L'Espérance de Tunis a remporté la Ligue des Champions d'Afrique, en battant le Wydad Casablanca par 1 but à 0 (mi-temps 1-0).
Le sacre aurait pu être assuré à Casablanca, mais c'est la loi du sport : il fallait bien un gagnant...
LE MATIN
13 Novembre 2011
À 16:04
L'Espérance de Tunis a pris le meilleur, samedi, sur le Wydad de Casablanca sur le score d'un but à zéro au stade Radés, but marqué par le défenseur droit, le Ghanéen, Harisson Afful, à la 21e. Dans une déclaration à la MAP, Decastel a déclaré que ses protégés «ont bien entamé le match. On a fait une bonne finale sur le plan défensif, même si nous étions mal placés». Ça veut dire quoi «Une bonne finale sur le plan défensif» ? Le Suisse ajoute : «Harrison Afful a marqué un magnifique but et nous étions capables d'égaliser, mais Fabrice Ondama a raté son tir», a-t-il dit, relevant que «l'expulsion de Mourad Lemsen à la fin de la mi-temps nous a amplement handicapés. On a essayé de jouer plus défensivement, même en évoluant à 10 joueurs seulement». Il a poursuivi son analyse en mettant en exergue l'aspect offensif du jeu du Tarajji. Le but marqué par le Ghanéen Afful a été possible à cause d'une erreur de placement de Msassi, mis dans le vent par une ancienne feinte que les défenseurs, surtout latéraux, connaissent par cœur (à savoir le crochet !). Le Ghanéen a tiré du pied gauche, surprenant le jeune Bono, auteur d'un grand match (21e) ! A la 27e, l'Espérance poursuit sa pression et Darraji, servi par Afful avait failli aggraver le score. Msassi était réellement, ce soir-là, le maillon faible de cette héroïque formation du WAC ! par contre, Bono «était le maillon fort du groupe des Rouges.
Il va enrayer encore une fois une attaque du très remuant Yannick Ndjeng dont le tir va être mis dehors par une frappe du jeune keeper rouge ! Le Wydad, nullement impressionné par les cris de guerre et les encouragements de plus de 32.000 spectateurs venus encourager l'Espérance (avec fumigènes et laser interdits par la CAF) allait se créer l'occasion la plus nette du match ! Ondama, marqué à la culotte, échappe, dans une course effrénée au grand (mais très lent) Walid Hichri, qui avait le ballon de break au bout des crampons. Son tir faible est renvoyé par Moez Benchrifa dans une tentative, plus désespérée, que relavant d'un geste de vraie parade du gardien tunisois (32e). Imaginez un instant ce qui serait arrivé, si ce ballon avait été dedans… Mais ne dit-on pas qu'avec des «si»…? À la fin du temps additionnel de la première période (45e et des poussières !), coup de théâtre ! Lemsen se rend coupable d'un geste anti-sportif, autant stupide qu'inutile. L'arbitre ivoirien, Doue Noumandiaz, désigna au défenseur marocain le chemin des vestiaires. Lemsen devra répondre, devant la commission de discipline du club, pour récidive, puisqu'il fut déjà expulsé du terrain, en championnat, alors qu'il venait de faire sa rentrée comme remplaçant ! La reprise fut en quelque sorte différente de la première, puisque même à dix, le Wydad subissait mais ne baissait guère les bras. Même si les Tunisiens continuaient à tenter de tirer profit de la supériorité numérique. Mais le WAC, faisait de la résistance tout en essayant de gagner la bataille du milieu en faisant circuler le ballon calmement. Une tâche qui, au fil des minutes se révéla efficace, avec le repli en arrière des coéquipiers de Moaez Benchrifa ! Le WAC tenta de tirer profit de ce repli, mais l'infériorité numérique restait un handicap certain.
On aurait bien aimé savoir l'état de conscience de Lemsen à ce moment, alors que ses coéquipiers se trouvaient dans une situation peu enviable. Ses coéquipiers en défense, Amrani, Rabeh et les deux milieux Benrabeh et Fettah tentaient d'enrayer les attaques–éclairs que portaient rapidement Ettraoui, Msakni et Bouazzi notamment ! Les rentrées d'Ayoub Skouma et Youssef Kaddioui en remplacement de Saïd Fettah, (59e) et de Yassine Lakhal, (70e ) n'ont pas apporté l'aide escomptée. Bien au contraire, Kaddioui surtout a même bénéficié de l'indulgence de l'arbitre lorsque ce dernier n'a pas réagi quand l'ex-joueur des FAR s'est rendu coupable d'une poussée fautive de Khalid Chemmam… à quelques centimètres de l'arbitre Doue ! Le WAC, enhardi, par ce repli des Tunisiens montaient à l'assaut et Rami a failli bombarder Moaez, si ce n'est l'intervention collective de tous les défenseurs du Tarajji pour le bloquer. De montées, dont celle de Yannick Ndjeng, qui était à deux doigts de doubler la mise (77e). Force est de reconnaître que le Wydad a mieux joué qu'à Casablanca.
Car pareille prestation aurait pu permettre aux Rouges de marquer au moins un. Pour ceux qui attendaient que le WAC réédite l'exploit du Raja en 1999 qui s'etait imposé face à ce même Tarajji, alors infiniment plus puissant et plus «soutenu», en dépit de l'expulsion de Jrindo et de l'accord par un arbitre d'une partialité flagrante d'un penalty imaginaire depuis les premiers moments de la rencontre ! En fin de partie, Decastel a déclaré qu'il fallait tourner la page et penser à l'avenir : Facile à dire, Michel ! Surtout que, comme il l'a reconnu lui-même, le Wydad avait fait une excellente Champions League !
Bono, un baptême de feu
Même dans ses rêves les plus fantastiques, jamais le jeune Yassine Bono, 20 ans, étoile montante du WAC, n'avait imaginé qu'il garderait les bois de son club de toujours dans une finale de la Champions League ; et à l'extérieur de surcroît ! Qu'à cela ne tienne, nous reviendrons avec plaisir sur les déclarations de Lahcen Abrami lorsqu'il affirmait que lorsque Bono entrera dans les bois du Wydad, il n'en ressortira jamais ! Ses multiples prouesses, ses interventions répétées ont forcé l'admiration de tous. Il a carrément tenu en respect toute une équipe montée à l'assaut des bois casablancais. Aujourd'hui, en recherchant une confiance dont il avait besoin, il trouve une reconnaissance légitime de la part des Marocains en général et des Wydadis en particulier.