Ce jeudi matin, le Croissant-Rouge marocain et la Croix-Rouge française ont signé une convention dans le cadre d'un jumelage entre deux instituts de formation sanitaire en vue d'une collaboration riche et durable.
LE MATIN
10 Novembre 2011
À 15:34
Les couloirs de la Préfecture de Aïn Sebâa–Hay Mohamadi rappellent étrangement la blancheur des murs des hôpitaux, et pour cause, la Croix-Rouge célébrait une collaboration franco-marocaine entre deux Instituts de formation sociale et sanitaire de Casablanca et Paris. Ainsi, l'Institut régional de formation sanitaire et sociale de l'Ile-de-France et l'Institut des sciences infirmières et techniques d'Aïn Sebâa collaborent afin d'échanger les expertises et les connaissances afin de privilégier l'aspect pédagogique au matériel. «Le but de ce jumelage est de permettre un transfert de savoir-faire et de faciliter l'intégration du personnel sanitaire au système», explique le docteur Alami, vice-président du Croissant-Rouge Maroc. En effet, plus qu'un soutien matériel, cet échange est synonyme d'expertise. «En profitant de l'expérience de la Croix-Rouge française, nous sommes en train de créer 3 ou 4 autres écoles qui vont assurer la relève», explique la même source.
Un échange de bons procédés qui va permettre tant à la France et qu'au Maroc de profiter d'expériences enrichissantes, sachant que dans les deux pays, le nombre d'infirmiers et d'auxiliaires de santé est insuffisant par rapport à la demande. «Le Croissant-Rouge œuvre depuis 2004, depuis la catastrophe d'Al-Houceima», explique M. Poitiers, directeur des relations internationales de la Croix-Rouge France, qui a foi en la collaboration fructueuse entre les deux institutions. «Au-delà des programmes de formation, nous avons envoyé 30 formateurs dans le domaine du secourisme pour assurer les premiers soins et accompagner le Croissant-Rouge marocain», ajoute-t-il.
Le partenariat entre l'Institut régional de formation sanitaire et sociale de l'Ile-de-France et l'Institut des sciences infirmières et techniques d'Aïn Sebâa s'inscrit dans les objectifs de l'INDH, initiée par S.M. le Roi Mohammed VI et résulte des efforts de son Altesse la Princesse Lalla Malika dans le domaine. Une médaille d'honneur lui sera attribuée pour la remercier pour son implication.
Implication, collaboration et échange sont les maîtres mots de cette convention qui met en avant un des plus vieux métiers du monde. Mme Barainaise, directrice de l'Institut régional de formation sanitaire et sociale de l'Ile-de-France, voit en ce projet des enjeux pour l'amélioration des compétences communes et des compétences personnelles surtout. «Cette collaboration va permettre d'engager les équipes sur des projets ambitieux», explique Mme Baranaise. Des projets ambitieux qui vont s'attaquer aux personnes isolées, comme le fait remarquer Mohamed Mjid, président de la Fondation du même nom, également partenaire du jumelage et du Croissant-Rouge marocain. Une mobilisation qui a commencé avec un échange de médailles et qui, selon lui, permettra l'élimination des revers. Parole d'un homme de tennis.
Questions à : Professeur Jean-François Mattei • Président de la Croix-Rouge française, ex-ministre de la Santé.
«Il y a au Maroc des problèmes de santé publique que nous traitons mieux en France et inversement»
• Qu'est-ce que va apporter, concrètement, ce jumelage, tant à la France qu'au Maroc ?
L'échange est toujours source d'enrichissement mutuel. Il y a au Maroc des problèmes de santé publique que nous traitons mieux en France et inversement. Sur le plan de l'innovation pédagogique, il y a un certain nombre d'expertises qui font encore défaut. C'est moins l'aspect matériel qui est en jeu que l'aspect pédagogique. C'est donc ce jumelage qui va permettre le suivi et les innovations pédagogiques.
• Vous avez dit qu'il s'agissait d'un échange Nord-Sud mais surtout Sud-Sud, qu'entendez-vous par là ?
La Croix-Rouge française a contribué à la création d'instituts en Centrafrique, au Mali et c'est tout un réseau d'instituts de formation qui est en train de se créer. D'où l'échange Sud–Sud, puisque ces instituts, devenus totalement indépendants, permettront le transfert du savoir et pourront permettre à d'autres projets de voir le jour.