Fête du Trône 2006

S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, préside une nouvelle causerie religieuse du mois sacré du Ramadan

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu l'assiste, accompagné de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de S.A. le Prince Moulay Ismail, a présidé, jeudi au Palais royal de Casablanca, une nouvelle causerie religieuse du mois sacré du Ramadan. Cette causerie a été animée par la professeur Bahija Cheddadi, membre du conseil local des Ouléma de Kénitra, sur le thème « Les fondements de la famille en Islam », en s'inspirant du verset coranique: « Parmi Ses signes : Il a créé pour vous, tirées de vous des épouses afin que vous reposiez auprès d'elles et Il a établi l'amour et la bonté entre vous. Il y a vraiment là des signes pour un peuple qui réfléchit ».

18 Août 2011 À 23:11

La conférencière a commencé par souligner l'impératif de rénover la conception qu'a l'Islam de la famille, eu égard aux multiples questionnements qui interpellent de nos jours ce noyau fondamental de la société, dans le contexte des mutations qui s'opèrent dans le monde, particulièrement dans le domaine économique et en rapport avec l'exercice des libertés. L'Islam a, à cet égard, entouré la famille d'une grande sacralité, et ce dès l'établissement de l'acte fondateur de cette cellule, avec la mise en place de normes et dispositions légales qui régissent les comportements et les pratiques de chacun de ses membres, a-t-elle dit.

L'acte constitutif du mariage est l'élément le plus déterminant dans la vie conjugale, a souligné Mme Cheddadi, précisant que ses dispositions sont destinées à préserver l'intérêt des époux, assurer la pérennité de cette relation et l'institution sur des bases claires et solides des rapports de filiation, de parenté et de consanguinité, ainsi que l'évitement de tout vice ou manquement susceptibles d'entacher la validité de cet acte sacré. Dans la conclusion de l'acte de mariage, la validité de la forme compte autant que l'intention des contractants qui se doit d'être en convergence avec les finalités de la Charia en la matière, à défaut de quoi le contrat pourrait être frappé d'invalidité pour autant que le juge établisse la mauvaise foi de l'une des parties.
La conférencière a aussi traité de la singularité qui distingue l'acte de mariage de tous les autres contrats, en ce sens qu'il a pour objet l'intégrité même des contractants, alors que les autres actes portent sur des biens qu'ils soient matériels ou immatériels, sachant par ailleurs la spécificité de la relation matrimoniale entre homme et femme, dotés par Dieu d'attributs inégalés.

De par la forte sacralité que revêt la relation matrimoniale, la Charia l'a entourée de tout un dispositif de prescriptions et de règles qui garantissent sa stabilité, la bonne entente et la cordialité entre ses membres, comme elle a prévenu quiconque viole ses dispositions d'un châtiment particulièrement sévère. Il en découle que chacun des contractants, a-t-elle poursuivi, se doit de s'astreindre aux règles de convivialité, d'affabilité et d'affection envers son partenaire et d'assumer ses obligations selon les convenances sociales et le niveau de vie de leur catégorie sociale. Les prohibitions et les interdits prescrits par Dieu à cet égard jouent le rôle de garant pour modeler le comportement au sein de la famille dans les limites de la Charia, de sorte à éviter tout manquement ou empiètement sur les droits des personnes pouvant être source d'injustice, a relevé la conférencière.
Le cadre normatif régissant la famille, a-t-elle ajouté, vise ainsi à créer le climat propice pour inscrire la famille dans le chemin de Dieu à travers l'observance des obligations culturelles, en premier lieu la prière, deuxième pilier de l'Islam.

Outre l'acte fondateur et les interdits qui confèrent stabilité et pérennité au mariage, la conférencière a cité une autre assise qui sert de socle à la relation conjugale, en l'occurrence l'adoption d'un système de valeurs basé sur l'affection, la concorde et la solidarité génératrices du bonheur auquel aspire tout un chacun et dont les résultats rejaillissent sur la bonne éducation prodiguée à la progéniture.
Elle a, à ce propos, souligné que l'Islam exhortait les époux à se conformer à certaines vertus cardinales pour un cheminement réussi de la famille, à savoir la mansuétude, la générosité de cœur, le sens du compromis, l'esprit conciliant et une attitude réfléchie prémunissant contre l'impulsivité et l'impétuosité dans toute circonstance, ainsi qu'une aptitude à appréhender positivement les choses, y compris les coups du sort, le croyant ayant constamment foi en le destin de Dieu et en l'issue salutaire qui en découle.

À l'issue de cette causerie, S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, a été salué par Cheikh Abdellah Ben Beih, alem de Mauritanie résidant en Arabie saoudite et professeur à l'Université Abdelaziz à Jeddah, Cheikhna Ben Abdellah Ben Beih, directeur du Centre mondial pour le renouveau et la prédication (Grande-Bretagne), Cheikh Othman Batikh, Mufti de la République tunisienne, et Diaâ Al-Hak Youssef Zaeî, professeur et responsable d'une chaire en sciences et langues contemporaines à l'université nationale, doyen de faculté et membre de la commission de développement de l'université (Pakistan). Le Souverain a été également salué par Al Kadi Abdellah Salem, ancien président du Conseil constitutionnel (Mauritanie), Mohamed Al-Hafid Al-Nahoui, président du Rassemblement culturel islamique de Mauritanie, Attaher Tajkani, président du Conseil marocain des oulémas en Europe, Mohamed Moussaoui, président marocain du Conseil français du culte musulman de France et le Marocain Abdellah Redouane, secrétaire général du Centre islamique de Rome.
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