Fête du Trône 2006

Les meetings se font rares

A Fès, les 128 candidats à la députation mènent campagne dans le calme avec généralement les mêmes formes classiques des propagandes électorales. Ils devront convaincre des citoyens las des promesses électorales sans lendemain…

Le baromètre qui sert de jauge pour apprécier la campagne électorale à Fès demeure la circonscription Fès Nord.

21 Novembre 2011 À 17:22

Fès vit au rythme des élections législatives qui vont mettre en jeu 8 sièges au Parlement. Une campagne qui se déroule depuis quelques jours dans le calme avec en majorité les mêmes représentants des formations politiques et avec les mêmes formes classiques des propagandes électorales : distributeurs de tracts, porteurs d'affiches des candidats, bulletins et voitures montés d'enceintes. Les meetings se font rares alors que lors des précédentes campagnes électorales les candidats rivalisaient d'ardeur pour mobiliser les foules et présenter leur programme électoral. Ceux qui sont en lice pour les élections actuelles attendent, semble t-il, cette dernière semaine pour mettre le turbo et convaincre les habitants de Fès pour les élire au Parlement.

En tout cas, le baromètre qui sert de jauge pour apprécier la campagne électorale à Fès demeure la circonscription Fès Nord avec ses trois arrondissements de Marinyine, Zouagha, Fès-Medina et la municipalité Mechouar Fès-Jdid. Et c'est par ce qu'elle compte le fief électoral de Hamid Chabat, l'actuel président du Conseil de la ville et redoutable candidat istqlalien, que certains l'appellent la circonscription de la mort.
Chef de file du Parti Istiqlal, Hamid Chabat, réputé pour ses discours populistes, ses débats musclés et ses sorties médiatiques démesurées, doit y affronter surtout le docteur en géologie Omar Fassi Fihri du Parti de la Justice et du Développement, le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur de l'USFP, l'entrepreneur Abdelhamid Mernissi, de l'Union Constitutionnelle, Mhamed Loukmani, inspecteur des finances du Parti Authenticité Modernité, et Mohamed Bekkali, le plus jeune candidat de 28 ans du Parti du Progrès et du Socialisme.

L'on s'attend d'ailleurs à ce que certains quartiers de Fès Nord se transforment, cette semaine, en places de meetings avec des candidats promettant un avenir meilleur. Selon bon nombre d'observateurs, Hamid Chabat a de fortes chances de gagner un siège, ne serait-ce qu'avec les voix de ses partisans de Zouagha, l'un des grands quartiers populaires de Fès à forte densité. Son assise populaire semble par ailleurs remise en question à cause, entre autres, des dérives de certains membres de sa proche famille cités dans des affaires de drogue et divers autres affaires judiciaires. Ses partisans ont d'ailleurs été accueilli, il y a quelques jours, par des jets de pierres dans les quartiers populaires surnommés «l'habitat et 45». Et c'est une nouveauté pour l'homme fort de Fès.
De son côté, le pjidiste Omar Fassi Fihri devrait récolter les fruits d'un travail de proximité de longue haleine mené depuis quelques années par son parti à Fès alors que les autres candidats en lice vont s'affronter pour les deux sièges restants.

A Fès-Sud, composé des trois arrondissements, l'Agdal, Saiss et Jnane Lward, et les communes rurales limitrophes d'Ouled Taieb, Sidi Hrazem et Ain Bida, 64 candidats à la députation se disputent les quatre sièges à pourvoir. Mais la bataille électorale se joue essentiellement entre le président de la commune Oulad Taieb, Rachid Faik du Parti Authenticité et Modernité, le député Abdellah Abdellaoui du PJD, le contesté au sein même de son parti l'Istiqlal Jaouad Hamdoun, Ahmed Réda Chami de l'USFP qui mise, pour gagner un siège, sur les projets qu'il pilote en tant que ministre du Commerce et de l'Industrie ainsi que sur les jeunes du parti, Hassan Chahbi du Rassemblement national des indépendants et le député et président de l'arrondissement de Jnane Lward, Abdesslam Bekkali du Parti du Progrès et du Socialisme. Ceci étant, les anciens comme les nouveaux candidats à la députation n'auront pas la tâche facile. Ils devront convaincre des citoyens de la ville de Fès, las des promesses électorales sans lendemain, et voir leur élus, servir leurs propres intérêts et ceux d'une infime oligarchie, une fois l'élection passée…

Les chiffres des élections législatives à Fès

La ville de Fès est composée de deux circonscriptions électorales cumulant huit sièges au total, soit quatre pour chacune d'elles. Fès-Nord se compose de trois arrondissements, Marinyines, Zouagha et Fès-Medina et la municipalité Mechouar Fès-Jdid. Fès-Sud compte, de son côté, trois arrondissements, l'Agdal, Saiss et Jnane Lward, et les communes rurales limitrophes d'Ouled Taieb, Sidi Hrazem et Ain Bida. Près de 378 700 inscrits aux listes électorales jusqu'au 5 novembre. Il y a 870 bureaux de vote : 379 dans la circonscription Fès-Nord et 471 dans la circonscription Fès-Sud. 32 listes électorales sont en lice: 16 dans la circonscription Fès-Nord, 16 dans la circonscription Fès-Sud.
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