Du 20 au 28 mai, Mawazine fête son dixième anniversaire en grande pompe. Le public aura droit à des spectacles de tous genres. Des styles divers des cinq continents de la planète sont conviés à cette grand-messe musicale.
LE MATIN
01 Mai 2011
À 12:23
Des super stars internationales tels le légendaire Joe Cocker ou le mythique Yusuf Islam (Cat Stevens), en passant par Quincy Jones, Lionel Richie, ou encore Kanye West, Ivan Pica, Sugababes, Yves Larock, puis la chanteuse et danseuse colombienne Shakira se produiront sur la scène de l'OLM Souissi. Les autres scènes, également, se sont évertuées à faire des choix éclectiques pour émerveiller le public de la capitale et celui qui vient spécialement pour assister à cet événement exceptionnel.
La scène Nahda ouvre une nouvelle brèche cette année avec des spectacles duos entre stars arabes et chanteuses marocaines, notamment les duos Kadem Saher-Asmae Lamnawar, Rached El Majed-Jannat et Saber Robai-Hasna Zalagh. Sans oublier que cette même scène verra évoluer sur ses planches la diva syrienne Mayada El Hannaoui, le célèbre compositeur-interprète marocain Abdelouhab Doukkali et la chanteuse libanaise Nawal Zoghbi.
L'Afrique sera aussi à l'honneur sur la scène Bouregreg avec les non moins célèbres Salif Keita, Papa Wenba, Youssou Ndour, Mory Kante et beaucoup d'autres. Toutefois, en voulant satisfaire tous les goûts et les tendances, Mawazine pense aussi à la nouvelle scène et à toute la jeunesse qui la supporte, en faisant appel à des groupes aussi bien marocains qu'étrangers qui excellent dans les fusions des différents styles musicaux tels le rock, l'électro, le groove, le rap, le hip hop… avec, cette fois-ci, le jazz gnaoui en compagnie de l'artiste marocain Majid Bekkas. Sur la même scène Yaâcoub El Mansour se produiront, pour le bonheur du jeune public de ce quartier populaire, Joachim Kuhn, Julian Marley, Funk Atlas, Minini Garay, Hoba Hoba Spirit, Idir, Oudaden et le grand Aadaouiya, pour ne citer que ceux-là.
La scène marocaine, installée pour la deuxième année devant la plage de Salé, fait l'éloge du patrimoine national dans toute sa diversité. Des noms déjà connus et d'autres encore en train de se frayer leur chemin seront présents sur cette scène pour faire découvrir au public de nouvelles créations musicales ou encore lui faire écouter les anciens tubes, ô combien nostalgiques, de la chanson marocaine. Nouâmane Lahlou, Saida Charaf, Rachida Talal, Mustapha Bakbou, Izanzaren Chamekh, Mouloud Meskaoui… avec toute une pléiade d'artistes qui chantent les styles Rai et Chaâbi. Cette même scène a pour objectif de promouvoir la créativité des jeunes talents à travers le concert non stop «Lmouja» où plusieurs styles musicaux et nouveautés seront portés par une jeunesse douée et prometteuse avec, entre autres, Yassin Beniaz, Nasr Mégri, Braml'z et Komy.
Une programmation marocaine substantielle représentant plus de 40% du menu général de Mawazine. Mais Mawazine, c'est aussi des prestations musicales culturelles qui se déroulent dans des espaces fermés appropriés à ce genre de musiques. Que ce soit au Chellah, au Théâtre Mohammed V ou à la Villa des Arts, l'assistance sera gâtée avec tout un menu composé des plus fines des musiques à travers des concerts authentiques et de qualité, des voix de femmes qui font rêver et des mélodies passionnantes. De naseer Shamma de l'Iraq à Arshad Ali Khan de l'Inde, en passant par Roger Hodgson (UK), l'Orchestre Symphonique Royal (Maroc), Souad Massi (Algérie), Bogonia Olavid (Espagne), Vanessa Paloma (France), Samira Kadiri (Maroc) et Kamylia Jubran (palestine).
Mawazine c'est finalement aussi ses spectacles de rue, son exposition photos et ses ateliers, ainsi que d'autres moments forts avec trois créations musicales tout à fait originales, notamment celle rassemblant le groupe Nass El Ghiwane, Safy Boutella, Saida Fikri et Victor Wooten. La deuxième entre Roger Hogdson et l'Orchestre Symphonique Royal et la troisième, se déroulant autour du thème de la paix, avec Quincy Jones, est un projet humanitaire dédié à l'enfance arabe.
Questions à : Mahmoud Lemseffer • chargé de la programmation arabe
«Le Maroc est connu pour sa tolérance et son dialogue des cultures»
• N'y a-t-il pas eu de réactions d'artistes arabes et marocains quant à ce qui se passe, actuellement, dans le monde arabe, en général, et au Maroc avec le mouvement des jeunes du 20 février ?
D'abord, 90% de nos contrats ont été signés bien avant l'avènement du «Printemps arabe». Secondo, notre travail rentre dans le cadre culturel qui n'a rien à voir avec le volet politique. C'est vrai, nous sommes à cent pour cent avec la vague du changement que nous saluons avec beaucoup d'espoir pour l'avenir. Car nous aussi, nous sommes des citoyens avant d'être des programmateurs dans Mawazine. Et nous sommes convaincus que notre rôle consiste à présenter une bonne image du Maroc, connu de tout temps par sa tolérance, son dialogue des cultures et son investissement dans les nobles causes.
• Pour la majorité des spectacles de la scène Nahda, vous avez opté pour des duos entre des chanteurs arabes et marocains. Quelle en est la raison ?
Ce sera une nouveauté pour cette édition qui coïncide avec la célébration du dixième anniversaire. Puis il faut savoir que nos chanteuses marocaines ont un grand succès et un poids considérable en Orient. Donc, les faire se produire en compagnie de stars permettra de mettre davantage en valeur leur célébrité. Il ne faut pas oublier que Jannat réalise des records de vente de ses CD, Asmae Lamnawar est considérée, quant à elle, parmi les plus belles voix du monde arabe, puis Hasna Zalagh est connue pour son timbre vocal spécifique.
• Que prévoyez-vous pour cette 10e édition ?
La même réussite et le même impact que les autres éditions. Nous sommes fiers de ce festival et nous espérons rester dans les plus hautes marches vis-à-vis des autres festivals internationaux. Nous sommes déjà arrivés à gagner l'estime des grandes stars qui nous cèdent toutes leurs droits de TV. Mawazine a pu donner une image exceptionnelle du Maroc.