«J'ai une infection urinaire. Cela fait cinq jours que j'ai trop mal à la vessie puis en bas du dos et ensuite dans le bas ventre. Dès que je marche, que je bouge, que j'éternue, que je respire fort, la douleur devient atroce. Inquiète, je suis allée voir un médecin qui a diagnostiqué une cystite», confie Hanâa.
LE MATIN
21 Juin 2011
À 16:21
La cystite est une inflammation aiguë de la muqueuse de la vessie due à une infection bactérienne contrairement aux sornettes qui laissent dire qu'elle est la conséquence directe du fait de prendre froid à la vessie. Plus exactement, la cystite est due à un colibacille appelé "Escherichia coli", un germe présent dans le gros intestin qui va migrer et se loger dans l'urètre. Les rapports sexuels peuvent augmenter le risque de cystite, car des bactéries peuvent être introduites dans la vessie par l'urètre au cours de l'activité sexuelle. Cette maladie affecte généralement les femmes sexuellement actives âgées entre 20 et 50 ans. Elle peut également apparaitre chez les femmes non actives sexuellement, chez les personnes âgées ou chez les jeunes filles.
La cystite est rare chez les hommes. Les femmes sont plus sujettes au développement de la cystite en raison de la distance relativement courte entre l'ouverture de l'urètre et l'anus. Toutefois, ce n'est pas une maladie exclusivement féminine. C'est juste que les différents canaux et orifices sont proches les uns des autres chez la femme que chez l'homme. Les cystites dites simples sont bénignes et faciles à traiter. Par contre, les cystites compliquées apparaissent sur un "terrain" particulier et imposent une conduite à tenir plus conséquente. Mais en général, la cystite n'est pas très dangereuse si elle est bien soignée. Parmi les principaux symptômes de la maladie figurent des envies fréquentes d'aller aux toilettes, une sensation de brûlure avec des douleurs plus ou moins intenses au moment, à la fin ou après le passage de l'urine ainsi que des douleurs dans le bas-ventre.
Les urines sont troubles, malodorantes parfois hémorragiques (hématurie). Elles peuvent également être troubles si des phosphates ou des urates sont présents en grande quantité. En cas de cystite compliquée, ces symptômes peuvent être accompagnés de fièvre et de douleurs lombaires. Bien que la cystite ne soit pas une maladie très grave, il ne faut pas la prendre à la légère. Certes, elle entraîne assez rarement des complications, toutefois dans certains cas, lorsque le traitement n'est pas adapté ou inexistant, des bactéries peuvent remonter au niveau du rein, on parle alors de néphrite ou de pyélonéphrite. Ce genre de complication est problématique et peut mettre le rein en danger. En cas de doute lors de cystite, il vaut mieux consulter un médecin.
En général, le traitement n'est pas compliqué. La bactérie étant bien connue, elle peut être rapidement soignée par une prise d'antibiotiques. Trois traitements sont possibles. L'un se prend juste une fois et agit pendant deux ou trois jours dans l'organisme, les autres sont en prise journalière pendant trois ou sept jours. L'avantage du premier est qu'il permet de ne pas être oublié, mais il est plutôt recommandé aux patientes jeunes n'ayant jamais eu de gros problèmes urinaires.Si la cystite peut être un problème très occasionnel, dans certains cas, elle peut être récurrente et masquer des troubles plus graves. Dans les cas de rechute, juste après un traitement, des examens plus importants doivent être pratiqués. On pratique alors un examen bactériologique et antibiogramme, qui va tester la sensibilité du microbe, car certains peuvent être plus résistants aux antibiotiques. Si elles sont plutôt bénignes chez les patientes jeunes, les cystites sont à prendre avec beaucoup plus de précautions chez les hommes, les enfants et les personnes âgées. Les femmes enceintes doivent aussi se méfier car une cystite peut déclencher un accouchement prématuré.
