Partenariat stratégique entre le Maroc et Singapour
Avec le projet Casablanca Finance city, le Maroc ambitionne de contrôler l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique du Nord non encore desservies.
LE MATIN
22 Mai 2011
À 10:08
Le projet Casablanca Finance City (CFC) avance doucement, mais sûrement. Depuis sa création en juillet dernier, avec un capital initial de 120 MDH, le Moroccan Financial Board (MFiB) a mis les bouchées doubles pour réussir sa mission consistant à faire de Casablanca un centre financier régional et international rayonnant sur la zone de l'Afrique du Nord et de l'Ouest. A date d'aujourd'hui, une fois les contours de l'offre définis, la proposition de valeur CFC déterminée sans être dévoilée, l'offre immobilière quasiment prête (100 ha sont dédiés à la place CFC avec la moitié de cet espace dédiée aux espaces verts) et la réglementation bien avancée, le management de MFiB semble optimiste. « Dès 2011, des entreprises peuvent bénéficier du statut CFC…Certes, il reste des points à améliorer dans notre offre, mais nous avons des atouts », s'est exprimé Saïd Ibrahimi, PDG de MFiB, vendredi dernier, à Casablanca dans les locaux de la société, lors de la cérémonie de signature du protocole d'accord avec le Singapour Cooperation Entreprise (SCE).
Il s'agit d'une agence gouvernementale formée par le ministère du Commerce et de l'industrie et le ministère des Affaires étrangères de Singapour, dans la finalité de partager l'expérience de développement de Singapour avec les parties étrangères qui en expriment l'intérêt et de gérer la coopération de Singapour avec les Etats tiers. « Il a fallu une année de discussion avant d'arriver à la conclusion de ce partenariat. Nous étions invités à partager l'expérience de Singapour en tant que centre financier régional dont la mise en place nous a pris beaucoup de temps. CFC prendra moins de temps.
Cette coopération nous permettra de nous comprendre mieux. Il est essentiel que ce projet puisse aboutir à d'autres coopérations institutionnelles qu'intergouvernementales», a avancé Alphonsus Chia, PDG de SCE. Il apparaît ainsi que suite à ce partenariat, la place financière de Casablanca pourra s'appuyer sur l'expérience réussie de Singapour, dont le secteur financier représente 70% du PIB, dans les domaines liés au développement d'un Centre financier international, notamment les aspects réglementaires et institutionnels permettant de s'aligner sur les meilleures pratiques de régulation et de supervision des différents acteurs du secteur financier, les dimensions légales et institutionnelles liées au marché des capitaux, pour faire de Casablanca un hub régional dans ce domaine ainsi que les différents volets relatifs aux éléments clés de compétitivité d'une place financière (environnement des affaires, ressources humaines,...).
Par ailleurs, le MFiB bénéficiera de l'accompagnement de Singapour dans la promotion de la place financière à l'international. A noter, à ce titre, que le road show pour CFC n'a pas encore démarré. Le partenariat scellé avec SCE sera, sans doute, d'un apport très positif pour le projet financier du Maroc qui ambitionne de contrôler l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique du Nord non encore desservies.
Renforcement de l'attractivité de CFC
La loi 44-10, adoptée en décembre dernier, a créé la place financière de Casablanca, institué le statut CFC et défini les critères d'éligibilité à ce statut. Selon cette loi, CFC s'articule autour de trois cibles stratégiques. Il s'agit d'abord, des entreprises financières (le secteur de la banque d'entreprise et d'investissement, incluant l'Ingénierie Financière, les marchés des capitaux, la gestion d'actifs, et les assurances). Ensuite, les sociétés de services professionnels, (les cabinets de conseil, les sociétés de services financiers spécialisées notamment dans la notation, la recherche et l'information. Enfin, les sièges régionaux financiers et non-financiers assurant une activité de supervision et coordination d'activités exercées dans plusieurs pays étrangers. Cette loi a également chargé le MFiB du pilotage global du projet dans son ensemble et de la promotion institutionnelle de« CFC ». Par ailleurs, la loi de Finances 2011 a introduit des dispositions fiscales pour renforcer l'attractivité de la place financière. Dans ce sens, un régime de faveur a été institué pour les entreprises qui auront le statut CFC.