L'humain au centre de l'action future

Duo musical au sommet

L'exploit musical de Kadem Al Saher et Asmae Lamnawar a illuminé le ciel de la place Bab al Makina, samedi soir à Fès, faisant revivre au public les grands moments de l'âge d'or de la chanson arabe.

L'âge d'or de la chanson arabe ressuscité grâce au tandem Kadem Al Saher et Asmae Lamnawar.

13 Juin 2011 À 15:20

Le duo magique composé de Kadem Al Saher et Asmae Lamnawar a gratifié les spectateurs présents en nombre à la place Bab Al Makina d'un moment musical grandiose dans le cadre de la 17e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde. Et c'est Asmae Lamnawar, la chanteuse à la voix angélique, qui a ouvert le bal, avec des titres spirituels tirés du riche répertoire marocain, chantant des louanges du prophète Sidna Mohamed. Elle a ensuite interprété quelques-unes de ses chansons les plus connues, comme «Khayna», «Hasaâl wasibak lidamirak» ainsi que sa sublime reprise du tube «Wahrane» de Cheb Khaled.

Asmae Lamnawar, jeune artiste polyvalente, a su s'imposer sur la scène musicale arabe grâce à sa voix d'or, son talent incontournable et son intelligence artistique qui lui permet toujours de faire les bons choix. Ses célèbres duos avec Kadem Al Saher, Rached Al Majid ou encore Abou Bakr Salem et sa collaboration avec le grand poète égyptien Ahmad Fouad Negm, ne font que confirmer ce constat. Après sa prestation majestueuse, Asmae Lmanwar a laissé sa place sur la scène au grand Kadem Al Saher, perle rare de la chanson arabe, qui a marqué de son empreinte artistique unique incarnant l'âme même du «Tarab».
Kadem Al Saher, qui a reçu un accueil des plus chaleureux de la part de ses fans exaltés, a exprimé d'abord sa grande joie d'être au Maroc avant de se lancer corps et âme dans ses histoires chantées, celles dont le principal protagoniste est souvent la femme.

Avec une force vocale époustouflante, Kadem Al Saher a totalement séduit le public qui a repris avec lui les paroles de ses grands succès, écrites par le grand poète Nizar Qabban, notamment «Achehadou» et «zidini Ichqan». Kadem Al Saher a fait découvrir au public quelques-uns de ses récents titres, puisés dans son dernier album, composé pour une grande part des «Maqamat» irakiennes inspirées de la poésie mystique d'Al Hâllaj.
Cet album représente, en effet, le prolongement de la success story de Kadem Al Saher, figure prestigieuse et généreuse de la chanson arabe. Il s'initia très jeune au oud et à l'art de la qasîda (poésie classique), avant de s'imprégner à Baghdâd de ce savoir propre au grand art musical, à la recherche constante des anciens modes musicaux.

Cette formation exigeante, associée à un talent indiscutable, l'annonce comme l'un des rares chanteurs capables d'interpréter les grands poètes d'hier et d'aujourd'hui, de Nizar Qabbani à Kareem Al Iraqi. Ses chansons, débordant de romantisme, de rêve et de force, trouvent un écho particulier dans les cœurs et les esprits.
Les deux stars de la chanson arabe, au sommet de leur capacités vocales ont offert au public fassi, un moment inoubliable de magie et de complicité artistique et humaine.

Le chant indonésien à l'honneur

L'ensemble indonésien «Syubbbanul Akhyar», qui s'est produit le samedi 11 juin au musée Batha, dans le cadre de l'avant-dernière journée du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, a plongé le public dans une ambiance marquée par une véritable tranquillité spirituelle.
Ces interprètes du style musical «hajir marawis» ont présenté aux Fassis un style spécial, frais et simple dans son expression, à la croisée de la musique arabe et de la musique indonésienne.
Cette culture d'un islam populaire imprégnée du culte des saints (wilâya) et de l'idée de la perfection (insân kâmil) se trouve à la jonction du soufisme et d'un sentiment épique hérité des anciennes traditions religieuses de cette partie de l'Asie : bouddhisme, mazdéisme et hindouisme.
Copyright Groupe le Matin © 2025