L'OMC appelle à plus de coopérations intergouvernementales
Le manque de coopération entre les gouvernements en matière de commerce des ressources naturelles inquiète l'OMC. Dans son dernier rapport, l'organisation appel à plus de négociations entre les différents acteurs des échanges. >
LE MATIN
13 Août 2010
À 15:49
Dans un rapport récent de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur le commerce mondial en 2010, les analystes tirent le signal d'alarme et déclarent que «dans un monde où, du fait de leur rareté, les ressources naturelles doivent être exploitées et gérées avec parcimonie, les politiques commerciales non coopératives peuvent avoir des effets particulièrement dommageables sur le bien-être mondial ». En effet, le commerce des ressources naturelles pose un tas de problèmes tant pour les pays exportateurs que pour ceux importateurs.
Le rapport indique que ces tensions sont le résultat des caractéristiques intrinsèques de ces ressources comme leur répartition géographique inégale, leur caractère épuisable, l'importante dépendance de certaines économies (surtout celle des pays en voie de développement) à leur égard ou encore les effets économiques généralisés de leur exploitation qui sont généralement ignorés par le marché. Toutes ces caractéristiques déteignent sur les modalités d'échanges des ressources naturelles. De ces faits, l'OMC, par le biais de Pascal Lamy, son directeur général, rappel qu'«il est possible de trouver, dans les négociations, des compromis mutuellement avantageux englobant le commerce des ressources naturelles, et le fait de ne pas traiter ces questions serait une source de tensions croissantes dans les relations commerciales internationales ».
De ce pas, le rapport met l'accent sur plusieurs domaines dans lesquels « l'intensification de la coopération » est possible comme celui des mesures commerciales, telles les taxes à l'exportation. Effectivement, les compromis dans ces domaines pourront indéniablement éviter des résultats commerciaux non coopératifs. Un autre point concerne les mesures pouvant être prises pour améliorer la conservation des ressources naturelles, particulièrement le traitement des subventions accordées à cette fin. Le troisième point a trait au comportement, notamment à la facilitation du commerce des ressources naturelles en procurant plus de liberté au transit par exemple. Enfin, un quatrième point concerne la transparence des règles d'échanges actuelles de l'OMC et de leur adaptabilité aux règles du droit international des différents accords signés. Ceci dit, la majorité de ces efforts doivent être fournis par les pays riches en ressources naturelles, car en somme, ce sont eux qui limitent souvent leurs exportations par différents moyens, comme les taxes et les restrictions effectives et quantitatives à l'exportation, tandis que les droits de douanes et les autres réductions à l'importation sont relativement faibles dans les pays pauvres.
Pis que cela, certaines contrées riches en ressources naturelles utilisent ce don du «ciel » comme moyen de pression pour faire chanter d'autres pays allant même jusqu'à s'immiscer dans leurs affaires internes et même jusqu'à renverser leurs gouvernements, et ce ne sont pas les exemples qui manquent...
Commerce des ressources naturelles : diagnostic...
En 2008, la valeur globale du commerce des ressources naturelles atteignait 3.700 milliards de dollars, soit environ 24 % du commerce mondiale des marchandises. Le plus étonnant est que ce taux a été multiplié par plus de six entre 1998 et 2008. Ceci s'explique en partie par la politique de mondialisation intense qu'à connue cette même période. Ce sont les combustibles qui présentent la plus grosse part des ressources échangées avec 57 % en 1998 et 77 % en 2008, tandis que les produits maritimes et forestiers représentent 3 % en 2008. Quant aux produits miniers, ils ne dépassent guère les 18 %.
D'autre part, il est intéressant de noter que 52 % des expéditions mondiales de ressources naturelles en 2008 ont été faites par seulement 15 pays exportateurs, alors que les 15 pays importateurs ont reçu 71 % des ressources échangées. L'inégalité des distributions de ces richesses «divines» et la concurrence imparfaite sont donc flagrantes, il convient donc d'équilibrer les échanges afin d'éviter des tensions entre pays surtout les plus fragiles d'entre eux, c'est-à-dire les pays pauvres.