens ne sont pas suffisants, il est parfois nécessaire de faire suivre le comportement indésirable par une conséquence négative.
Toutefois, les punitions ne doivent pas être appliquées à propos de tout ou de rien mais uniquement pour corriger des actions répétées qui sont dangereuses ou qui désobéissent à une règle familiale raisonnable. Il est important, entre autres, de laisser le droit aux enfants d'exprimer verbalement leurs émotions négatives. Si les parents ont recours à une punition, il est également important d'expliquer à son enfant clairement pourquoi il est puni. On ne punit pas son petit uniquement parce qu'on est stressé ou parce qu'il est excité. Il faut comprendre que très souvent, l'enfant croit être dans son bon droit en toute bonne foi.
Les punitions trop longues ou trop lourdes ne sont pas plus efficaces, bien au contraire, elles sont source de rancœur. Même quand il est puni, il est indispensable que votre enfant continue à sentir que vous l'aimez toujours. Les menaces de punition pour se faire obéir constituent une stratégie très inefficace. Beaucoup de parents avouent faire beaucoup de menaces qu'ils ne mettent pas en application. Ils perdent ainsi beaucoup de crédibilité et d'autorité, d'autant plus que les menaces sont souvent trop disproportionnées pour être mises à exécution. Les enfants savent qu'ils peuvent les laisser parler. Il est important, qu'après un avertissement, la conséquence soit mise à l'exécution. Inutile d'attendre d'avoir répété plusieurs fois.
Enfin, il faut éviter toutes humiliations inutiles et les violences qui marqueront à jamais la vie de l'enfant. La parole, la tendresse, la sécurité du cadre parental restent les meilleurs ingrédients d'une éducation réussie et d'une vie riche en relations de confiance !
Pour éviter tout problème
Il faut commencer par encourager les enfants verbalement et récompensez les comportements positifs. Les parents doivent donner l'exemple du comportement désiré, les enfants apprennent en imitant ce que font les adultes, pas seulement en faisant ce que les adultes leur disent. Il faut être clair et cohérent et expliquer ce que l'enfant a fait de mal, les conséquences et le comportement désiré à l'avenir. Il faut régler le problème le plus vite possible.
En laissant passer trop de temps, l'enfant peut oublier ce qu'il a fait. Lorsque l'enfant est averti des conséquences d'une mauvaise conduite, il faut passer à l'action et appliquer ce qu'on a promis. Il ne faut pas donner un avertissement puis ne rien faire. La réponse des parents doit être appropriée et correspondre au niveau requis. Il ne faut pas réagir de façon excessive et il ne faut pas utiliser de violence physique. Enfin, les parents doivent rassurer leur enfant en lui disant qu'ils l'aiment et qu'ils lui pardonnent. Il doit savoir que la punition est le résultat de son comportement et n'affecte pas l'amour de ses parents, ni sa valeur ou son estime.
«L'enfant, par sa nature, a tendance à transgresser les règles» Comment peut-on mettre des limites aux enfants ?
Tout d'abord, il faut savoir que sans limites, sans règles il n'y a pas d'éducation. Ce sont la base de l'éducation et de la sociabilisation. L'enfant par sa nature a tendance à transgresser ces règles parce qu'il a envie d'apprendre, il a aussi envie de savoir la réaction des parents. Il est normal donc d'avoir un enfant qui ne respecte pas les règles. Et c'est là où la punition joue son rôle. Bien sûr, il ne faut pas avoir recours à la punition directement. Avant d'arriver à celle-ci la première étape est de dialoguer, de communiquer avec l'enfant et essayer de le responsabiliser. Plus les parents donnent des explications logiques à leur enfant, moins il aura tendance à transgresser les règles.
Quand est-ce que, une punition s'impose ?
Avant de punir l'enfant il faut commencer par la communication et les explications et ensuite le prévenir que s'il désobéit il va être puni. Et donc, une punition s'impose lorsque l'enfant refait les mêmes bêtises plusieurs fois de suite en sachant qu'il a déjà eu des explications et des avertissements. Dans ce cas la punition est la solution pour appliquer les règles de l'autorité.
Selon vous, quelle est la meilleure façon de punir un enfant ?
Il n'y a pas vraiment une meilleure façon de punir un enfant. Les punitions varient selon les bêtises et selon le comportement de l'enfant lui-même. Il faut donc répartir les punitions de légères jusqu'à sévères. On peut par exemple commencer par la privation des choses favorites de l'enfant ou bien renvoyer l'enfant dans sa chambre pendant quelques minutes. L'essentiel est d'agir de façon symbolique pour que l'enfant comprenne la gravité de son comportement.
Que pensez-vous des châtiments corporels (claques, fessées...) ?
Le châtiment corporel existe aussi sur la liste des punitions mais il doit être utilisé en dernière étape, seulement après avoir épuisé tous les moyens, après lui avoir expliqué, averti et puni. Mais il faut tout de même faire la différence entre la punition et la maltraitance. Le châtiment corporel doit aussi être symbolique, simplement pour montrer à l'enfant qu'il y a des règles qu'il faut absolument respecter.
Pourquoi, après avoir puni leur enfant, tant de parents se sentent-ils coupables ?
Cela prouve que les parents n'aiment pas arriver à ce stade de la punition. Mais cette dernière s'impose parfois. L'enfant doit comprendre qu'au sein de sa famille il va être soumis à des règles d'éducation. Il ne doit pas être en position de force. Après la punition, les parents doivent rassurer leur enfant en lui disant qu'ils l'aiment, que cela n'affecte en rien leur amour et que c'est simplement le résultat de son mauvais comportement.