Le Printemps arabe
LE MATIN
30 Décembre 2011
À 21:25
L'année 2011 s'est ouverte par une série d'explosions qui ont balayé des dirigeants arabes : Tunisie, Egypte, Libye et Yémen. La Syrie dont la répression du soulèvement populaire a fait plus de 5 000 morts depuis la mi-mars, selon les Nations unies, cherche une issue à sa tragédie nationale. Depuis quelques jours, des observateurs arabes sont arrivés dans ce pays pour surveiller la situation sur le terrain. Leur mission fait partie d'un plan de sortie de crise de la Ligue arabe qui prévoit l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.
Pour les autres pays (Tunisie et Egypte), qui ont chassé leurs dirigeants, des élections ont été organisées.
Ces scrutins ont vu la victoire des islamistes. Quant à la Libye, elle a connu une guerre avec la participation de l'Otan qui s'est achevée par la mort du colonel Khaddafi. Le président yéménite Abdallah Saleh, lui, n'a pu sauver sa peau que grâce une médiation des pays du Golfe. Le «Printemps arabe » s'est déclenché après le suicide du jeune Mohamed Bouazizi pour protester contre le chômage et la précarité.
Irak : retrait militaire américain
Alors que les troupes américaines ont commencé en décembre à se retirer d'Irak, mettant fin à une guerre qui a duré neuf années, l'avenir de ce pays déchiré par des rivalités religieuses (chiite et sunnite), reste sombre. Depuis la chute du régime sunnite de Saddam Hussein en 2003, ces deux principales tendances d'Irak se déchirent. La communauté chiite, majoritaire en Irak, domine la vie politique et les sunnites se sentent exclus. Les violences entre les membres des deux groupes religieux ont provoqué la mort de milliers de personnes et le déplacement de centaines de milliers d'autres, poussant le pays au bord de la guerre civile. En 2009, 140 000 soldats américains se trouvaient dans le pays. Aujourd'hui, il n'y en a plus que 200 – ils sont chargés de la formation des forces de sécurité irakiennes et de la protection des diplomates américains.
Le 19 décembre, un jour après le départ des derniers soldats américains, le gouvernement dirigé par les chiites a émis un mandat d'arrêt contre le vice-président sunnite Tariq Al-Hashimi pour des actes de «terrorisme ».
Ben Laden tué
Après plus d'une décennie de traque, le chef d'Al-Qaida, Oussama Ben Laden, a été tué au Pakistan par les services spéciaux américains. Le président américain Barack Obama a annoncé la nouvelle, le dimanche soir du 1e mai dernier, lors d'une allocution télévisée.
Selon le chef de la Maison-Blanche, Ben Laden a été tué, à Abbottabad, une ville située au nord d'Islamabad. Cinq autres personnes, dont un des fils de Ben Laden et une de ses épouses, ont également péri dans les affrontements. « Aucun Américain n'a été blessé. Après un échange de coups de feu, ils ont tué Oussama Ben Laden et ont récupéré son corps », a indiqué M. Obama. Par la suite, le corps de Ben Laden a été jeté en mer tout en respectant le rite musulman, a indiqué un haut responsable américain. Oussama ben Laden est considéré par Washington comme le principal responsable des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone. Il a lui-même reconnu une implication dans ces attentats, en avouant en être l'instigateur.
La Palestine intègre l'Unesco
La Palestine est devenue le 195e membre de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), lundi 31 octobre dernier. Cette adhésion constitue une nouvelle avancée vers sa reconnaissance en tant qu'Etat, un statut revendiqué auprès de l'ONU.
Mais elle a été accueillie froidement aux Etats-Unis, qui ont suspendu leurs subventions à l'Unesco. Washington s'est dit contraint par deux lois américaines des années 90 qui interdisent en effet le financement d'une agence spécialisée des Nations unies qui accepterait les Palestiniens en tant qu'Etat membre à part entière, en l'absence d'accord de paix avec Israël.
Dans la foulée de leur adhésion à l'Unesco, les Palestiniens vont signer la convention sur le patrimoine mondial et ainsi pouvoir déposer des demandes de reconnaissance pour des sites dans les territoires occupés. Les Palestiniens veulent que l'église de la Nativité à Bethléem, lieu de naissance du Christ selon la tradition, soit le premier site inscrit « au nom de la Palestine ».
Tempête dans la zone euro
L'euro célèbre son 10e anniversaire dans la douleur. L'absence d'intégration budgétaire et le manque de supervision bancaire ont conduit au fil des ans à d'importants déséquilibres financiers. La forte baisse des taux d'intérêt en Europe du Sud après l'arrivée de la monnaie unique a incité les gouvernements mais aussi les entreprises et les ménages à s'endetter démesurément. Utilisée dès 1999 par les marchés financiers, la monnaie unique européenne a fait irruption dans le quotidien de 12 Etats européens le 1er janvier 2002, date à laquelle les francs, deutschemark et autres lires ont disparu. Aujourd'hui la zone euro englobe 332 millions de personnes dans 17 pays. Mi-2011, 14,2 milliards de billets et 95,6 milliards de pièces étaient en circulation pour une valeur de près de 870 milliards d'euros, selon des chiffres de la Banque centrale européenne (BCE). La crise de la dette publique a démarré en Grèce en 2010 avant de gagner progressivement toute la zone euro. Pour contrer la crise, les Etats de la zone se sont mis d'accord en décembre pour renforcer la discipline budgétaire.
Fukushima
Un rapport d'étape, relatif à l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima provoqué par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, présenté dernièrement, pointe du doigt la responsabilité et le manque de préparation et d'organisation des autorités nippones et Tepco, entreprise qui exploitait cette centrale. Leurs erreurs ont exacerbé l'ampleur de l'accident, le pire dans une centrale depuis celui de Tchernobyl en 1986.
A l'instar de l'incident ukrainien, l'impact de la catastrophe sera néfaste sur l'agriculture.
Dans de nombreuses régions autour de Fukushima les sols devront être décontaminés avant d'être de nouveau cultivés. Quant au périmètre interdit autour de la centrale, d'où 80 000 habitants ont été évacués, il le restera encore pendant de longues années.
Aujourd'hui, les autorités japonaises ont l'intention de redéfinir la zone interdite autour de la centrale nucléaire accidentée. L'idée, malgré le coût des opérations de décontamination, est de faire revenir la population. Mais les personnes évacuées semblent plutôt méfiantes.