Le Festival international Jawhara, pour sa première édition, s'est tenu, entre les 20 et 24 juillet 2011, dans les merveilleux décors d'El Jadida et d'Azemmour, se fondant harmonieusement dans l'histoire multiple de ces lieux symboliques et la richesse d'un mélange de cultures de différents horizons, qui ont donné à ce festival ses lettres de noblesse et lui ont valu, l'espace de quelques temps, de gagner le statut qu'il a visé dès son état embryonnaire. >
LE MATIN
03 Août 2011
À 15:19
Ainsi, la ville d'El Jadida a vibré dans la soirée de mercredi 20/07/2011 aux rythmes divers de danses folkloriques exécutées par des troupes, aussi bien nationales qu'étrangères, lors d'une sublime parade organisée à l'occasion du coup d'envoi de la première édition du festival Jawhara. Les troupes participantes à ce défilé, qui a été massivement suivi par les citoyens de la Deauville marocaine, El Jadida, exécutaient de magistraux tours de danse durant près d'une heure qu'aura duré cette parade. Et c'est en apothéose, et dans un décor tout de sons et de couleurs, en présence d'une affluence record venue de tous les coins de la région et du pays qu'a été officiellement ouverte mercredi 20/07/2011 dans la soirée, par le gouverneur d'El Jadida, M. Mouâad El Jamaï , entouré de plusieurs personnalités et élus, ainsi que par les autorités de la Deauville Marocaine, El Jadida. En choisissant pour cette parade, la Compagnie Basiani (Géorgie),Rolabola (Santuka de Fuego «Arte na rua», «Cirque sur les roues(Espagne)), ainsi que les différentes troupes folkloriques marocaines (Dekka, Ahidouss, Ahwach, Aissaoua, Abidate Rma, Zayane, Rouayess, Tishkiouine, Guedra, Gnaoua, Hawzi) pour donner le coup de starter à ce festival, les organisateurs ont voulu frapper fort d'entrée et faire aussi que dans ces nuits estivales de la Deauville marocaine , El Jadida soit le berceau de la culture mondiale.
Vers 22 heures du mercredi 22 juillet 2011, il y avait une part d'émotion, des larmes aux yeux lorsqu'un vibrant hommage a été rendu par Mouâad El Jamaï, gouverneur de la Province d'El Jadida, Abdelkrim Ben Cherki, président de l'Association des Doukkala et Bouchaïb Ammar, président du conseil régional de la région de Doukkala-Abda au grand et célèbre homme de théâtre et du cinéma, Mohammed Ben Brahim ainsi qu'à la jeune actrice, feue Aïcha Manaf, qui est devenue célèbre sous le nom «Khmissa bent Hdidane». Dans un témoignage, Atik Benchiguer a souligné que le comédien Mohammed Ben Brahim est un des artistes pionniers du théâtre marocain dont les interprétations resteront gravées dans la mémoire individuelle et collective des Marocains. Il a aussi estimé que la comédienne feue Aïcha Manaf a été l'une des vedettes de la série marocaine Hdidane et qu'elle a réussi également, malgré son jeune âge, à donner une excellente image de la culture marocaine au niveau national et arabe.
