Le Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS) revient dans sa cinquième édition, du 19 au 24 septembre. Douze longs métrages sont en lice pour la compétition officielle.
Le cinéma de Salé bat son plein avec des artistes de tous les horizons, notamment marocains, égyptiens et turcs.
LE MATIN
20 Septembre 2011
À 18:39
L'événement a, depuis sa première édition, été adopté aussi bien par les professionnels du secteur que par les cinéphiles et la population de Salé. Celle-ci a, en effet, réservé, le jour de l'ouverture, un accueil chaleureux à tous les artistes, comédiens et réalisateurs, dès leur apparition devant la place de l'espace culturel Hollywood. Les artistes de la sit-com «Dima Jirane», Mohamed El Jem, El Houssein Benyaz, et les actrices égyptiennes comme Hala Sedky et Hussein Fahmy, pour ne citer que celles-là, ont fait la joie de leurs fans venus spécialement pour les voir fouler le tapis rouge.
«Le cinéma est, effectivement, aujourd'hui la vitrine de toute la dynamique sociétale que traverse le pays. Ce festival est un signe de bonne santé de notre cinéma. Seulement, il faudra préserver et encourager cet événement, tout en sachant qu'il est organisé avec des moyens très limités. Alors que d'autres pays disposent de budgets énormes pour programmer des festivals similaires. Donc, cette activité mérite qu'on la soutienne et la prenne plus en considération, d'autant plus qu'on a gagné, grâce à ce festival, cette belle salle Hollywood qui se trouve dans un quartier très populaire.
N'oublions pas aussi l'importance de la date choisie pour l'événement, celle de l'ouverture de la saison culturelle, puis son adoption par tous les professionnels du secteur qui trouvent que la thématique est exceptionnelle et s'accorde bien avec l'esprit de la ville de Salé. Il y a beaucoup de symbolique dans le fait d'organiser ce festival, qui a entraîné dans son sillage d'autres projets qui se font en parallèle», souligne Mohamed Bakrim, directeur de rédaction du magazine «Cinémag».
Un avis partagé par plusieurs professionnels du secteur, notamment le comédien marocain Mohamed El Jem, qui considère ce festival comme un plus dans le panorama cinématographique national. «Son impact est de plus en plus patent, d'année en année, parce qu'il met en valeur le travail et la créativité de la femme dans le 7e art. On voit bien qu'il a aussi gagné l'estime du public qui vient très nombreux».
Cette manifestation a été, également, une opportunité pour motiver plusieurs projets en relation avec le secteur, dont l'acquisition et la restauration de l'espace Hollywood, puis d'autres entreprises en cours, comme l'a spécifié Noureddine Lazrek, maire de Salé, lors de l'ouverture du Festival. «Dans le but de donner l'occasion à toute la population de Salé de poursuivre les activités du Festival, la salle Malaki est déjà acquise pour être restaurée. Elle sera fin prête pour la prochaine édition».
D'autres initiatives ont été aussi annoncées lors de cette ouverture, qui a connu des moments forts avec l'hommage rendu à la star égyptienne Hussein Fahmy, fortement ovationné par l'assistance. Celui-ci s'est dit très honoré par ce geste de la part de ses amis les Marocains. «Je suis d'autant plus content d'être aujourd'hui ici dans un festival de cinéma de femme, cette moitié de la société qui commence à prendre une place considérable dans le secteur cinématographique.
La preuve est là, à travers ce festival où plusieurs créations féminines font honneur», a déclaré l'acteur égyptien qui a reçu le trophée du FIFFS et l'attestation de reconnaissance, respectivement des mains de Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement et Bensalem Himmich, ministre de la Culture.
La Turque Halima Guner, fondatrice du Festival du film de femmes d'Ankara, a aussi eu droit à un fervent hommage pour son militantisme au profit des droits de la femme et son émancipation. «Cet hommage renforcera, sans aucun doute, mon combat pour les femmes. Je trouve que le cinéma est un bon moyen pour arriver à nos fins. C'est vrai que le cinéma a été longtemps dominé par les hommes, mais nous commençons à gagner beaucoup de terrain ces dernières années. Nous avons des pionnières dans ce secteur, chez nous comme ici au Maroc, notamment la réalisatrice Farida Belyazid. Et ce Prix, que je vais emporter avec moi, représente un gage de partage et d'échange entre les pays de la Méditerranée», a-t-elle conclu.
Activités en parallèle
Le programme du FIFFS, qui se tient sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, comporte, entre autres activités, un hommage au cinéma de l'Afrique subsaharienne (pour 12 pays de l'Afrique), des séances spéciales, des témoignages, un forum ainsi que d'autres activités. Le «Cinéma invité» est dédié cette année au Burkina Faso, pays considéré comme l'un des précurseurs du cinéma à l'échelle du continent africain. Un jury de sept femmes de différentes nationalités (Louise Portal, Hala Sedky, Lucile Hadzihalilovic, Maureen Mazurek, Maryam Khakibour, Omy Ndour et Layala Triqui) départagera les films en compétition pour l'obtention des Prix, notamment le Grand prix du Festival (50 000 DH pour le réalisateur), le Prix Spécial du Jury (30 000 DH, réalisateur), le Prix du scénario (20 000 DH), les Prix de l'Interprétation féminine et masculine (15.000 DH pour chacun).