Ce jour-là, la saison des fleurs a pris toute son ampleur. Un espace culturel idyllique, un temps radieux et une pléiade de jeunes poètes talentueux venus des quatre coins du Royaume. La Fondation Mohammed Boukili : création et communication a, une fois encore, agréablement surpris, récemment, son public par l'organisation, du « Printemps de la poésie » à l'occasion de la Journée mondiale de la poésie.
LE MATIN
07 Avril 2011
À 14:59
L'assistance a eu l'occasion propice pour apprécier toute l'étendue du talent de 14 jeunes poètes : Zakaria Senhaji Hassouni, Amal Hamoussah et Mohamed Benziane de Tanger, Otman Houssini de Rissani, Khadija Ikan de Casablanca, Driss Fikri et Abdelhak Bouchfar de Tiflet, Soumia Meryeni de Salé, Khalil El Bakraoui de Temara, Doha El Hassouni de Marrakech et Safae Aarab, Tarek Boukerba, Khalil Bekraoui et Rim Boukili de Kénitra. La plupart des jeunes créateurs ont été conviés à cette manifestation culturelle via le réseau social Facebook. Comme quoi entre le virtuel et le réel, il n'y a plus de frontières. Après avoir remercié les jeunes poètes pour leur présence et pour l'effort consenti pour venir de contrées lointaines, Meriem Boukili, secrétaire générale de la Fondation a exprimé sa joie de les rencontrer dans un espace ouvert à la disposition de tous les créateurs. La poésie, dit-elle, est un langage musical, fruit d'une épreuve portant en son sein un message humain. Il vise à créer une secousse au niveau des goûts et déclencher un changement à l'échelle des appréciations. « En organisant cette rencontre, notre Fondation vise à mettre sous les projecteurs l'importance esthétique, artistique et créative de la poésie et ce qu'elle dégage comme puissance et richesse. Notre but est d'encourager et d'appuyer toutes les initiatives visant à développer les différentes formes de création culturelle, que ce soit dans le domaine des arts plastiques, de l'image, du verbe, de la musique, des arts populaires, de la calligraphie et d'autres domaines de l'expression artistique » souligne-t-elle, en guise de conclusion.
La rencontre a été savamment animée par Monia Warchan. Sa prestance, sa grâce et sa manière de présenter, qui n'a rien à envier aux plus grands animateurs, a eu un effet magique sur l'auditoire. « Votre présence ici et maintenant, dit-elle, est une vérité ayant l'éclat du soleil…La célébration de la poésie n'est pas un luxe festif ou tout simplement une tendance rituelle qui s'éclipse dès que le rideau tombe et que le spectacle s'achève….C'est un moment de dévoilement et de révélation permettant à l'être humain de meubler sa relation avec lui-même et avec les autres…A travers cet instant, précise-t-elle, l'Homme est au rendez-vous éternel avec la beauté…Au commencement était le verbe et la vision était otage de la parole.» Samuel Ullman, poète humaniste américain disait dans une prose poétique intitulée « Poème sur la jeunesse » que « la jeunesse n'est pas une période de la vie, elle est un état d'esprit, un effet de la volonté, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l'effort sur l'amour du confort.
On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années, on devient vieux parce que l'on a déserté son idéal. Les années rident la peau, renoncer à son idéal ride l'âme. Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui lentement font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort. Jeune est celui qui s'étonne et s'émerveille, il demande comme l'enfant insatiable : et après ? Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie. Vous êtes aussi jeune que votre foi, aussi vieux que votre doute, aussi jeune que votre espoir, aussi vieux que votre abattement. Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif à ce qui est beau, bon et grand, réceptif aux messages de la nature, de l'homme et de l'infini. Si un jour votre cœur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard. » Ces propos viennent nous rappeler que les passionnés de la poésie ont pu vivre, lors de cette Journée mondiale de la poésie, des instants de bonheur. Un vrai bain de jouvence.
La poésie dans toutes les langues
Durant cette mémorable journée, l'assistance a eu le plaisir d'écouter la poésie en quatre langues : en arabe dialectal et classique, en amazigh, en langue de Molière et de Shakespeare. A la fin de cette rencontre où printemps rimait avec poésie et jeunesse, tout le monde, public et jeunes poètes, s'est accordé à dire que « Le Printemps de la poésie » méritait bien plus que son nom et ont émis le souhait que cette grande fête consacrée à la magie du verbe s'inscrive dans la durée.