Les élections législatives du 25 novembre à Fès ont été marquées par la victoire incontestable du PJD qui a décroché 4 des 8 sièges en jeu dans les 2 circonscriptions de la ville.
Quatre nouveaux visages vont représenter les habitants de Fès au Parlement.
LE MATIN
27 Novembre 2011
À 15:20
Après une rude bataille qui a mis aux prises les 32 listes électorales en lice dans les 2 circonscriptions électorales à Fès, pour 8 sièges à pourvoir au Parlement, c'est le Parti de la justice et du développement (PJD) qui a raflé la moitié des sièges en jeu. Le PJD a remporté 4 sièges : 2 dans la circonscription Fès-Nord par Omar Fassi-Fihri et Hassan Boumchita et 2 dans la circonscription Fès-Sud par Abdellah Abdellaoui et Said Benhmida. Pour Reda Louhmadi, secrétaire du forum des jeunes cadres démocrates, ce score réalisé par le Parti de la lampe dans la ville de Fès est dû à plusieurs facteurs. «Les résultats obtenus par le PJD à Fès traduisent d'abord la volonté des citoyens de sanctionner des partis qui n'ont pas fait leurs preuves lors des précédents gouvernements. Par ailleurs, le PJD a bénéficié, à la suite du printemps arabe du regain d'intérêt pour les islamistes dans la région arabe, que ce soit en Tunisie avec le parti Ennahda ou encore en Libye», affirme-t-il. Pour sa part, Mehdi Idrissi, enseignant chercheur en sciences politiques à l'Université de Sidi Mohamed Ben Abdellah, ajoute dans ce sens que la première position du PJD peut s'expliquer par l'indignation des citoyens par les pratiques politiques de certains partis. «Il y a des pratiques politiques comme la création du G8 qui ont poussé les citoyens à voter pour le PJD pour contrecarrer, en quelque sorte, les intentions des partis qui forment cette coalition», explique-t-il.
Le parti de l'Istiqal et l'Union socialiste des forces populaires (USFP) se sont partagés quant à eux les 4 sièges restants à Fès. Le parti Istiqlal a été ainsi représenté dans la circonscription Fès-Nord par l'actuel président du conseil de la ville, Hamid Chabat, et dans la circonscription Fès-Sud par Jawad Hamdoun. L'USFP a, de son côté, réussi à décrocher les 2 derniers sièges en jeu, grâce à Ahmed Réda Chami, ministre du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies, et Mohamed Ameur, secrétaire d'État chargé des Marocains résidant à l'étranger, respectivement dans les circonscriptions Fès-Sud et Fès-Nord. Dans l'analyse des résultats obtenus par ces 2 partis, M. Louhmadi précise que le parti de l'Istiqlal a réussi à maintenir sa présence à Fès, en misant notamment sur les quartiers populaires à forte densité comme Zouagha, Bensouda ou Bendebab. Il estime aussi que le parti de la rose a vu juste en alignant deux poids lourds, en les personnes des deux ministres Ahmed Réda Chami et Mohamed Ameur, têtes de ses listes dans les 2 circonscriptions de la ville.
M. Louhmadi indique enfin que ces résultats étaient dans l'ensemble attendus, parce qu'ils ont donné raison aux grands partis et ont mis en évidence l'échec cuisant des partis occasionnels. Quatre nouveaux visages vont représenter les habitants de Fès au Parlement, à savoir Omar Fassi-Fihri, Hassan Boumchita, Said Benhmida (PJD) et Ahmed Réda Chami (USFP), ce qui laisse planer un espoir de changement sur les cieux de la ville.
Résultats du scrutin du 25 novembre dans la région Fès-Boulemane
Au contraire de Fès, où le PJD a dominé les élections législatives anticipées du 25 novembre, les autres provinces de la région ont enregistré des résultats plus équilibrés. Concernant la province de Boulemane, les 3 sièges en jeu ont été remportés par le ministre d'État Mohaned Laenser (Mouvement populaire), Mohamed Miri (Mouvement démocratique et social) et Rachid Hemouni (USFP). À Sefrou, le Parti du progrès et du socialisme (PPS), l'USFP et le PAM ont eu chacun un élu, sièges remportés respectivement par Driss Boutaher, Driss Chtibi et Mohamed Boualam. Pour ce qui est de Moulay Yacoub, les 2 sièges en jeu ont été décrochés par Mohamed Laydi (Parti de l'Istiqlal) et Kamal Laâfou (Mouvement populaire).