Premier colloque national à Kénitra

L'université Ibn Tofail de Kénitra a organisé, les 3 et 4 juin derniers, en collaboration avec l'Académie régionale de l'éducation et de la formation du Gharb Chrarda Beni Hssen, le premier colloque national sur l'enseignement des sciences : «Formation, enseignement et apprentissage». «Enseignement des sciences et médiation scientifique», «Transition lycée-université et évaluation des connaissances», «Filières universitaires de l'éducation» sont les trois thèmes retenus lors de cette rencontre scientifique. Lors de son allocution d'ouverture, le président de l'Université, Abderrahmane Tenkoul, a mis l'accent sur l'importance que revêt ce colloque, compte tenu des changements profonds opérés ces dernières années dans les domaines des sciences et du savoir. Le grand défi à relever, a-t-il estimé, est de passer de la société de la connaissance à l'économie de la connaissance. La révolution technologique et les nouvelles méthodes d'enseignement, a-t-il ajouté, ont permis à l'Homme du XXIe siècle de percer les mystères de l'univers et d'améliorer ses conditions d'existence. Il a cité à cet égard l'apport des nanotechnologies dans les divers domaines de la science et des inventions. Le président de l'université a, d'autre part, mis en exergue la contribution de l'Université Ibn Tofail aux niveaux régional, national et international au processus du développement des connaissances et des méthodes de travail.

Le président de la commune urbaine de Kénitra, Aziz Rebbah, a pour sa part salué l'initiative des organisateurs d'associer la commune aux travaux du colloque. Une attitude qui ne pourrait que renforcer les canaux de communication entre l'université et la commune au profit des habitants de la ville et de la région du Gharb Chrarda Beni Hssen. Il a en outre émis le souhait de mettre en place un partenariat bilatéral avec une définition des priorités en vue de réaliser le développement escompté aux niveaux local et régional. Le Maroc, a-t-il souligné, est devenu une destination privilégiée des investisseurs et des chercheurs universitaires, d'où la nécessité de rehausser le rendement de nos universités afin qu'elles soient au niveau des dynamiques de développement aux plans national et international.

De son côté, le directeur de l'Académie régionale de l'éducation et de la formation, Abdellatif Youssoufi, a estimé que le thème choisi pour cette rencontre est au cœur de la réforme du système éducatif. Selon lui, l'amélioration des compétences par des formations de qualité est une condition sine qua non pour un enseignement performant. Le directeur de l'Académie a saisi cette occasion pour lancer un appel à tous les acteurs concernés pour l'adoption d'un plan d'action commun pour la promotion de l'enseignement des sciences tout en apportant des réponses idoines aux problèmes des ressources humaines, des méthodes et des programmes.

Le directeur du colloque, Mustapha Hafid, a considéré que la question des enjeux de développement et de stratégie de l'enseignement des sciences, dans un Maroc en mouvement, qui a ouvert de grands chantiers et mis en œuvre des plans sectoriels et innovants, s'inscrit en droite ligne du processus de dynamisation du développement national. M. Hafid estime que la thématique de ce colloque scientifique interpelle l'université et les écoles de formation de cadres, en tant qu'espaces d'enseignement qui traversent actuellement une période de profondes mutations dans le cadre du plan d'urgence. Selon le conférencier, les établissements scientifiques et techniques sont confrontés à deux difficultés majeures : en premier lieu, celle de l'harmonisation entre une formation technologique théorique pouvant conduire par la suite à des études doctorales et à la recherche et une formation professionnelle pratique synonyme d'une insertion rapide des lauréats et, ensuite, celle de l'évaluation des compétences acquises en formation et en milieu professionnel.