Spécial Marche verte

Une opération qui change la vue... et la vie

Marre de porter des lunettes inesthétiques ou de l'inconfort des lentilles de contact, la chirurgie réfractive est la solution pour mettre un terme au cauchemar.

20 Décembre 2011 À 17:09

«Je suis myope de naissance. Durant toute ma vie, je n'ai jamais réussi à voir nettement sans porter de lunettes ou de lentilles de contact. Ouvrir mes yeux le matin et être capable de voir clairement les traits du visage de mon mari sans devoir chercher mes lentilles, pouvoir me baigner et être consciente de ce qui se passe autour de moi, me déplacer dans la maison sans être bousculée par les meubles… ces choses là étaient pour moi...un rêve. Aujourd'hui, et après avoir subi une opération chirurgicale au niveau de mes yeux, j'y suis arrivée», confie Loubna. «Mon ophtalmo m'a proposé, il y a quelques mois, cette solution. Au début, j'ai hésité puis j'ai décidé de tenter le coup. Maintenant, je ne regrette rien. Entre l'opération, les analyses, radiographies… j'ai payé 40.000 DH mais la joie et la satisfaction que je ressens valent bien plus que cela. Ma myopie était un véritable handicap. Cette opération m'a changé la vie. C'est tellement miraculeux!», poursuit-elle.

Pendant longtemps, les patients souffrant d'un problème de vision n'ont eu comme seul moyen de correction que les lunettes, et puis les lentilles de contact. Depuis plus de dix ans, la science moderne nous propose une nouvelle alternative face à ces problèmes : la chirurgie réfractive. Alors que les lunettes et les lentilles constituent un moyen de correction, la chirurgie réfractive vise à enrayer le problème visuel en modifiant la structure de l'œil lui-même. Parmi les techniques de chirurgie réfractive figure l'implant oculaire. Parfaitement tolérés par l'œil, les implants oculaires sont prévus à vie et ne demandent pas de soins particuliers. Plusieurs puissances d'implants existent pour corriger toutes les myopies ou l'hypermétropie des patients. L'implant adapté à chaque œil est commandé après mesure informatique de la courbure exacte de la cornée et de la longueur de l'œil. «Je me suis fait opérer il y a deux ans. J'avais une forte myopie et un astigmatisme très important. J'ai porté des lentilles durant 10 ans mais je n'en pouvais plus», Raconte Ghali. L'opération s'est très bien passée, on ne sent absolument rien lors de l'intervention. «On m'a recommandé de dormir quelques heures après. Une fois réveillé j'avais un peu mal, l'effet de l'anesthésie s'est évaporé. Quand j'ai enlevé le pansement, mon œil était rouge mais le médecin m'a dit que c'était normal, qu'il fallait compter encore quelques jours car ma correction était importante. Aujourd'hui, je vois bien, mes yeux ne sont plus rouges, adieu lunettes et lentilles, je suis très heureux», ajoute-t-il.

Ce type d'opération consiste à introduire dans l'œil un implant, de puissance adaptée, destiné à modifier le trajet des rayons lumineux.
Elle est réservée à la correction de myopies et hypermétropies très fortes. Cette technique consiste à glisser un implant dans l'œil par une petite ouverture de quelques millimètres, et peut s'accompagner d'une extraction du cristallin, notamment lorsque ce dernier présente quelques opacités. L'opération s'apparente alors à celle de la cataracte. L'intervention dure au maximum une demi-heure et ne nécessite pas d'hospitalisation.

L'anesthésie est généralement locale, grâce à l'instillation d'un simple collyre anesthésiant dans l'œil. Dans la quasi généralité des cas, il n'y a pas de suites douloureuses à l'intervention. La vision s'améliore rapidement, mais elle peut rester floue dans certains cas pendant quelques jours, le temps de la cicatrisation. Cependant, malgré la précision de plus en plus performante des implants oculaires réfractifs, il n'est pas possible de garantir formellement que le patient n'aurait plus besoin de porter des verres correcteurs. En effet, plusieurs facteurs interviennent : la cicatrisation cornéenne, le calcul de la puissance de l'implant, l'astigmatisme pré ou post-opératoire. Une correction complémentaire par lunettes, lentilles de contact ou une ré-intervention par LASIK (Laser-assisted sub epithelial keratomileusis) est parfois nécessaire pour corriger la myopie, l'hypermétropie et/ou l'astigmatisme résiduel.
Cependant, il est important de souligner que la majeure partie de la maladie est corrigée par l'implant. Une chose est donc sûre, la qualité de vie s'en trouvera considérablement améliorée.

Autres techniques

Outre l'implant oculaire, il existe d'autres techniques de la chirurgie réfractive de l'œil. Il s'agit de la PKR et le LASIK. La PKR (Photokératectomie réfractive), déjà connue, est de moins en moins employée malgré de bons résultats à long terme. En effet, la récupération visuelle est de 3 à 5 jours mais une douleur parfois intense est observée. Elle permet néanmoins de rendre la chirurgie réfractive accessible à des patients chez qui d'autres techniques sont contre-indiquées. En outre, elle peut éventuellement traiter des cicatrices cornéennes superficielles associées.
Quant au LASIK , c'est actuellement le traitement de choix pour les myopies inférieures à 12 dioptries et les hypermétropies inférieures à 4 dioptries environ, en fonction de l'âge et de certaines caractéristiques de l'œil. Au delà, il est préférable de faire appel aux implants car ils permettront de corriger des myopies et des hypermétropies élevées sans amincir le cornée. Pour les cas extrêmes, il est même possible de combiner implant avec LASIK, et de corriger des myopies jusqu'à - 30 dioptries et des astigmatismes élevés.
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