La préfecture a trouvé la clé pour l'habitat social
L'habitat social à la préfecture de Skhirat-Temara connaît un grand élan. Cette tendance vaut pour toutes ces dernières années. >Le secteur privé, encouragé par les facilités étatiques, affiche une grande motivation.
LE MATIN
22 Septembre 2010
À 16:30
Cet engouement est confirmé par Abdenasser Lahnaoui, délégué préfectoral de l'urbanisme de Skhirate-Témara : « on enregistre une demande incroyable de la part des promoteurs immobiliers qui aspirent à signer des conventions avec l'Etat». Pour atteindre les objectifs escomptés, les responsables locaux essaient de contrecarrer la difficulté ayant trait à l'envolée du prix du foncier dans cette préfecture. La localité pâtit de son positionnement géographique entre Rabat et Casablanca. L'objectif est de garder les prix du logement social aux niveaux fixés par l'Etat : 140.000 DH, 200.000 et 250.000 DH. Ainsi, le foncier public relevant des terrains domaniaux est mobilisé dans plusieurs opérations. Les terrains privés sont également exploités moyennant des partenariats. L'expropriation est une autre formule utilisée par les pouvoirs locaux malgré la difficulté des procédures à suivre en la matière. Cette option est peu utilisée dans la préfecture de Skhirat-Temara car elle a déjà été à l'origine de quelques blocages.
Résultats en béton La délégation de l'urbanisme présente un bilan positif du secteur. Plusieurs projets ont été initiés par les opérateurs publics et privés. Pour le programme des logements à 140.000 dirhams, totalement exonéré d'impôts, la préfecture a connu en 2009 le lancement de la réalisation de 14.047 logements répartis entre la ville nouvelle de Tamesna et Témara. Le secteur privé a été associé dans ce dynamisme, soit dans le cadre de partenariat à l'instar des appels à manifestation d'intérêt (AMI) à Tamesna ou de conventions relatives à la réservation d'un quota de 20% de logements à faible valeur immobilière temporaire dans des projets privés dans la Zone Fouarate à Témara.
Quant au programme de logements sociaux à 200.000 DH, trois projets ont été conventionnés, d'une consistance globale de 4724 logements sociaux. Sous le signe de la relance Le programme de logements sociaux à 250.000 DH, dont les dispositions ont été introduites dans le cadre de la loi de finances 2010, consiste jusqu'au début septembre, en la réalisation de 39.984 logements sociaux ayant déjà fait l'objet de conventionnement, et dont les projets sont répartis entre les communes de Témara, d'Aïn Aouda et Tamesna. Selon Abdennaser Lahnaoui, plusieurs facteurs ont engendré la mise en place du nouveau dispositif de relance de l'habitat social au niveau de la loi de finances 2010 dont l'augmentation des prix des matériaux de construction ces dernières années handicapant la réalisation de ce produit à un coût réduit, la pratique illicite par certains promoteurs du fameux «noir».
Questions à: Abdenansser Lahnaoui, délégué préfectoral de l'Urbanisme à Skhirat-Temara.
« On est actuellement devant une ville comprimée spatialement»
La cherté du foncier notamment à Témara n'est-elle pas un frein au développement de l'habitat social ?
Certes le foncier constitue une composante essentielle dans le coût de construction d'un logement que ce soit social ou d'un standing supérieur, ainsi pour pouvoir réaliser des logements sociaux à coût réduit, l'Etat s'appuie souvent sur le foncier public (action de mobilisation du foncier public) qui devient de plus en plus rare, surtout dans les villes sur lesquelles l'urbanisation accélérée a contribué amplement à son amenuisement. Vu la localisation géographique de la ville de Témara qui est devenue, ces dernières années un réceptacle de la demande émanant de Rabat et d'ailleurs, on est actuellement devant une ville comprimée spatialement. Tous ces facteurs ont contribué, à notre sens, à la hausse du prix du foncier et partant ont influencé relativement sur le programme de réalisation de logements sociaux. Toutefois, la ville de Témara connaît la réalisation de logements sociaux, et ce, dans le cadre du programme VSB (projets Mers El Kheïr et Annasr réalisés par la société Dyar Al Mansour), du programme des logements à 200.000 DH (Projet Ryad Al Wifaq réalisé par la société Sakina Promotion) ou bien dans le cadre du nouveau programme de logements sociaux à 250.000 DH dont les projets sont en cours de conventionnement et de lancement.
Croyez-vous que l'habitat social est une réponse adéquate à la lutte contre les bidonvilles malgré la réticence de quelques familles qui pointent du doigt l'étroitesse des appartements ?
Bien sûr, le logement social constitue un moyen choisi par l'Etat pour «prévenir» contre la prolifération des bidonvilles. Dans ce sens, le logement à faible valeur immobilière (140.000 dhs) constitue une alternative à l'acquisition d'une baraque et favorise des conditions de vie meilleure aux ménages cibles, sachant que ce logement bénéficie d'une subvention de l'Etat à hauteur de 40.000 dhs/ménage par le biais du Fonds de Solidarité de l'Habitat (FSH). Aussi, il ne faut pas oublier que ces logements, dont la superficie varie entre 50 et 60 m2, présentent à ces ménages, des conditions d'hygiène, de salubrité et de dignité, auxquels, faut-il ajouter la disponibilité des équipements de proximité et des services sociaux. De même, les familles nombreuses peuvent bénéficier de plus d'un appartement selon la décision prise par la commission d'attribution instituée à cette fin.
Comment qualifiez-vous l'adhésion du secteur privé en la matière à Skhirate-Témara ?
Le secteur privé est présent, à la Préfecture de Skhirate-Témara, comme acteur principal dans la concrétisation du programme de logements sociaux (à faible valeur immobilière et à 250.000 dhs). A titre d'exemple, au niveau du programme de relance de l'habitat social initié à l'occasion de la loi de finances 2010, on enregistre une forte implication de ce secteur dans ce processus avec un taux de participation de plus de 80% par rapport à l'ensemble du programme projeté. Cette participation a été motivée par les encouragements fiscaux présentés au titre de ladite Loi de finances. Concernant les logements à faible VIT, le secteur privé a été impliqué grâce à des conventions relatives à la réservation d'un quota de 20% de logements à faible VIT dans des projets privés dans la Zone Fouarate à Témara. C'est ainsi qu'une convention a été signée, le 29 juillet 2009, entre le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'Espace, la préfecture de Skhirate-Témara, la commune urbaine de Témara, l'Agence urbaine de Rabat-Salé et les promoteurs privés pour la réalisation de 5.000 logements à faible VIT sur une superficie de 195 ha environ.