Le Maroc a importé 5,3 Mqx de maïs et près d'un Mqx d'orge. Ces importations devront s'étendre au blé tendre pour prévenir toute rupture de stocks. >
Le gouvernement suspend les droits de douane pour favoriser l'approvisionnement du marché en blé.
LE MATIN
10 Octobre 2011
À 18:12
Face à la baisse des stocks des céréales, le Maroc a davantage recours à l'import pour satisfaire les besoins du marché. En fait, la collecte des céréales par les opérateurs déclarés à l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), a atteint à fin septembre dernier à peine 19,4 millions de quintaux (Mqx), constituée presque exclusivement par le blé tendre. Les commerçants négociants et les coopératives ont réalisé 77% de la collecte de blé tendre. Les stocks des céréales, détenus par ces opérateurs et au niveau des silos portuaires, se chiffrent ainsi à cette même date à 18.9 Mqx, en baisse de 15% par rapport au mois précédent. Cependant, pour le moment, le recours à l'import n'a pas encore concerné la céréale la plus consommée, à savoir le blé tendre, ni le blé dur, mais uniquement le maïs et l'orge.
Ainsi, depuis le début de la campagne de commercialisation 2011/2012 qui commence au mois de juin, le Maroc a importé 5,3 Mqx de maïs et près d'un million de qx d'orge. Le maïs a été importé essentiellement du Brésil et de l'Argentine, alors que l'orge provient notamment de la France, des USA et de l'Ukraine. S'agissant de la transformation industrielle des céréales du blé tendre, la production locale représente près de la moitié des écrasements la minoterie industrielle, dont une bonne partie (55%) a porté sur les farines non subventionnées.
Par ailleurs, portant uniquement jusqu'à présent sur le maïs et l'orge, les importations des céréales devront s'étendre dans les mois qui viennent au blé, notamment tendre pour rééquilibrer le marché et prévenir toute rupture de stocks. D'ailleurs, dans tous les cas, le Maroc reste un importateur structurel des céréales, en particulier du blé. En fait, même au cours de la campagne 2008-2009 où le pays a enregistré une récolte céréalière record (102 Mqx), il a quand même eu recours à l'import. Pour favoriser l'approvisionnement du marché à partir du marché mondial, le gouvernement a décidé, il y a quelques jours, de suspendre les droits de douane sur les importations du blé. Ce gel débutera à partir du premier octobre pour le blé dur et à partir du 15 novembre pour le blé tendre et prendra fin au dernier jour de cette année. Cette suspension des droits de douane pour le blé dur est justifiée par le gouvernement par une forte hausse des prix sur les marchés qui risque d'inhiber l'approvisionnement normal des semouleries industrielles.
Pour le blé tendre, c'est vrai que la production nationale est en hausse de 23% cette année par rapport à la récolte de l'année 2010 et le stock du blé tendre détenu localement est l'équivalent de quatre mois d'écrasement des minoteries industrielles. Cependant, la qualité de cette récolte a été affectée par les pluies tardives. En fait, selon le ministère de l'Agriculture, cette campagne agricole s'est caractérisée par des précipitations très importantes aussi bien en termes de volume qu'en termes de répartition spatio-temporelle, se traduisant par une nette hausse (43 %) par rapport à la normale (368) du cumul pluviométrique moyen national. Au 15 juin 2011, ce cumul s'est élevé à 525 mm. Cette baisse de la qualité impose donc le recours aux importations de blé tendre afin de garantir un approvisionnement normal des minoteries industrielles. En outre, il est à rappeler que la campagne agricole 2010-2011 a donné lieu à une production de 84 Mqx concernant les trois principales céréales : 41,7 Mqx de blé tendre, 18,5 Mqx de blé dur et 23,4 Mqx d'orge.