Le pari est donc gagné. Le défi relevé, et aussi embryonnaire qu'il soit, ce festival par la force, la rigueur et la volonté qui lui ont été imprimés par les organisateurs et les partenaires, a montré d'entrée les lumières, les couleurs et les sons de cette grande fête inoubliable qui a duré cinq jours. Comment sinon qualifier cette ambiance festive qui a prévalu, entretenue par les grandes vedettes Maria Pagés et Sidi Larbi Cherkaoui qui ont ébahi le public, par leur œuvre expressive (chorégraphie), Dunas, sur la scène Labrija, aménagée juste à côté du vieux port portugais et de la cité portugaise. Dunas, inspiré du Sahara marocain, est le fruit de la rencontre d'un duo de danseurs et chorégraphes atypiques, qui aiment à transgresser les limites de leur art. Sidi Larbi Cherkaoui, issu de la danse contemporaine, et María Pagés, issue du flamenco, ont désiré expérimenter ensemble une forme chorégraphique ouverte à leurs aspirations les plus profondes. Ils ont choisi de se projeter dans le désert, lieu éminemment libre en transformations incessantes. Chacun est parti en quête de l'autre, de son expressivité, de son investissement scénique, de ses racines, de son âme. La musique composée pour l'occasion par Szymon Brzoska, Rubén Lebaniegos et Jose Antonio Carrillo, entre répertoire flamenco, juif, classique ou médiéval, participe pleinement à la réconciliation de leurs personnalités. Sans grandiloquence, cette oeuvre initiatique et innovante explore avec humanité, le désir de se perdre et de se retrouver dans l'autre. Par la suite, et entre les 21 et 24 juillet, plusieurs artistes de renom inscrits au programme se sont produits sur les scènes de la Sirène de l'Atlantique, El Jadida et la perle de l'Oued Oum Rbia, Azemmour, où une pléiade de chanteurs marocains, arabes, espagnols, portugais et latino-américains ont animé les soirées de ce festival, à l'instar de la chanteuse libanaise Carole Samaha, Gisela João( musique portugaise: Fado), la Sucursal(Colombie) et Fred Martins (Brésil) qui ont interprété leurs meilleures chansons pour le plaisir des Jdidis, des Azemmouris et les estivants. Mais c'étaient les soirées, animées par Mustapha Bourgogne, Saïda Charaf, Hamid Kasri, Fnaïre, Cheb Bilal, Stati, Saïd Mosker, Mouss Maher, Senhaji, H-Kayne, Mazagan, Daoudia, Hadja Hlima, Sanaâ Marahati, et qui étaient très attendues par les jeunes et les moins jeunes venus de toutes les régions du pays, qui auront constitué l'évènement de la première édition du Festival Jawhara. Pour certaines familles rencontrées, «Jawhara fut un succès total et que les organisateurs ont eu raison de proposer une affiche aussi alléchante dominée par le passage à Azemmour et El Jadida de la chanteuse libanaise Carole Samaha».
Carole Samaha a eu, durant toutes les longues soirées du 22, 23 et 24 juillet, à rafraîchir les scènes, et infatigables, les spectateurs ont, à leur tour, chanté, dansé, hurlé, vibré sur les airs entraînants de «Wehyat hawana», «Ghali alayi», «Hob el rouh», «Wehyatak», «Ma Bkhaf», «Habbet Delwaât», « A'oul Ansak», «Esmaâni», «Mashghool bali», «Yama Layaly», «Ali», «Khalik Behalak», «Majnouni»… Le courant est vite passé entre Carole et son public qui l'accompagnait dans son interprétation, connaissant parfaitement les chansons de la star. Autant dire aussi que tous les ingrédients étaient réunis pour que cette première visite de Carole à El Jadida et Azemmour enchante les cœurs, adoucisse les mœurs et suspende le temps avec des effets sonores et lumineux de dernière génération, ce qui fait dire aux organisateurs que les soirées du Festival étaient uniques. En somme, pour cette première édition du festival Jawhara, et dans les conditions que l'on sait, on peut dire que ce fut une entrée en matière réussie.
El Jadida, berceau de la culture mondiale
Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Jawhara, édifié à la force de la volonté et de la détermination de Mouâad El Jamaï, gouverneur de la province d'El Jadida, d'Abdelkrim Ben Cherki, président de l'Association des Doukkala, de Mohamed Cheikh Lahlou, président du Festival et d'El Arbi El Harti, directeur du festival, qui ont agi sans cesse sur le terrain opérationnel pour permettre aux Doukkala et aux estivants de vivre cinq belles nuits colorées de rythmes et de sons multiples, symbolise un rêve qui est devenu réalité et lie dans une formidable symbiose, ces voix multiples, émergeant d'un patrimoine aussi riche que varié; et ce dans le but que Jawhara, malgré son jeune âge soit le creuset du dialogue des genres et des cultures de différents horizons. El Jadida, Sidi Bouzid et Azemmour furent aussi la joie et le rêve de tous ceux venus souvent de très loin pour vivre de formidables soirées qui ne s'achevèrent souvent que vers minuit marquées il est vrai par la touche professionnelle du comité d'organisation avec des moyens conséquents investis par plusieurs partenaires.