D'autres infections urinaires
Outre la cystite, il existe d'autres types d'infection urinaire notamment l'urétrite et la pyélonéphrite. Lorsque l'infection touche uniquement l'urètre (le conduit qui relie la vessie au méat urinaire), on l'appelle urétrite. Il s'agit d'une Infection transmissible sexuellement (ITS) courante chez les hommes, mais les femmes peuvent aussi en souffrir. Différents agents infectieux peuvent causer l'urétrite. Les plus communs sont la chlamydia et le gonocoque (la bactérie responsable de la gonorrhée). Chez l'homme, l'urétrite peut s'accompagner d'une prostatite (infection de la prostate). Quant à la pyélonéphrite, c'est une affection plus grave. Elle désigne l'inflammation du bassinet (la cavité du rein collectant les urines) et du rein lui-même. Celle-ci résulte généralement d'une infection bactérienne. Il peut s'agir d'une complication d'une cystite non traitée ou mal traitée qui conduit à la prolifération des bactéries de la vessie vers les reins. La pyélonéphrite aiguë survient surtout chez la femme, et principalement la femme enceinte. Elle est aussi fréquente chez les enfants qui ont une malformation urétérale provoquant un reflux de l'urine de la vessie vers les reins.
«La complication redoutable est l'infection des reins»
Quels sont les types de cystite ?
La cystite est une inflammation de la paroi de la vessie. Elle est habituellement très fréquente chez la femme que l'homme. Dans l'immense majorité, elle est causée par une infection microbienne (Escherichia coli). Lorsqu'elle survient plus de quatre fois par an, on parle alors de cystite récidivante. La cystite n'est pas une maladie sexuellement transmissible, bien qu'elle puisse survenir juste après un rapport sexuel chez certaines femmes. Dans ce cas, il faut chercher des causes locales, et plus particulièrement des anomalies de brides hymenéales. Cependant, elle peut être d'origine d'autres microbes ou parasites toxiques (certains médicaments). La cystite amicrobienne, dite interstitielle, est une maladie chronique invalidante, caractérisée par une inflammation de la vessie entraînant une irritation constante mais non infectieuse, d'origine inconnue probablement auto-immune.
Quand est-ce qu'une cystite peut devenir grave ?
L'épisode de cystite est habituellement sans fièvre ni douleurs lombaires. Dans le cas contraire, la gravité s'annonce. La complication redoutable est la pyélonéphrite (infections des reins), voire, dans certaines conditions exceptionnelles, la septicémie (infection généralisée par la voie sanguine).
Comment peut-on traiter la cystite ?
Le traitement le plus utilisé, et qui peut être prescrit par le médecin traitant consiste en une prise d'antibiotique soit à dose unique, dit minute, ou traitement de trois jours à doses précises. En cas de récidives multiples entravant la qualité de la vie, un traitement antibiotique plus long peut être indiqué. Il ne faut pas oublier que les conseils hygiéno-diététiques font impérativement partie de la prise en charge thérapeutique de la cystite.
Est-ce que la médecine douce est efficace pour vaincre la maladie ?
D'après certaines publications, certaines cystites récidivantes à Echerichia-coli peuvent constater une amélioration de leur symptomatologie avec l'utilisation particulière de la canneberge ; l'extrait concentré de ce petit fruit rouge naturel sous forme de gélules ou sirop permet d'empêcher l'adhésion de la bactérie à la paroi vésicale et par conséquent améliore le confort urinaire et diminue les épisodes de cystites. Toutefois, l'antibiotique adapté s'impose en cas d'infection bactérienne.
Que faut-il faire en cas de récidive ?
Les cystites récidivantes sont relativement fréquentes, posant parfois de difficiles problèmes de traitement. Le respect des règles de prévention est important. La recherche d'autres causes de cystites s'impose. Ainsi, le médecin peut demander un examen complémentaire, par échographie, pour vérifier l'anatomie uro-génitale.