La province d'El Jadida organisera du 22 au 29 juillet cette manifestation devenue un grand rendez-vous annuel aussi bien pour les habitants de la province que pour les touristes.
LE MATIN
09 Juillet 2011
À 14:11
Et c'est dans l'ancienne ville de "Tit'', à 10 km au sud-ouest d'El Jadida, que sera aménagé, pour la circonstance du grand moussem des Amghariyines, un somptueux village de toiles, abritant les demeures provisoires des familles (plus de 22.500 tentes). Le long de la route côtière, près du "mahrek'', terrain des arts équestres traditionnels, de majestueuses tentes caïdales seront dressées pour accueillir les cavaliers, les invités et les troupes folkloriques. Ce moussem rassemble plus de 400.000 personnes qui viennent de tous les coins du Royaume pour se recueillir sur la tombe du saint Moulay Abdellah Amghar dont le sanctuaire est méticuleusement entretenu par ses descendants.
En plus des manifestations à caractère religieux, cet évènement comprend également des activités culturelles, ludiques et de divertissement. Incontournables, les fantasias évoquent les combats guerriers, les chants et les danses folkloriques rappellent la manière de distraire les "combattants''. Dans une ambiance de fête populaire, et ce durant les 8 jours du festival, 1500 cavaliers, éblouissants dans leurs djellabas blanches et leurs parures traditionnelles, en tenant d'une main leurs fusils vers le ciel, s'affronteront, afin de témoigner de notre attachement aux valeurs de notre civilisation et de nos traditions. Évidemment, c'est le cheval qui sera à l'honneur. En plus, Un spectacle animera l'ouverture des festivités avec une représentation folklorique de la fantasia rythmée par des troupes folkloriques (Ghiyata, Issawa, Dakka Marrakchia, Gnawa…). Sans oublier aussi qu'un spectacle nocturne de fantasia sera organisé pendant la semaine du Moussem. Les soirées, elles, seront aussi très animées durant toute la période du Moussem avec un panel d'artistes et animateurs pour accompagner les festivités du Moussem tels que Kamal El Abdi, Statia, Najwa Itab, Hamid El Mardi, Ouled Ben Âagida, Adil El Miloudi, Âadite Rma, El Miless, Stati…
Et contrairement à l'année dernière où la scène était placée du côté de la mer, et pour que les invités ne soient pas dérangés par le passage des voitures devant la scène, cette année, cette dernière sera installée dans un grand espace dégagé juste à côté du "mahrek''. En plus, outre les spectacles de ces artistes programmés par les organisateurs, les festivaliers pourront assister aux prestations en plein air «halkas» au sein du "mahrek''.
Fantasias, chasse aux faucons, arts culinaires, soirées musicales et folkloriques… plaisir de festoyer sous des tentes, telle est l'atmosphère qui règne durant ce moussem. Et c'est justement grâce à ces ingrédients que ce festival, haut en couleurs a pu s'imposer en tant qu'évènement marquant de la région. La renommée de Moulay Abdellah Amghar a dépassé les frontières des Doukkala et même celles du Royaume. Aussi, le moussem de Moulay Abdellah, célébré depuis des centaines d'années par les tribus des Doukkala à la mémoire du saint «Moulay Abdellah Amghar», est mentionné dans les guides et les chaînes satellitaires étrangères comme un spectacle de choix pour les touristes. L'organisation de l'édition 2011 de cet événement a été une fois encore confiée à la société «Scoop com.» en convention avec la commune et l'Association provinciale des affaires culturelles. À noter qu'une fantasia sera organisée le dernier week end de chaque mois durant toute l'année (Folklore, Tbourida, fauconnerie et réception pour les invités)...
Histoire d'un homme pas comme les autres
La première installation de Titnefetr l'Amghréenne, abrégé en tit, est liée au cheikh Ismaïl Ibn Saïd l'ancêtre des Amgharéens eu égard au fait qu'il est considéré comme le premier à s'installer dans la région. De même, selon Abdelâadim El Azemouri, la région ne connaissait pas de constructions tant elle était sauvage et recouverte par la verdure. Cependant, la région ne demeura pas inconnue car la sédentarisation du cheikh Ismaïl El Amghari, a suscité l'intérêt de la tribu voisine du lieu qui profitait également de ses ressources agricoles et maritimes. La tribu en question, dont le cheikh était Ibn Batan contemporain du cheikh Al Amghari, est supposée une descendante des Sanhadja. Les Sanhadja de Titnefetr ont accordé une grande estime au cheikh Al Amghari en vertu des grandes qualités que possédait l'invité Amgharéen, notamment celles de piété, de méditation, d'érudition et de volonté d'instruire les gens. Ils étaient aussi émerveillés par ses karamates et ses actes extraordinaires. La relation entre les deux parties s'est tellement intensifiée qu'un mariage a eu lieu unissant l'une des filles de la tribu au cheikh Ismaïl. Un enfant naquit auquel fut donné le nom d'Ishaq qui suivit la même voie de piété que son père. Il fut également l'un des grands saints de son époque. Ce fut donc le commencement de la famille Amghréenne avec à sa tête, le cheikh Ismaïl Ibn Amghar et ce, avant l'avènement des Almoravides (au début du 5e siècle de l'Hégire).