L'humain au centre de l'action future

Un avant-goût du «Goût de l'amitié»

Le téléfilm du réalisateur Youssef Fadel, projeté en avant-première lundi dernier à
>Casablanca, sera diffusé ce soir sur 2M.

Youssef Fadel a tenu pour ce film à s'entourer d'une équipe de jeunes acteurs partiellement talentueux.

25 Novembre 2010 À 17:08

Le téléfilm « Le goût de l'amitié », du réalisateur Youssef Fadel, qui sera diffusé ce vendredi sur 2M, a été projeté en avant-première dans un hôtel de renom de Casablanca. Ce téléfilm est une comédie qui raconte l'histoire d'une forte amitié entre deux jeunes hommes, qui rêvent de monter une pièce de théâtre, et d'une jeune fille qui va bouleverser leur vie.

«L'amitié c'est une chose rare dans la vie, ce n'est pas suffisant de la donner, il faut savoir la maintenir ». C'est ce message que Youssef Fadel a essayé de faire passer à travers cette comédie de 90 minutes, écrite et réalisée par lui-même. Un titre qui n'est pas choisi aléatoirement, puisqu'il a une signification profonde. L'histoire de ce film raconte la vie de Leila, jeune fille de vingt ans, qui manque de confiance, interprète tout à l'envers et voit dans les autres des personnes de mauvaise foi.

Elle quitte son fiancé sur un coup de tête et part pour la ville, chez son oncle Zaouak, pour chercher du travail. Elle fait la connaissance de Rachid et Simo, deux jeunes hommes dont le rêve est de monter une pièce de théâtre et de la présenter à la télévision. Ils lui proposent de participer à leur spectacle. Tous les deux tombent amoureux d'elle… La comédie qu'ils répètent fait écho au même thème et au même jeu de l'amour qu'ils jouent dans la vie réelle. Pour rappel, Youssef Fadel est à la fois écrivain marocain, dramaturge, metteur en scène, romancier et scénariste.

Sa Première réalisation était « Revisor (Al Lajna Andna) » qui raconte la vie d'un président d'une certaine commune rurale qui reçoit une lettre le prévenant de l'arrivée d'une commission secrète de haut niveau. Il met le bureau au courant. Le lendemain, il apprend que deux jeunes hommes sont descendus à l'hôtel, qu'ils sont venus de Rabat et qu'ils mangent gratuitement. Les âmes corrompues s'ébranlent. Le président va jusqu'à marier sa fille à l'un de ces jeunes hommes. La vraie commission arrive juste à ce moment là…

Pendant la réalisation de son nouveau téléfilm qui sera diffusé ce soir, Youssef Fadel a été entouré d'une équipe de jeunes professionnels et dynamique. Et c'est grâce à elle qu'il a pu gérer le stress du tournage. En ce qui concerne la technique de réalisation, tout change, selon Youssef Fadel « il y a une grande différence entre un téléfilm et le cinéma, que ce soit au niveau du choix des acteurs ou de l'écriture, mais surtout au niveau de la réalisation des plans, etc.». "Ce n'est pas facile de se dire, du jour au lendemain, allons-y, on réalise un film, surtout au Maroc, parce qu'il faut convaincre la production qui joue un rôle important dans ce métier, a déclaré le réalisateur. C'est la première fois que Youssef Fadel produit un film avec 2M et la collaboration, selon lui, s'est déroulée dans de bonnes conditions. «Il y a beaucoup de genres dans le cinéma : la comédie, la tragédie, etc.

Il faut faire les choses dans les normes, parce que chaque genre de cinéma à son public. Et j'avoue que le Centre cinématographique marocain aide énormément les réalisateurs, y compris les jeunes réalisateurs qui débutent dans ce métier», dixit le réalisateur. Yassine, jeune étudiant, présent à l'avant-première, a apprécié le téléfilm : «Le réalisateur a su dépeindre l'amitié, puisque les personnages ont tissé entre eux des liens privilégiés qui surpassent les liens qui les unissent aux autres personnes.

L'amitié à l'état pur est inconditionnelle, c'est-à-dire que de vrais amis ne se jugent pas et doivent se donner l'un à l'autre sans compter. Le réalisateur a véritablement donné au spectateur , le goût de l'amitié », a déclaré le jeune homme. Pour Youssef Fadel le dernier mot revient au public.

A propos du réalisateur

Natif de Casablanca en 1949, Youssef Fadel a été influencé par le militantisme des années soixante. Avec quelques compagnons de route, il écrira sa première pièce de théâtre, «la Guerre», qui lui vaut huit mois d'emprisonnement.
Sa consécration sera en 1978, avec la publication du livre «le Coiffeur du quartier des pauvres», porté à l'écran par feu Mohamed Reggab.
Youssef Fadel doit également sa renommée à sa production au théâtre, notamment «Grandeur et décadence» (1980), «le Voyage de Si Mohamed» (1982), «le Requin» (1987), «Guilgamesh» (1997), «Bouhafna» (1991) (...), «Portrait de famille» (2001) ; à ses romans en arabe, «les Cochons» (1983), «Aghmat» (1989), «Celestina» (1993), «le Roi des Juifs» (1995) et «Hashich» (2000/prix Atlas 2001).
Il a collaboré au succès de courts et longs métrages, notamment «Adieu forain», d'Oulad Sayed (1998), «Mektoub» (1997) et «Ali Zaoua», de Nabyl Ayouch (2000). Youssef fadel a été aussi directeur artistique pour le film «En attendant Pasolini» et «Tarfaya», de Daoud Ouled-Syad.
Il est aussi l'auteur d'un essai, «Fragments d'imaginaire», édité en français et en arabe aux éditions le Fennec, avec le concours du service culturel de l'Ambassade de France. Son roman, «Haschish», a remporté le prix Atlas en 2001, pour
le meilleur livre en langue arabe.
Il est également l'auteur d'une série d'adaptations, dont «Du Pain plein les poches», de Mateï Visniec, en 1995.
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