Petite bousculade au portillon. Après Jet Alu et Afric Industries, c'est au tour de S2M de jeter son dévolu sur la cote casablancaise.
LE MATIN
10 Décembre 2011
À 15:55
«Même s'il ne s'agit que de simples cessions de titres, les récentes introductions en bourse pourraient constituer une bouffée d'oxygène pour un marché qui s'est enlisé dans la morosité». Sans pour autant occulter l'intérêt que revêtent ces initiatives, certains analystes voient d'un «bon œil» ces opérations, estimant qu'elles seraient «susceptibles de secouer un tant soit peu les cocotiers».
L'entrée dans l'arène boursière de S2M, après celle de Afric Industries, atteste, si besoin est, d'un engouement certain pour la cote casablancaise. Acteur majeur de l'intégration de solutions monétiques, de la fourniture de moyens de paiement et de l'édition, S2M compte ainsi poursuivre l'institutionnalisation de l'entreprise et de son capital en ouvrant l'actionnariat au grand public, aux investisseurs institutionnels et privés ainsi qu'aux salariés et partenaires de la société. Outre qu'il s'agit de renforcer la politique de performance et de transparence, la société veut ainsi se soumettre au jugement du marché et permettre une liquidité des titres de son capital. Devant être souscrite du 16 décembre 2011 au 20 décembre 2011 inclus (clôture anticipée possible à partir du 19 décembre 2011), l'introduction en bourse de S2M par cession de 30% du capital portera sur un montant de 78 MDH, soit 240 000 actions au prix de 325 DH par titre. S2M a développé une expertise et un savoir-faire reconnus autour des métiers du paiement électronique allant de la personnalisation des moyens de paiement aux solutions monétiques les plus avancées intégrées à Select System (e-voucher, fidélité, revolving, etc). Avec une présence dans plus de 25 pays, la société S2M dispose d'un large portefeuille clients la propulsant parmi les leaders du marché des moyens de paiement électroniques en Afrique et Moyen-Orient. En plus de ses marchés historiques (en Tunisie), S2M prospecte le marché européen notamment à travers la pénétration de la France avec un nouveau contrat signé en 2008.
En 2010, S2M a remporté un contrat d'implémentation de sa solution monétique en Asie (Inde) et compte renforcer son positionnement dans cette région en se basant sur une stratégie de diversification géographique des marchés. Le groupe réalise près de 40% de son C.A à l'international notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Ces deux régions drainent plus de 80% du chiffre d'affaires global à l'export. Le groupe opère dans un marché très compétitif au niveau national et international et se positionne parmi les leaders des moyens de paiement sur les régions Afrique et Moyen-Orient. Ce positionnement peut être expliqué par une politique commerciale très développée et par la qualité de la solution SelectSystem grâce à son caractère flexible et évolutif. En effet, S2M jouit d'une expertise notable dans les métiers de la solution monétique assurant ainsi une notoriété au niveau international, notamment dans la région Afrique/Moyen-Orient. Cela dit, il faut dire que cette bousculade au portillon de Jet Alu Maroc, Afric Industries et éventuellement Fipar Holding intervient, comme le rappellent les analystes des BMCE capital Bourse, à un moment où «le marché n'en finit pas de chavirer».
Pas plus tard que novembre dernier, ces mêmes analystes font remarquer qu'«en dépit du léger frémissement de fin de mois, vraisemblablement redevable au bon déroulement des élections législatives, la place boursière casablancaise ne réussit toujours pas à se démarquer de la tendance baissière observée depuis le début de l'année». Et de signaler que le Masi et le Madex ont affiché des baisses respectives de 3,52% à 10 952,68 points et de 3,46% à 8 956,42 points, grevant leurs contre-performances year-to-date à 13,45% pour l'indice de toutes les valeurs et à 13,34% pour celui des Blues Chips. De son côté, le BCEI 20 se contracte de -3,70% à 1 189,19 points creusant ainsi ses pertes annuelles à 10,27%. Dans ce sillage, la capitalisation boursière s'est fixée à 510,5 MMDH, soit une contraction de 3,21%, comparativement au mois précédent. Brassée à hauteur de 92,3% sur le marché central, la volumétrie du mois de novembre s'est établie à 2 617,3 MDH, en recul de 14,1%. «Les Assurances» a pu tirer son épingle du jeu, s'appréciant de 1,6% à 3 903,13 points en capitalisant notamment sur la bonne tenue des titres Atlanta (+5,6%) et Wafa Assurance (+2,8%). Au total, la tendance baissière du Masi s'est accélérée au cours du mois de novembre. En effet, l'indice a perdu 3,5% à 10 952,67 points franchissant ainsi à la baisse la barre des 11 000 points dans une volumétrie en manque de vigueur. En termes de perspectives, présage BMCE Capital Bourse, le Masi devrait rester quasiment stable, oscillant entre un niveau de 10 850 et de 11 000 points (compte non tenu de l'impact éventuel des opérations d'allers et retours habituellement observées en fin d'années).
Retour des grosses capitalisations
En novembre, le volume drainé sur le compartiment central a été accaparé à hauteur de 58,2% par les échanges portant sur les titres Managem (20,9%), Lafarge (15,2%), Attijariwafa bank (11,3%) et Addoha (10,8%). Le marché de blocs a abrité deux transactions durant le mois d'octobre. Il s'agit d'une opération portant sur 513 743 actions Attijariwafa bank au cours unitaire de 363,05 DH, polarisant 92,0% du volume de ce compartiment. A noter aussi un échange portant sur 22 000 titres Samir au cours unitaire de MAD 740 DH pour un montant global de 16,3 MDH, soit 8% du flux transactionnel drainé par le compartiment de gré à gré.