Les importations des céréales se hissent à 53,6 Mqx
Le gouvernement a décidé de suspendre les droits de douanes à partir de mi-septembre 2010 et de faire bénéficier les importations de blé tendre d'une restitution forfaitaire. >
LE MATIN
13 Avril 2011
À 13:05
A fin mars 2011, la collecte cumulée des céréales par les opérateurs déclarés à l'ONICL (Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses) s'est appréciée de 7% par rapport à la moyenne quinquennale (2005-2009) pour se situer à 18 Mqx. Une collecte qui demeure constituée essentiellement de blé tendre avec 17,8 Mqx, soit 99% de la collecte dont les commerçants négociants et les coopératives ont réalisé plus que les 2/3. Quant aux importations cumulées de céréales, elles ont atteint, à fin mars 2011, près de 53,6 Mqx, en hausse de 76% par rapport au même mois de la campagne précédente, principalement à cause du blé tendre dont près de 2/3 sont importés de la France.
Dans ce sillage, il convient de rappeler que devant la flambée des prix mondiaux et la volatilité des cours, et afin d'assurer un approvisionnement normal du pays, le gouvernement a décidé de suspendre les droits de douane à partir de mi-septembre 2010 et de faire bénéficier les importations de blé tendre d'une restitution forfaitaire. Ces mesures ont permis de renforcer les stocks de blé tendre disponibles au Maroc et de les ramener, à fin mars 2011, à 19,6 Mqx, soit l'équivalent de 5 mois et demi de besoins des minoteries industrielles. De même, le gouvernement a décidé de suspendre les droits de douane sur le blé dur jusqu'à fin mai 2011.
S'agissant du blé dur dont les importations cumulées se sont élevées à 5,86 Mqx, plus des 3/4 vient du Canada, tandis que près de 2/3 des quantités d'orge ont été importées de France et près de 88% de maïs proviennent de l'Amérique Latine, sachant que les importations cumulées de ce céréale, dont les prix ont affiché des niveaux records ces derniers jours avec une offre peinant à répondre à une demande qui ne cesse de progresser, se sont hissées 15,61 MqxPar ailleurs, la transformation industrielle des céréales a atteint, à fin mars 2011, près de 54,6 Mqx, en hausse de 14% par rapport à la même période de la campagne précédente. Sur le total du blé tendre transformé par la minoterie industrielle à fin mars 2011, le blé d'origine production locale représente près de 45%, avec l'essentiel (69%) des produits fabriqués par la minoterie industrielle est sous forme de farines.
Quant aux semoules industrielles, elles sont fabriquées principalement à partir du blé dur (94%) et de l'orge (6%). Ceci étant, les stocks des céréales, détenus par les opérateurs déclarés à l'ONICL et au niveau des silos portuaires, ont atteint, à fin mars 2011, 25,7 Mqx, en hausse de 46% par rapport au mois précédent. Cette hausse s'explique, principalement, par le renforcement des stocks de blé tendre suite aux mesures prises par le gouvernement consistant à la suspension des droits de douane et la mise en place d'un système de restitution forfaitaire aux importations.
Tendance
Le rapport de l'USDA de vendredi dernier a plongé les marchés des céréales internationaux dans la perplexité. Dans leurs estimations du mois d'avril sur l'offre et la demande mondiales, les experts du ministère américain de l'Agriculture (USDA) ont laissé inchangé le stock final de maïs aux Etats-Unis alors que les analystes attendaient une nouvelle révision à la baisse. Sans élément d'orientation au sortir d'un rapport américain finalement plutôt neutre, les opérateurs se focalisent sur les conditions climatiques toujours aussi sèches dans les grands bassins de production de blé du sud des Etats-Unis et du nord de l'Europe.Des précipitations sont attendues des deux côtés de l'Atlantique. Mais, selon des analystes, elles ne suffiront probablement pas à combler le déficit hydrique accumulé. En outre en Europe, les exportateurs doivent composer également avec la grande fermeté de l'euro qui les pénalise dans les appels d'offres internationaux. Le marché français de l'orge de mouture demeure stable, espérant un regain d'intérêt en raison de la cherté du blé et du maïs. Le maïs reste encore assez bien orienté, soutenu par le resserrement des disponibilités mondiales, notamment aux Etats-Unis, et la fermeté des prix du pétrole. Le maïs entre dans la composition du biodiesel, un carburant vert.Les Etats-Unis sont les premiers producteurs et exportateurs mondiaux de maïs.