Lancement de la cotation d'Ennakl à Casablanca et à Tunis
Hier, le titre a été réservé à la hausse sur les deux marchés, sous l'effet d'une demande largement supérieure à l'offre.
LE MATIN
13 Juillet 2010
À 17:00
La journée d'hier est à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire de la Bourse de Casablanca. En sonnant la cloche d'ouverture à l'occasion de la cérémonie de première cotation de la société tunisienne qu'il préside, « Ennakl Automobiles », Mohamed Sakher El Materi a franchi un premier pas décisif vers l'édification d'un marché maghrébin intégré. L'entreprise spécialisée dans la distribution des marques Volkswagen, Audi, Porsche est la première à avoir mené une double opération d'introduction à la fois à Casablanca (10% du capital) et à Tunis (30%). Pour immortaliser ce moment historique, une visioconférence a été organisée hier entre les sièges des deux Bourses, en présence des principaux acteurs des marchés financiers marocain et tunisien. Le secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), Lahbib Benyahia, a tenu à marquer lui aussi sa participation à la cérémonie «casablancaise», donnant ainsi une forte symbolique politique à l'évènement.
La première cotation d'Ennakl a été précédée par une présentation des résultats techniques de l'opération. Il en ressort un véritable engouement de la part des investisseurs. En effet, l'OPV a été sursouscrite 22 fois en Tunisie et 8 fois au Maroc, apportant à l'entreprise respectivement 49.000 et 9.000 nouveaux actionnaires. Pour la partie réservée au marché casablancais, ce sont 3 millions d'actions qui ont été offertes au public au prix unitaire de 64,22 DH, soit un montant global de 192,6 millions de DH.
In fine, pas moins de 9011 souscripteurs, issus de 17 régions et de 17 nationalités, ont pris part à l'opération. Le taux de satisfaction a atteint 12,66% avec 23,7 millions d'actions demandées, soit un montant de 1,52 milliard de DH. Le taux de satisfaction le plus élevé a été enregistré chez les personnes physiques (21,38%) pour un montant souscrit de l'ordre de 454 millions de DH. Les institutionnels, eux, ont été servis à hauteur de 8,81% pour un montant souscrit qui s'élève à 984 millions de DH.
Ils ont demandé 15,3 millions d'actions alors que l'offre qui leur est destinée se limite à 1,3 million de titres. Visiblement, l'engouement des investisseurs se poursuit même après le lancement de la cotation. Dès les premières secondes d'ouverture hier, à Casablanca comme à Tunis, le titre Ennakl a été réservé à la hausse sous l'effet d'une demande largement supérieure à l'offre. Un comportement qui augure un bon début de l'entreprise tunisienne dans sa nouvelle vie boursière.
QUESTIONS À : Mohamed Sakher EL MATERI • PDG de Princesse Holding (groupe dont fait partie Ennakl Automobiles)
Quel sentiment vous inspire la première cotation de votre entreprise à Casablanca ?
Nous sommes très heureux d'être à Casablanca avec nos frères Marocains qui sont très hospitaliers, très gentils et vraiment très accueillants. Je reste très optimiste et très positif concernant l'avenir de la présence du groupe Princesse Holding au Maroc. Comment le choix s'est-il porté sur la place de Casablanca ?
J'ai eu l'occasion de côtoyer les Marocains à travers « Attijariwafa bank Tunisie » dans lequel je suis membre du Conseil d'administration. Le contact s'est très bien passé, notamment avec le président Mohamed Kettani, qui est un homme d'action, un homme visionnaire. Nous avons noué ensemble une relation amicale et fraternelle. Puis, lorsque l'opportunité s'est présentée, nous avons décidé de faire participer les Tunisiens et les Marocains dans une relation économique commune à travers cette opération de double cotation. Pourquoi ne pas être les premiers acteurs dans cette intégration maghrébine ?
Dans ce cadre de coopération maghrébine, avez-vous d'autres projets en cours ?
Comme vous le savez, le groupe Princesse Holding est très diversifié et se compose de plusieurs filiales. C'est vous dire que les opportunités de coopération existent encore. Nous travaillons sur plusieurs projets, certains sont d'ores et déjà annoncés, d'autres sont dans le pipe. Vu que le contact avec nos frères Marocains s'est très bien passé, il n'est pas exclu d'explorer de nouvelles opportunités. Notamment celle qui consiste à introduire une autre filiale du groupe Princesse Holding sur les marchés marocain et tunisien. J'aurais sûrement des amis motivés pour refaire la même expérience que celle réussie d'«Ennakl Automobiles ».