Fête du Trône 2006

Les entretiens du Club France Maroc

Ce réseau vise à créer un lien entre les diplômés marocains de l'enseignement supérieur français et les
>acteurs économiques au Maroc.

Le club compte aujourd'hui 1.300 membres et 70 partenaires.

03 Février 2011 À 17:18

Ils sont actuellement plus de 29.000 jeunes marocains à suivre leurs études en France, soit l'une des plus importantes communautés estudiantines dans l'Hexagone. Forte en nombre mais également en compétences, cette communauté peut jouer un rôle significatif dans la marche de développement lancée par le Royaume durant la dernière décennie. C'est l'objectif d'ailleurs du Club France Maroc qui vise à créer des liens très étroits entre les étudiants et diplômés marocains de l'enseignement supérieur français et les acteurs économique au Maroc. Il cherche pour cela à informer les étudiants et les diplômés sur les perspectives économiques marocaines, d'un côté, et à compléter et mettre en lumière les initiatives existantes, de l'autre.

Bien que les entretiens du club aient été lancés hier pour la première, cette structure existe déjà depuis mars 2010, sur une initiative de l'ambassade de France et de la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc. Son activité est d'abord structurée autour d'un site internet. Outre les informations pratiques (agenda, annonces, annuaire), le site diffuse également des informations détaillées sur les secteurs économiques clés du royaume. Selon les statistiques présentées, il semble aujourd'hui que l'initiative prise quelques mois auparavant, ait réussi à séduire un nombre relativement important d'acteurs locaux. «Dix mois après sa création, le club compte aujourd'hui 1.300 membres et 70 partenaires. Le site web a été pour sa part visité par 22.000 internautes», a affirmé Bruno Joubert, ambassadeur de France au Maroc. Au-delà de leur objectif de donner la parole aux praticiens et aux protagonistes du sujet, ces entretiens s'inscrivent dans le cadre de la contribution au débat national sur la mobilisation des compétences marocaines à l'étranger. Organisés en partenariat avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et le CCME (Conseil de la communauté marocaine à l'étranger), ces journées devraient, selon les organisateurs, déboucher sur une déclaration finale «présentant des propositions concrètes» à un moment où la question de la mobilisation des compétences marocaines à l'étranger se pose de plus en plus avec acuité.

Bilan mitigé
Force est de constater cependant que les initiatives prises dans ce sens par les autorités gouvernementales n'ont pas atteint tous les résultats escomptés. Le Forum international des compétences marocaines à l'étranger (FINCOM) est l'un des projets les plus ambitieux lancés au cours des dernières années. Le Forum visait, lors de son lancement en 2006, à établir une base de données sur les compétences des MRE, accompagner ceux qui désiraient réaliser des projets économiques au Maroc et entreprendre des activités de partenariat avec les milieux associatifs. «Le bilan de cette mobilisation reste mitigé. Il est vrai que de nombreuses actions ont été accomplies, mais globalement les résultats restent en deçà des ambitions. Pourtant, le Maroc a été l'un des premiers pays à s'inscrire dans des programmes similaires à l'échelle internationale durant les trente dernières années avec des partenaires comme les Nations unies », a expliqué Driss el-Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger. «La diaspora marocaine est une ressource centrale pour le développement du pays.

Sa contribution est assez ancienne et a commencé pratiquement dès le début de la mobilité au Maroc. Aujourd'hui, on ne peut parler de certains secteurs sans évoquer la contribution de cette diaspora, notamment dans les domaines politiques, sportifs, scientifiques et culturels», a-t-il ajouté. Pour ce dernier, les expatriés marocains commencent aujourd'hui à prendre l'initiative d'eux-mêmes. C'est le cas en Allemagne et au Canada ou des associations ont signé des conventions avec le ministère de tutelle. En effet, les Marocains résidant en terre d'accueil restent très attachés à leurs pays d'origine. En 2006, une étude réalisée par l'association Maroc entrepreneur a révélé que 86% des sondés voulaient revenir au Maroc après leurs études ou une expérience professionnelle dans les pays d'accueil. Mieux encore, 43% des participants interrogés ont affiché leur volonté de créer à leur retour des entreprises. Même si l'étude date de cinq ans, ses auteurs affirment que cette tendance reste la même actuellement. Elle aurait même pris des proportions plus importantes ces trois dernières années, accentuée par la dernière crise économique et financière qui a frappé les États-Unis et l'Europe, première destination des étudiants et des diplômés marocains.

Prédominance

La destination France prédomine et de loin toutes les autres destinations des étudiants marocains désirant poursuivre leur études à l'étranger. La proximité du Royaume avec le Vieux continent, mais également les liens culturels et la solidité de la coopération maroco-française dans le domaine de l'enseignement pèsent très lourd en faveur des étudiants marocains. Même si le système éducatif marocain rencontre toujours des problèmes, les «produits-étudiants» de ce système largement critiqué par les observateurs au Royaume arrivent paradoxalement à s'imposer facilement dans le système français. En témoigne le nombre des étudiants marocains acceptés dans les écoles et université françaises. Ainsi, la mobilité des étudiants marocains est 4 fois supérieure à celle des étudiants algériens et deux fois plus grande que celle en Tunisie.
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