La conférence de presse du festival Marrakech du Rire (MDR), qui a eu lieu à Paris, était un véritable événement. Les médias marocains et français se sont mobilisés en masse pour présenter au monde entier le projet ambitieux d'un "fils du Maroc", Jamel Debbouze.
LE MATIN
05 Mai 2011
À 16:00
Au cœur de Paris, dans l'un des quartiers le plus animés de la ville lumière, Le Comedy Club était particulièrement coloré mardi dernier en fin d'après midi. Un air de fête régnait sur cet espace dédié à l'humour et à la découverte de jeunes talents. Musique gnawie à l'entrée, takassime de luth à l'intérieur, thé à la menthe et cornes de gazelle, le décor était planté pour permettre aux convives de vivre un moment magie, dans la pure tradition marocaine. En attendant Jamel Debbouze, star de cette conférence de presse aux allures de spectacle grandiose, les invités sirotaient notre boisson nationale et savouraient avec délectation les mets du pays.
Témoins de ce moment privilégié de communication et de partage, les médias marocains et français étaient présents en masse pour transmettre au monde entier les détails du projet audacieux que le célèbre humoriste parraine et qui porte pour nom «Marrakech du Rire» (MDR). Un événement riche en promesses qui fera vivre à la ville ocre des moments de joie et de béatitude. D'emblée, Jamel Debbouze, maître de cérémonie, annonce d'un ton solennel : « La programmation de «Marrakech Du Rire» est assez incroyable. Je vous assure qu'on aura des surprises de taille. L'édition précédente s'est très bien passée. On a vécu de très belles sensations et cette année, nous avons envie de revivre la même chose. »
Rire et bonne humeur seront donc procurés par des spectacles époustouflants de grands noms de l'humour, marocains et français. Florence Foresti, Omar et Fred, Patrick Timsit, Malik Bentalha, Abdelkader Secteur, Kev'Adams et bien d'autres invités surprise animeront les nuits de Marrakech du 8 au 12 juin.
Sur les mêmes scènes, les artistes confirmés se produiront aux côtés d'autres qui font leur premiers pas dans le domaine de l'humour. Une opportunité offerte à ces jeunes talents de percer et de jouer dans la cour des grands. « Je suis très heureux de participer à ce festival et très flatté d'être invité par Jamal. C'est une réelle chance », avoue Kev'Adams, jeune humoriste. « Je pense que quand on est invité par quelqu'un d'aussi grand dans l'humour, c'est une vraie reconnaissance. Je suis très excité à l'idée d'aller découvrir le public marocain, parce que j'ai eu la chance de voyager beaucoup au Maroc. J'ai été plusieurs fois à Casablanca. Je suis heureux de jouer devant ce grand public, d'essayer de le convaincre et de me faire adopter par lui.
J'ai déjà eu la chance de rencontrer un peu les gens dans ce beau pays. J'ai découvert un peuple très ouvert et qui a envie de rire. Je pense donc qu'on risque de passer un très bon moment. Pour le festival, je vais jouer des sketchs que j'ai déjà présentés en France, mais en changeant certaines références pour les adapter au contexte marocain », ajoute-il. Artiste connu au Maroc, Hassan El Fad, lui, aura « Carte blanche », ce qui lui permettra de découvrir des talents de la scène humoristique marocaine. Et l'artiste concerné de détailler : « C'est une tradition dans le festival d'humour de donner carte blanche à un artiste qui participe à la programmation pour inviter d'autres artistes. Lors de cette soirée, je vais les présenter à ma manière et créer des tandems avec eux. Mon rôle sera à la fois celui d'un maître de cérémonie mais aussi d'humoriste. Ma carte blanche sera parrainée par Abderraouf, vétéran du one man show au Maroc avec lequel je vais me permettre le luxe et le plaisir de faire un duo. Il y aura également d'autres artistes comme Badia Senhaji, Miz, Jam et Abdelkader Secteur, un ami et un artiste qu'on commence à connaître au Maroc après qu'il a fait ses preuves à Paris. Je vais inviter également Latifa Ahrar, Driss et Mehdi de Comédia, qui sont très forts en matière de parodie.
Ce sont des artistes qui vont se relayer sur scène, j'espère, pour le plaisir de tout le monde ». Très ambitieux et un tantinet audacieux, Jamel rêve, et surtout œuvre, pour faire de ce rendez-vous de l'humour une vraie fête pour toute la ville. « Mon ambition avec Marrakech Du Rire est de faire quelque chose comme le festival «Juste pour rire» de Montréal ou encore le carnaval de Rio, de manière à impliquer toute la population. J'aimerais qu'on arrive, avec cet événement, à travailler toute l'année », confie Jamal Debbouze. Pour parvenir à sortir l'animation des murs des salles de spectacle et créer cette ambiance de carnaval, cette première édition de MDR s'associe au festival Awaln'Art qui draine chaque année 20 000 personnes dans les villages de la province d'Al Haouz et de Marrakech. « Awaln'art est un festival des arts en place publique. Pour cette édition, on va démarrer avec une grande parade qui traversera toute la ville. Le public aura rendez-vous, chaque soir, avec un spectacle au Palais des congrès. Quand Jamal m'a proposé de relier les deux événements, j'ai tout de suite accepté parce que cela permettra de faire vivre cette ville », souligne Khalid Tamer, directeur du festival Awaln'Art. Baptisée par Jamel Debbouze «Gaie pride», cette parade sera une entrée en matière révélatrice de l'esprit de gaieté que voudrait propager ce festival durant 5 jours. Un événement à découvrir et à vivre absolument.
Nous l'avons choisi pour son infrastructure et son côté touristique. Aujourd'hui, Marrakech peut accueillir des spectacles de qualité. En plus, des artistes et des techniciens professionnels sont à notre disposition. Je suis Marocain et je connais très bien mon pays. C'est grâce à lui que j'ai pu faire mes premières scènes, grâce aux associations et qui m'ont permis de jouer. J'en garde un très bon souvenir. Je dirais donc que Marrakech, c'était presque une évidence.
• Est-ce par reconnaissance pour le Maroc que ce projet vous tient vraiment à cœur ?
Depuis très longtemps, j'ai envie de monter quelque chose au Maroc, mais je ne savais pas quoi. Au début, j'ai pensé à un studio de cinéma, mais je me suis vite rendu compte qu'il me fallait être très outillé. Faire des affaires n'est pas mon fort. Je reste un artiste avant tout. MDR est donc le meilleur compromis pour moi. Ce festival me permet de rester ce que je suis et de faire découvrir au maximum de gens les artistes qui me font délirer et, surtout, faire connaissance avec d'autres artistes sur place, comme Hassan El Fad, que je ne connaissais pas et qui a été une révélation pour moi.
• MDR ne comptera pas beaucoup d'humoristes marocains. Pourquoi ?
On a sollicité Hanane Fadili qui ne pouvait pas participer. Abderraouf, lui a répondu présent. Il va se produire et on lui remettra un prix. Nous sommes un festival jeune. On cherche à découvrir d'autres humoristes. Sur place, on va ouvrir une scène et on invitera volontiers les artistes marocains à s'y produire pour qu'on puisse mieux les connaître. Si ça ne tenait qu'à moi, je partirais sur la place Jamaa El Fna et je choisirais tous les artistes qui y sont, parce qu'ils sont tous incroyables.