Une réunion pour trouver des solutions concrètes afin de doter les bourses africaines des mécanismes susceptibles de les adapter aux changements récurrents de la finance mondiale.
LE MATIN
12 Décembre 2011
À 16:23
Les travaux de la 15e réunion annuelle de l'African Securities Exchanges Association (ASEA) se sont ouverts lundi matin à Marrakech, avec plus de 400 participants en provenance d'une centaine de pays. Placée sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, cette réunion de deux jours, qui se tient pour la première fois au Maroc à l'initiative de la Bourse de Casablanca, est axée principalement sur les opportunités qu'offre le continent africain dans ce domaine.
À Marrakech, les organisateurs se fixent pour objectifs de réhabiliter les bourses africaines, tout en proposant des solutions concrètes afin de doter ces bourses des derniers mécanismes et pratiques en la matière et de mieux les adapter aux changements récurrents de la finance mondiale. L'ultime but étant d'attirer les investisseurs étrangers et de contribuer à la hausse des IDE (Investissement directs à l'étranger) à destination de l'Afrique.
«Cette rencontre constitue aussi une occasion pour engager la réflexion sur la manière efficiente de créer des leviers de financement pour les entreprises africaines et d'innover en matière d'incitations. Cette 15e édition est rehaussée par la présence de plusieurs institutions nationales et internationales de grande envergure, telles que la China-Africa Developpement Fund, HSBC, le cabinet d'études BCG, Auerbach Grayson & Company, Nasdaq OMX et Maroc Telecom. Pour certains observateurs, la tenue au Maroc de cette importante réunion n'est pas le fruit du hasard», declare-t-on dans le communiqué. Au plan interne, le marché financier, qui continue de faire montre d'une résilience avérée, est un exemple à suivre. Parmi les places du continent, celle de Casablanca, explique-t-on, «en dépit de certains vents contraires, continue son bonhomme de chemin». Consolidant ses efforts pour attirer davantage de sociétés et canaliser des investissements productifs, la place casablancaise a mis au point un plan ambitieux visant à faire du marché marocain un hub pour la finance en Afrique.
Casablanca Finance City (CFC), dont le lancement officiel est prévu en 2012, représente un projet ambitieux visant à faire de la capitale économique du Maroc un hub régional de la finance en Afrique du Nord et de l'Ouest. Certifiée ISO 9001, distinction accordée aux marchés financiers qui répondent aux normes qualité internationales, la Bourse marocaine a rejoint, aux côtés des grandes banques du pays, le Moroccan Financial Board. Le décret d'application de la loi relative au statut de la CFC, adopté récemment, offre plusieurs avantages en matière fiscale aux sociétés exportatrices de services financiers. La démarche s'appuie en particulier sur l'encouragement des compagnies africaines à lister leurs actions à Casablanca.
En dépit de la persistance de certaines difficultés liées au contexte de la crise internationale, les efforts se poursuivent pour renforcer la place du marché financier marocain. D'ores et déjà, tout un train de mesures d'incitation sont prises en faveur des petites et moyennes entreprises souhaitant être cotées à la Bourse. De nouvelles actions sont dans le pipe pour améliorer la liquidité du marché. Par l'entremise de synergies avec les régulateurs, la Bourse de Casablanca s'attelle à la mise en application des lois relatives au marché dérivé, lois qui devront permettre aux compagnies d'assurance et aux banques de couvrir leur risque sur le marché de capitaux et d'injecter du sang neuf dans la Bourse.
Une rencontre opportune
Créée le 13 novembre 1993, l'ASEA (African Securities Exchanges Association) est une association qui a pour mission, entre autres, la promotion de la coopération entre ses différents membres et la facilitation des échanges et l'assistance à travers des programmes conjoints. La rencontre de Marrakech s'avère cruciale du fait des thèmes qui y seront abordés. D'ailleurs, plusieurs réflexions seront entamées afin que les bourses africaines se dotent d'une résilience importante face à un contexte international très particulier, estiment les organisateurs. Pour eux, la crise de la dette européenne et l'abaissement de la note des États-Unis, entre autres, ont eu des effets directs et viraux sur le comportement des principales places financières mondiales, induisant des tensions sur les liquidités et de faibles volumes de transactions.