Sport et Droit : la problématique

Pour ce faire, l'ex-médaillée d'or du 400m/haies des JO de Los Angeles a invité deux brillants conférenciers, en l'occurrence le Docteur Moncef El Yazghi et Noureddine Riahi, juge et sommité dans le domaine du droit et de l'audiovisuel.
Après la lecture des versets coraniques, par un ex-athlète, Driss Nouri, Mme Nawal El Moutawakkel a souhaité la bienvenue aux présents avant de souligner que "le sport est à l'origine du bien-être de l'humanité". "Toutes les Associations et tous les sportifs ont accueilli, avec bonheur, la nouvelle Constitution. Une Constitution faite par les Marocains et pour les Marocains. Nous sommes prêts à dire «OUI » à la nouvelle Constitution !", a conclu l'organisatrice de cette conférence tout en se référant aux discours royaux où Sa Majesté le Roi met l'accent sur l'importance du sport dans la vie du citoyen.

Ce fut au tour du Dr Moncef El Yazghi de faire étalage de son savoir en déclinant l'historique du sport national depuis l'arrivée des Français au Maroc. Une arrivée qui a commencé par le Protectorat qui s'était transformé en colonisation que les Marocains avaient combattue et vaincue, avec le retour de l'exil de feu Sa Majesté Mohammed V. Mais entre le Protectorat et l'Indépendance, moult choses se sont passées sur le plan de l'organisation sportive, sur la naissance et la constitution des associations, sur la structure et le droit de participer ou non des Marocains qui voulaient, à travers le sport, combattre le colonialiste. Il y avait dans l'exposé du Docteur El Yazghi une panoplie de dates et de chiffres, mais également des questions qui ont trouvé leur réponse et d'autres qui, jusqu'à nos jours, sont restées sans réponse.
Quelle est la première ville sportive du Maroc ? «Casablanca», diront certains au sein de l'auditoire, «Fès» rétorqueront d'autres, «Oujda» répondront certains… Le Dr El Yazghi approuvera cette dernière réponse, car la ville millénaire était frontalière avec l'Algérie considérée dans le temps comme une province française. Et les soldats qui ont débarqué à Oujda en 1907 avaient apporté tout leur savoir et leur pratique sportive. Pour exemple, la constitution du Wydad a été refusée par deux fois.

Le sport pouvait être pratiqué tout en s'éloignant des critères de la religion, de la politique et du racisme. Entre 1912-1955, il y eut une promulgation de 90 lois et de 1956-2011, 60 seulement ont vu le jour. En tous les cas, l'exposé du jeune docteur marocain était complet en termes de chiffres et de dates que le Dr Moncef développa en apportant plus de lumières sur les tenants et les aboutissants des différents changements ayant marqué cette marche du sport national.
Puis vint le tour de M. Riahi, juge –poète !! Etonnant, non ? Il récitera une poésie qu'il a composée à cette occasion.

L'exposé de M. Riahi a débuté par une histoire sur le sport et le droit en allant au fin fond de la mythologie grecque. «Il y avait sur les murs des temples de la Grèce antique des dessins montrant des athlètes en exercice et devant une table où il y avait deux hommes qui approuvaient ou désapprouvaient la performance des athlètes : c'étaient des juges ! Et c'est là la relation sport-droit. L'exposé comptait plusieurs axes. L'ex-procureur du Roi annoncera que l'histoire du sport dans notre pays a toujours tiré sa quintessence des discours royaux. La réponse de l'ex-joueur du Wydad, feu Abdeslam, en 1954 restera gravée dans les mémoires.

Un haut responsable lui demanda ce qu'il voulait après une belle victoire de son équipe, Abdeslam rétorqua : «Je veux le retour de Sa Majesté Mohammed V»
Et puis comme il a commencé par une poésie par son exposition, Me Riahi terminera par une autre du célèbre poète égyptien, Ahmed Chaouki incitant à la pratique du sport qui fait la force des Marocains depuis la nuit des temps.

Le sport amène des touristes

Aussi étrange que cela puisse paraître, le Dr El Yazghi a dit que le sport peut, dans 20 ans, amener des touristes. Car le sport est lié au tourisme par le biais du golf, lié à l'environnement, à la santé … «Nous avons été le pays le plus avancé tant sur le plan africain que sur le plan arabe ; mais cela ne nous a pas permis d'aller de l'avant. Nous avons eu des statuts très avancés». Le sport est considéré comme un facteur d'union, de fraternité et de rassemblement. Et c'est dans dans cette perspective que la constitutionnalité du sport est devenue impérative. A la nation d'en profiter !