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Les avocats choisissent de jeunes bâtonniers

Faisant partie des terrains de guerre des formations politiques, les structures internes des avocats ont toujours figuré à l'ordre du jour des partis. D'ailleurs, beaucoup d'avocats ont été parmi les élites souhaitées par les partis politiques.

Les résultats des élections révèlent le recul de la prépondérance du politique sur le secteur.

27 Décembre 2011 À 18:50

Différents dirigeants de partis sont justement des avocats ou d'anciens avocats et bâtonniers. Nous citons Abderrahim Bouabid, Maati Bouabid, Mohamed Boucetta, Abderrahmane Youssfi, Abderrahmane Benameur, Ahmed Benjelloun, Abbas Fassi… Cette réalité a donc prévalu pendant longtemps à l'occasion de chaque élection des barreaux dans les différentes villes. Les partis et même les associations islamistes et amazighes se sont dotés de structures regroupant les avocats leur appartenant. Ainsi, les avocats appartenant à telle ou telle courant politique se concertent pour donner leur voix au candidat qu'ils jugent opportun à moins qu'ils n'optent leur propre candidat. Cette façon de voir a toujours fait que l'un des principaux enjeux des élections des barreaux, dans les différentes villes et même au sein de l'association des barreaux du Maroc, a tourné autour de l'affinité politique de tel ou tel candidat.

Cependant, les élections qui ont eu lieu au cours de ces derniers jours (certains barreaux ont choisi leur bâtonnier alors que les élections se poursuivent encore dans d'autres villes) montrent que cette prépondérance du politique commence à perdre de son importance. En effet, les avocats tendent à donner leurs voix à des candidats indépendants, c'est-à-dire sans étiquette politique. L'autre nouveauté à ce niveau, c'est que des candidats, plus au moins jeunes, s'imposent face à des ténors de la profession.

C'est ce qui est arrivé par exemple à Casablanca où le jeune Omar Oudra s'est imposé devant six autres candidats et non des moindres... Son premier rival Abdallah Darmich, a été élu bâtonnier pendant plusieurs mandats. Des membres de la corporation des blouses noires, qui ont pris part à l'opération électorale, ont souligné que ce sont des courants bien déterminés qui ont pesé de leur poids et ont ainsi infléchi le cours du processus électoral. Ils ont décidé de confier les barreaux de Casablanca à un jeune qui n'a jamais été bâtonnier auparavant. Ce sont les avocats appartenant aux courants islamistes et amazighs qui ont insisté pour qu'il y ait du changement à la tête de leur corporation. Selon certains, c'est un mot d'ordre qui a prévalu dans différentes autres régions. Ainsi, rares sont les bâtonniers qui ont pu remplier.

A Agadir, c'est Me Otmane Norraoui qui a été élu bâtonnier, succédant à Hassan Ouahbi. A Marrakech, c'est un autre indépendant, Omar Abouzohour, qui a été élu nouveau bâtonnier de l'ordre des avocats. Il succède à Abdessadek Ait Matallah. Un autre jeune, Hamid Bastilli, s'est imposé à El Jadida. A Rabat, c'est Abderrahim Cherkaoui qui est arrivé à s'imposer face à des ténors comme l'ancien bâtonnier Omar Faraj… Mais c'est l'élection de Abderrahim Ababou, élu nouveau bâtonnier de l'ordre des avocats de Fès, qui sort du lot. Car, si la majorité sont des nouveaux bâtonniers indépendants, il a, lui, des affinités avec le PADS (parti de l'avant-garde démocratique).

Assemblée générale des avocats

Le conseil de l'ordre est élu par l'assemblée générale pour une durée de trois ans. L'assemblée générale des avocats se réunit au moins deux fois dans l'année pour discuter des affaires concernant l'exercice de la profession qui lui sont soumises par le conseil de l'ordre. Elle procède à l'élection du conseil de l'ordre pendant la première quinzaine du mois de décembre, au scrutin secret et à la majorité absolue des membres présents au premier et au deuxième tours à la condition que leur nombre ne soit pas inférieur à la moitié des inscrits au barreau et à la majorité relative des membres présents au troisième tour, quel que soit leur nombre. Elle procède aux élections partielles suivant les mêmes modalités dans le délai d'un mois à partir de la survenance de l'événement qui les a rendues nécessaires.
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