Fête du Trône 2006

Sur un air de changement

Quelque 370 000 électeurs devraient se présenter aux urnes à Fès pour choisir ceux qui vont les représenter au Parlement pour les 5 prochaines années.

25 Novembre 2011 À 19:38

Le jour du scrutin semble se passer dans de bonnes conditions à Fès. Les habitants de la ville, femmes et hommes, vieux et jeunes se présentent aux différents bureaux de vote depuis leur ouverture à partir de 8 heures du matin. Et le taux de participation est relativement moyen à l'heure où nous mettons sous presse. «Nous nous attendons à ce que le taux de participation connaisse une augmentation progressive, juste après la prière du vendredi et jusqu'à 19 heures, c'est-à-dire l'horaire de fermeture du bureau de vote», explique Hafdi Rachid, président d'un bureau de vote à Fès, qui ajoute que l'opération électorale se déroule dans un climat exemplaire et qu'il n'y a aucun incident à signaler.

Du côté des électeurs, l'heure est à l'optimisme pour certains d'entre eux. C'est le cas de Khaoula, 18 ans. «Je suis très heureuse de pouvoir enfin exprimer ma citoyenneté de la manière la plus solennelle en participant à l'élection d'une élite politique qui a la volonté d'instaurer des réformes concrètes et profondes. Nous revendiquons essentiellement en tant que jeunes que les futurs élus répondront à nos attentes et à nos espérances», précise-t-elle.

Nabil, 35 ans, partage le même avis et estime que le fait de voter lui permettra de choisir, selon ses convictions, le candidat qui a le programme électoral prenant le plus en considération les défis auquels le Maroc est confronté actuellement, notamment en matière d'emploi, de santé et d'éducation.
Fatima, 50 ans, demeure, de son côté, perplexe et dit n'avoir confiance en aucun candidat. «Je ne pense pas que je vais voter, car je n'ai été convaincue par aucun candidat. En effet, les programmes électoraux sont les mêmes pour tous les candidats. Ces derniers n'ont même pas pris la peine de nous approcher en tant que citoyens lors de la campagne électorale et de nous expliquer leur programmes électoraux», explique-t-elle.
Vu que le vote n'est pas obligatoire au Maroc, c'est la conscience et l'espoir en un changement effectif et réel qui incitent les citoyens à se diriger vers les urnes. C'est ce qu'affirme Khalid Lazrak, professeur universitaire à Fès. «Ces élections constituent un espoir pour les citoyens. L'essentiel, c'est d'essayer de faire un bond en avant parce que la démocratie est avant tout un processus. Dans un pays où il y a un taux élevé d'alphabétisme, nous ne pouvons pas parler de changement du jour au lendemain. Ce qui compte c'est qu'il y a une volonté de la masse pour le changement dans un cadre pacifique et avec un esprit jeune. Le Maroc est un pays avec des principes très anciens et très ancrés, qui veut faire des pas vers la démocratie et la modernité», indique-t-il.

À noter que la ville de Fès est composée de deux circonscriptions électorales cumulant huit sièges au total, soit quatre pour chacune d'elles. Fès-Nord se compose de trois arrondissements, Marinyines, Zouagha et Fès-Medina et la municipalité du Mechouar Fès-Jdid. Fès-Sud compte, de son côté, trois arrondissements, l'Agdal, Saiss et Jnane Lward, et les communes rurales limitrophes d'Ouled Taieb, Sidi Harazem et Aïn Bida. Près de 370.427 personnes au total sont inscrites sur les listes électorales, 195.786 dans la circonscription Fès-Sud et 174.641 dans la circonscription Fès-Nord. Par ailleurs, il y a 870 bureaux de vote : 379 dans la circonscription Fès-Nord et 471 dans la circonscription Fès-Sud. 32 listes électorales sont en lice : 16 dans la circonscription Fès-Nord et 16 dans la circonscription Fès-Sud.

Mission international d'observation

Des observateurs internationaux des élections sillonnent depuis le 27 octobre la région de Fès-Boulemane pour suivre de près la campagne électorale alors d'autres les ont rejoint ces derniers jours. « Le National DEMOCRATIC INSTITUT (NDI) effectue ce type de mission dans 150 pays. La délégation est constituée de 44 personnes et elle répartit sur 11 régions au Maroc dont trois membres travaillent sur Fès-Boulemane. Certains membres de la délégation sont là depuis le 27 octobre alors que d'autres les ont rejoint depuis quelques jours pour assister aux derniers jours de la campagne, au jour du scrutin et au dépouillement des voix. Nous devrons d'ailleurs couvrir 3 à 5% de chaque région», explique Abdellah Dourazi , secrétaire générale de l'association des droits de l'Homme de Bahreïn et membre de NDI. Après l'annonce des résultats samedi, une conférence de presse est prévue le jour même à 19 heures à l'hôtel Tour Hassan à Rabat pour présenter les rapports des observateurs internationaux.
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