Amendement soufflé par le gouvernement aux Conseillers

La commission de la justice et de la législation de la chambre des conseillers devait hier en fin d'après-midi passer le projet de loi organique relatif à la chambre des Représentants. Le texte qui avait suscité des débats houleux au sein de la première chambre passera presque comme une lettre à la poste dans la deuxième. La majorité comptait hier présenter un seul amendement orphelin soufflé par le ministère de l'Intérieur. Il s'agit de la liste nationale qui a provoqué au cours des derniers mois une grande polémique aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'hémicycle. Au lieu de présenter une liste sur la base de deux femmes suivies d'un jeune, l'amendement stipule la nécessité de changer cet ordre en présentant soixante femmes puis trente jeunes. Le compte des voix sera également amendé pour une péréquation précise des femmes et des jeunes. En fait, c'est comme s'il s'agira de deux listes distinctes en une seule.

Et cela pour régler une problématique purement technique, selon les explications du président du groupe parlementaire de l'Unité et de l'égalitarisme Mohamed Ansari. « La composition de la liste telle qu'elle est présentée dans la mouture initiale pose des problèmes. Car on pourra tomber lors du comptage sur des fractions et il sera difficile de gérer le reste. », précise-t-il.

On devait absolument rectifier le tir pour que la disposition ne soit pas rejetée par le conseil constitutionnel. Les jeunes des partis jubilent. Car ils n'étaient pas sûrs au départ qu'ils allaient obtenir les 30 sièges stipulés par le projet de loi organique de la chambre des Représentants aux prochaines législatives à cause de la composition de la liste. Avant l'adoption du projet par les députés jeudi dernier, certains craignaient même que les parlementaires de la commission de l'Intérieur cèdent au lobbying du mouvement féminin en donnant l'exclusivité de la liste nationale aux femmes.

Après son adoption par les Conseillers, le texte devra être transféré encore une fois pour une deuxième lecture à la chambre des Représentants pour l'approbation des amendements introduits par les parlementaires de la seconde chambre.