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L'USMBA de Fès joue dans la cour des grands

A l'occasion de la rentrée universitaire, Farissi Esserghini, président de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, fait le point sur les avancées réalisées par l'Université en matière d'investissement, de réhabilitation, de la recherche et de la coopération étrangère.

Pr. Farissi Esserghini.

27 Septembre 2011 À 18:36

LE MATIN : Comment se passe la rentrée universitaire cette année ?
Farissi Esserghini :
La rentrée universitaire se passe dans de très bonnes conditions. Et toutes les mesures ont été prises au niveau des différents établissements de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah USMBA pour bien accueillir les étudiants. Je tiens à préciser qu'au cours de l'année universitaire 2010-2011, le nombre des étudiants inscrits a atteint les 61 000 contre 53 347 l'année précédente enregistrant ainsi un taux d'augmentation de 20%.
Cette année, l'on s'attend à dépasser la barre de 80 mille étudiants. Nous avons d'ailleurs opté pour les inscriptions à distance via le net. Et ce, pour permettre aux étudiants qui habitent loin de s'inscrire sans se déplacer et pour soulager les bureaux d'inscriptions. Je rappelle aussi que l'Université pilote plusieurs projets de mise à niveau, d'extension et de création de nouveaux établissements notamment l'école nationale des sciences appliquées, l'école nationale des sciences de gestion, le centre des études économiques et de gestion et le centre de conférences et de Formation de 400 places.
Ces différents projets vont nous permettre de passer d'une capacité d'accueil de
27 796 places à prés de
50 000 places à l'horizon 2012.

Plusieurs étudiants se plaignent cette année des conditions difficiles d'accès aux établissements à accès limité. Est-ce le résultat des notes élevées du bac ?
En effet, les notes élevées des examens du bac cette année ont perturbé le système de sélection dans plusieurs établissements à accès limité. Les meilleures notes ont été privilégiées et la sélection a aussi tenu compte du nombre de places disponibles au niveau de ces établissements. D'où la déception de nombreux candidats. Ceci étant, les établissements à accès ouvert comme la faculté des sciences juridiques et économiques ainsi que celle des sciences proposent des filières qui n'ont rien à envier aux filières des écoles supérieures et des établissements à accès limité. Et puis les différents chantiers lancés aujourd'hui vont permettre dans quelques mois et les prochaines années d'améliorer les conditions d'études ainsi que la qualité de l'enseignement au niveau de l'Université.

Le financement de tous les chantiers est-il assuré par les seuls fonds inscrits dans le cadre du plan d'urgence ?
Les différents projets de mise à niveau, d'extension et de création de nouveaux établissements sont financés par les fonds du plan d'urgence. Le budget alloué à la construction s'élève à près de 300 millions DH, une enveloppe de plus de 82 millions DH a été dédiée à la réhabilitation et à la mise à niveau alors que l'équipement devrait absorber une enveloppe de plus de 29 millions DH, soit un total de plus de 389 millions. Et là, je tiens à préciser que l'Etat a fait un effort considérable pour la mise à niveau de l'Université marocaine. Aujourd'hui, à l'instar d'autres universités étrangères, celle-ci a besoin de l'appui d'autres partenaires public ou privé. Les inscriptions sont gratuites et la survie de l'Université dépend du seul appui du gouvernement. Ce qui n'est pas logique. Celle-ci forme gratuitement des ressources humaines aussi bien pour le public que pour le privé. Elle a besoin de leur appui pour améliorer la qualité de l'enseignement et ses performances. Nous envisageons à l'horizon 2015 la construction d'une ville universitaire à Ain chegag, à quelques km de la ville de Fès. Nous sommes en cours pour l'acquisition de près de 100 ha. Mais sans l'appui des partenaires privés ou publics, nationaux et internationaux, ce projet important pour la région risque de ne pas voir le jour.

Est-ce que vous avez un appui quelconque du Conseil de la ville ou de celui de la région de Fès-Boulemane ?
Non, il n y a aucun appui de ces deux institutions. L'Université forme des ressources humaines pour répondre aux besoins de la ville et de la région. Nos laboratoires et nos chercheurs mènent de nombreuses études aussi qui servent la région sans aucun appui. Je précise d'ailleurs qu'en plus de la formation et la recherche mises gratuitement au service de la région, celle-ci fait travailler des entreprises de la région dans ses différents projets. Et de fait, participe fortement au développement économique et social de la ville et la région sans aucun appui des institutions élues. Nous comptons, pour le développement de l'Université sur l'Etat ainsi que sur des projets de coopération.

Est-ce que les projets de coopération vous permettent de mobiliser des fonds importants ?
L'Etat assure le budget de fonctionnement ainsi que des projets d'investissement dans le cadre du plan d'urgence. Mais il participe peu à la recherche. Celle-ci est surtout financée par des budgets de la coopération. Et là, les enseignants chercheurs travaillent, avec l'appui de l'Université, pour trouver les financements à leurs recherches. Il y a eu ainsi mobilisation de prés de 20 millions DH pour la recherche scientifique auprès de l'opérateur Maroc Télécom et de 20 millions DH grâce à la coopération étrangère notamment avec l'Union européenne. Des fonds qui permettent incontestablement à divers projets importants de voir le jour. Le regroupement de plus de 80 laboratoires de l'Université en plusieurs pôles de compétences et Cruster a permis aussi de rationnaliser la gestion des fonds de la recherche et de mettre l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah sur des créneaux très porteurs. Les derniers projets en date concernent l'acquisition de l'UE d'un financement d'un projet sur l'Utilisation des NTIC dans le domaine de l'eau et la création d'une chaire de l'Unesco sur l'enseignement des médias et l'information.

Est-ce que la recherche tire profit des multiples partenariats de l'Université avec les universités étrangères ?
Les différents partenariats servent la recherche et l'échange d'expertise en matière de recherche et d'enseignement. Aujourd'hui, nous avons développé des accords de partenariats avec des universités américaines. Nous venons d'ailleurs de signer une convention avec l'Université d'Alabama. Je viens de rentrer d'une visite en Chine qui a été soldée par des accords de partenariats. A cela s'ajoutent d'autres partenariats avec des universités japonaises, du monde arabe et de l'Amérique latine. Mieux encore, Fès abritera, grâce à l'Université, en avril prochain le congrès spécial de la société du Mont PELERIN qui compte de grandes personnalités de renommée dans différentes disciplines académiques et des prix Nobel de près de 40 nations. L'Université abritera aussi en mars prochain, le 146ème congrès de l'Union des Universités arabes et au mois de mai, un grand congrès de l'Amérique Latine. L'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah est aussi bien positionnée dans le pourtour euro-méditerranéen. Et nous sommes invités à la fin de ce mois pour assister à une réunion au Parlement européen.n
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