Naissance de SAR Lalla Khadija

Plus de 200 mosquées et zaouïas

Vers la fin de la période médiévale et au début du XIVe siècle, la médina de Tétouan a connu la construction de la première casbah de garnison par le sultan Abou Youssef Yaacoub Al Marini qu'il a érigée pour le blocus de la ville spoliée de Sebta. L'extension de Tétouan et sa reconstruction ont été exécutées sous les ordres d'Abou Al Hassan Ali Al Mandri, chef des guerriers de Banou Al Ahmar de Grenade.

La majorité de ces institutions religieuses existent de nos jours en dépit des changements du temps, intempéries et empruntes des différentes civilisations qu'a connues la région à travers les siècles.

05 Septembre 2010 À 15:06

Depuis, la «Colombe blanche» s'est vu cramponnée dans l'essor de la «Daâoua» de la religion en multipliant la construction des mosquées et zaouïas.
Voilà des siècles que les habitants de la ville de Tétouan accordent une importance toute particulière aux lieux de culte et surtout les mosquées et zaouïas dont le nombre a toujours été en nette croissance.

La répartition architecturale de Tétouan devait prendre en considération l'implantation des «Harates», places commerciales et artisanales… et surtout les lieux de construction des mosquées et zaouias dans une harmonie urbaine qui répond aux exigences religieuses, atouts et habitudes des croyants de cette partie du Royaume. Les mosquées de Tétouan ont toujours joué un rôle primordial quant à la formation des étudiants ou « talebs », éminents alems, prédicateurs et prêcheurs qui avaient le soin de sensibiliser, éduquer et orienter les habitants qui, outre leur droit civique et religieux, pratiquent ou exercent essentiellement les travaux artisanaux et des commerces dans des complexes comme «Kharrazine», «Debbaghine».

Revenons aux mosquées et zaouïas de Tétouan pour rappeler que la majorité de ces institutions religieuses existent de nos jours en dépit des changements du temps, intempéries et empruntes des différentes civilisations qu'a connues la région à travers les siècles.

Au fil du temps, les «Tétouanais» se verront cramponnés à leurs institutions religieuses où ils pratiquent, outre les cinq prières et rituelles quotidiennes, les grandes manifestations religieuses et cérémonies de contrats de mariage, circoncisions, départs et arrivées des pèlerins et autres évènements de circonstance. Les «Tarika» des «Raïssouni», «Harrakine», «Kettania» et autres devaient créer, dès cette époque, des lieux de culte et de rencontres qui reflètent la tradition des citoyens de la région quant à l'esprit religieux et le soufisme considéré comme une valeur ajoutée à la religion musulmane.

De nos jours, les zaouias de «Harrak» et «Raïssounia» ont une activité religieuse par excellence et de grande taille telle que l'organisation des soirées du «Mouloud», «Lailat Al Kadr» et autres activités religieuses et spirituelles. Sa Majesté le Roi Mohammed VI accorde à ces «pôles religieux» un intérêt tout particulier et leur apporte des dons et aides matériels, et ce d'une manière très régulière en présence des «Mouminines» et représentants des différentes «Tarikas» dans la région de Tétouan qui profitent de l'occasion pour implorer le Tout-Puissant à assister le Souverain dans l'accomplissement des grands chantiers destinés à l'essor de ses fidèles sujets.

La médina de Tétouan s'enorgueillit d'abriter des mosquées qui datent de plusieurs siècles tel «Jamaâ El Kebir». Outre la médina, on peut compter plus de 200 mosquées à Tétouan dont la mosquée Hassan II, bâtie dans l'enceinte de la ville nouvelle et qui a été inaugurée en 1973 par feu Cheikh Mekki Naciri alors ministre des Affaires islamiques.

Richesse architecturale andalouse

A la médina de Tétouan, les passants se sentent ensevelis quant à la mission quotidienne de ces importantes institutions religieuses et ont la chair de poule à chaque appel aux appels des prières lorsque les muezzins retentissent «Allah est Grand» dans toutes les mosquées.
L'architecture de ces établissements religieux et leur édification varient selon les ères et les temps, avec des minarets quadrilatéraux et même octogonaux qui caractérisent le cachet authentique d'antan. Cette richesse architecturale andalouse a été un facteur de taille quant à l'octroi à la «Colombe blanche» le titre de patrimoine universel de l'humanité par l'UNESCO, joignant ainsi l'utile à l'agréable, à savoir la religion et le tourisme puisque les visiteurs étrangers restent perplexes quant à la majestueuse construction de ces maisons de Dieu.
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