Exposition sur l'histoire des coutumes
La galerie 104 à El Jadida accueille, du 1er au 15 décembre 2011, l'exposition des dernières œuvres de l'artiste-peintre Bouchaib Falaki sur le thème «Histoire qui perpétue nos coutumes et traditions».
LE MATIN
10 Décembre 2011
À 16:20
Né à El Jadida en 1943, l'artiste-peintre, Bouchaib Falaki a su développer un style particulier qui lui permit de figurer en bonne place dans la grande histoire de l'art marocain. En quête permanente de vérité, il fouille avec ses pinceaux la réalité de personnages appartenant au «petit peuple». Ainsi sont évoquées des scènes qui racontent une histoire qui perpétue nos coutumes et traditions. Mais, il y a aussi, dans d'autres œuvres de Falaki, des scènes qui ne racontent pas vraiment d'histoires, et qui peuvent légitimement susciter diverses interprétations où les dimensions allégorique, symbolique, morale ou sociale peuvent faire sens… La question principale tourne autour de l'imbrication de la part du réalisme et de celle de l'imaginaire dont les sources semblent issues du savoir-faire de Falaki.
Depuis sa plus tendre enfance, Falaki peint, dessine dès que le temps lui permet d'exercer sa passion. Ne voulant pas tomber dans la peinture académique des beaux arts, notre artiste a appris par lui-même la peinture. De tempérament très positif et aimant aller de l'avant, Falaki aime travailler sur des thèmes qui peuvent lui prendre plusieurs mois ou plusieurs années . Et, même si son amour et sa fascination pour la vie paisible de la campagne et le charme des anciennes villes marocaines et qui sont sources constantes de défis et d'inspiration à ses œuvres, notre artiste opte pour la créativité et l'imagination qui sont ses mots fétiches.
Dans les toiles de ce peintre autodidacte domine l'harmonie et la quiétude .Ses œuvres ne laissent personne indifférent. Il a su, dans ses tableaux, dégager l'essence de la vie quotidienne des habitants de la ville marocaine ancienne, du monde rural et du sud marocain. C'est pourquoi pour lui, se ressourcer de temps en temps en plein cœur des Ksours du Sud et les villes impériales qui symbolisent l'authenticité de la civilisation et l'Histoire du Maroc, c'est sa raison de vivre.
Car, c'est au sein de cette nature paradisiaque que Bouchaib Falaki puise ses idées, découvrant au hasard de ses balades, tous ces petits coins de rêve qu'il aimerait partager avec tout le monde. La vallée de Darâa, ses méandres et ses falaises, mais aussi les rivières, tous ces villages, sont prétexte à nombre de toiles. Par delà sa peinture, d'une facture certes traditionnelle, c'est vers «la poésie du quotidien» que tend son expression. Ainsi, comme nul autre pareil à ce jour, il a su saisir l'âme de ce pays, dégager l'essence de la vie quotidienne de ses habitants et en percer le cœur. Non pas exposer tous les faits, à la manière de l'ethnologue, mais dégager son essence, à travers une revue de ses principaux héros et héroïnes : le vanneur, la fileuse, la tisseuse, le coiffeur, le marchand de nattes, etc. Falaki c'est aussi ces scènes de rues populaires dans lesquelles, les gens sont proches physiquement et semblent tellement isolés. Falaki peint des personnages très joyeux «d'avoir volé» le beau sourire d'une femme voilée. Mais il peint aussi d'autres personnages tristes, qui donnent l'impression d'être anéantis par leurs émotions. Il peint le Maroc à tel point que nous nous croyons en voyage sur un tapis volant. Son fidèle ami, feu Joseph Conzalez, artiste-peintre de renommée, a affirmé à Aix-en-Provence en 1995: «On peut s'interroger après une contemplation sur la nature de l'intérêt que Falaki porte à son œuvre: un attrait visuel pour les beaux morceaux de peinture, une source de divertissements qui justifie ce rire permanent, ce regard qui en dit long ou plutôt cette image précise de la société».
Ses peintures sont le reflet d'un monde sonore où l'ouïe est sollicitée: la musique, le chant, les cris, les bruits de la rue, du marché, des moussems. Mais les autres sens sont aussi présents: le toucher par l'exercice des instruments de musique ou les activités manuelles, l'odorat par les natures mortes ou les étalages de gibiers et de poissons, le goût par les gâteaux et les verres de thé à la menthe, et bien sûr la vue, à travers les beaux yeux et ce regard fixe qui nous interpelle.
L'universalité de son art
La technique de Falaki se peaufine et son rayonnement se poursuit et prend de l'expansion. Une multitude de ses œuvres a trouvé preneur auprès de clients et fournisseurs de différents pays. Cette réalité montre, hors de tout doute, l'engouement d'une clientèle grandissante ainsi que l'universalité de son art.
Car, sa lumière et ses couleurs transposées sur ses toiles créent une ambiance de douceur, de paix et de sérénité.
Il n'est donc pas surprenant que son style unique doublé d'une vision artistique personnelle aient fait l'unanimité et aient propulsé Falaki à exposer ses œuvres au Maroc et hors de notre pays, dans les plus prestigieuses Galeries d'Art. Falaki compte à son actif plusieurs expositions en solo et collectives (Casablanca, El Jadida, Marrakech, Rabat, Tanger, Sète, Aix-en-Provence, Marseille, Rotherdham…). On peut dire que Falaki est adepte de l'essence de la vie quotidienne.