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Les rebelles sabotent un pipeline

L'oléoduc alimente la seule raffinerie encore en activité du pays.

05 Août 2011 À 15:16

Les rebelles libyens ont saboté un pipeline dans la région de Djebel Nefoussa, montagne rebelle au sud-ouest de Tripoli, alimentant la seule raffinerie encore en activité du pays, a indiqué jeudi soir le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères Khaled Kaaim. «Les rebelles ont fermé une valve du pipeline et ont versé dessus une grande quantité de béton armé dans la région d'Al-Rayaniya», a déclaré M. Kaaim au cours d'une conférence de presse, faisant état d'une pénurie d'électricité dans Tripoli et ses environs. Selon lui, le pipeline alimente la raffinerie de Zawiyah, à 50 km, à l'ouest de Tripoli en gaz et fuel, utilisés par la suite pour générer l'électricité. Il a indiqué par ailleurs que l'Otan a bombardé une turbine à gaz dans la même région ainsi qu'une station de haute tension à Jefara, au sud-ouest de Tripoli.
Plusieurs habitants des banlieues de la capitale ont fait état jeudi à l'AFP de coupures de plus en plus fréquentes d'électricité, durant plusieurs heures, ainsi qu'une pénurie de bombonnes de gaz de cuisine, s'ajoutant à celle du carburant.
M. Kaaim a dénoncé par ailleurs l'«opération de piratage» d'un pétrolier appartenant au régime qui était en route vers Tripoli avec à son bord, selon lui, une cargaison de 39.000 tonnes de carburant. Le pétrolier a accosté jeudi dans le port de Benghazi, dans l'est de la Libye, les rebelles à bord affirmant avoir saisi ce bateau appartenant au régime libyen au large de Tripoli. Selon, M. Kaaim, des forces spéciales françaises et britanniques ont participé à l'opération. Il a indiqué qu'à cause de la pénurie d'électricité, plusieurs médicaments et produits alimentaires sont désormais périmés. Il a estimé que l'Otan «souhaite créer une crise humanitaire en Libye, alors que le but de sa mission en Libye était de protéger les civils».
Par ailleurs, le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, a entamé jeudi à Benghazi (est) des négociations avec des représentants des tribus, après l'assassinat du chef d'état-major rebelle, a-t-on appris de sources concordantes.
Un comité de représentants des principales tribus de l'Est a été formé mercredi soir à Benghazi, au cours d'une nouvelle soirée de condoléances au domicile de la famille du général Abdel Fatah Younès, a constaté un correspondant de l'AFP. Ce comité est composé de 28 membres, notamment des leaders des tribus Saitat et Agori, mais également des représentants de la société civile et de la Coalition du 17 février, acteur-clé de la révolte populaire contre le régime de Mouammar Kadhafi à Benghazi. Selon l'un de ses membres, le comité a entamé jeudi à la mi-journée dans la capitale rebelle des négociations avec le CNT. L'objectif de ces discussions est de faire toute la lumière sur les circonstances de la mort du général Younès, et de désamorcer ainsi la colère de sa tribu d'origine, les Al-Obeïdi.
Rallié à la rébellion après avoir été un pilier du régime de Mouammar Kadhafi, le général Younès avait été tué en fin de semaine dernière dans de mystérieuses circonstances après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire à Benghazi, la «capitale» du mouvement rebelle. L'assassinat a suscité d'intenses spéculations sur l'identité des meurtriers, les divisions au sein de la rébellion, ou l'existence d'une possible «cinquième colonne» derrière les lignes rebelles. La puissante tribu des Al-Obeïdi a menacé de se faire justice elle-même si le CNT ne donne pas au plus vite une version crédible des faits et n'arrête pas les coupables présumés. Ses représentants ne sont pas membres du comité formé mercredi et ne participent donc pas directement aux discussions avec le CNT.

Avec Agences

Le pacte avec Seif al-Islam démenti

Un chef islamiste libyen, Ali Sallabi, a démenti jeudi avoir conclu un pacte avec la famille du dirigeant libyen, annoncé par Seif al-Islam Kadhafi, estimant qu'il s'agissait d'«un mensonge pour ébranler les rangs de la nation».
«Les déclarations de Seif al-Islam sont nulles. Ce sont des mensonges pour ébranler les rangs de la nation», a déclaré M. Sallabi, interrogé au téléphone par l'AFP. Seif al-Islam Kadhafi avait déclaré mercredi dans la presse américaine que sa famille avait scellé une alliance avec les rebelles islamistes du pays pour en finir avec l'opposition laïque qui réclame le départ de son père.
Les rebelles laïcs «»vont tous s'enfuir ou être tués (...) Nous y veillerons», a-t-il dit dans une interview accordée à Tripoli au New York Times, assurant avoir négocié un pacte avec Ali Sallabi, l'un des chefs islamistes de l'est du pays aux mains des rebelles. M. Sallabi a confirmé s'être entretenu avec Seif al-Islam mais pour réclamer le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de ses fils.
«Notre dialogue s'est articulé et s'articulera toujours autour de trois points: le départ de Kadhafi et de ses fils et leur sortie de Libye, préserver la capitale des destructions et parer à l'effusion du sang des Libyen», a-t-il dit. «Ce sont des constantes claires».
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