L'humain au centre de l'action future

Quand la musique fusionne

La musique ne connaît pas de frontières. Comme une brise venue de nulle part, elle fait le tour du monde pour épouser, à chaque fois, de nouvelles sonorités et épouser avec harmonie d'autres styles. Elle est universelle et s'exprime dans une seule langue, celle de l'échange, de la tolérance, de la paix.

L'expression de l'universalité s'exprime à travers la réunion sur scène du Marocain Abdellah Elmiry et des Américains Danny Knicely et James Leva.

11 Mai 2011 À 10:50

La musique exprime alors une culture universelle qui nous unit tous. C'est ce que reflètent sur scène le marocain Abdellah Elmiry et les américains Danny Knicely et James Leva. Venus d'horizons différents, le premier est un maestro spécialiste de musique marocaine, tandis que les autres sont des musiciens américains renommés de bluegrass (un genre de country). Tous les trois font, depuis le 7 mai, le tour des villes marocaines pour y faire des fusions inédites, à 100% maroco-américaines. À l'origine de ces concerts de fusion tenus dans les quatre coins du Royaume, l'ambassade américaine en collaboration avec l'American Language Center de Tanger, l'association Talessemtane, l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah, la Chaîne Inter et le Théâtre Sidi Belyout. Chantal Breton, le coordinatrice des programmes culturels de l'ambassade des États-Unis d'Amérique au Maroc, nous explique le concept de cette manifestation : «C'est une expérience unique où nous avons voulu réunir sur la même scène des artistes venus de divers horizons, mais qui jouent des styles qui se rapprochent dans leurs rythmes, en l'occurrence, le bluegrass américain et des genres qui représentent l'identité musicale marocaine.

Les concerts mettent ainsi en vedette Abdellah Elmiry, Danny Knicely et James Leva ainsi que des invités spéciaux dans chaque ville.» À Tanger, les musiciens ont interprété des morceaux de bluegrass mais aussi des titres célèbres du répertoire du nord du pays. «Bent Bladi», «Tanja yal alia»… figurent parmi la sélection qui a fait vibrer le public de la place 9 avril. «Le public a adoré cette fusion entre des rythmes qu'ils ont l'habitude d'écouter et d'autres qu'ils découvraient pour la première fois. C'était très émouvant de les voir réagir à ces œuvres musicales inédites», explique Abdellah Elmiry. Quelques kilomètres plus loin, à Chefchaouen plus exactement, les rythmes du banjo du bluegrass se sont confrontés à ceux du bendir de la Taktouja jblia, pour le plus grand plaisir des spectateurs qui ont adhéré à cette fête grandiose. En plus de ce répertoire populaire du nord, les artistes ont joué en chœur «El-Fiachia», la célèbre qassida du Tarab al-andaloussi.

Le même répertoire, auquel s'est ajouté du melhoun, ont été interprétés à Fès. Les musiciens, devenus, le temps d'une manifestation, les messagers de la tolérance et du partage, s'arrêteront ce soir à leur dernière destination, Casablanca. Au théâtre Sidi Belyout, ils chanteront, à partir de 20h, une compilation de bluegrass, de Gnaoua et d'autres styles connus du public casablancais. Ils en feront un nouveau genre, maroco-américain, que les mélomanes de la métropole suivront avec plaisir. Elmiry, Knicely et Leva auront ainsi exploré et mis en valeur les composantes musicales communes entre la musique bluegrass américaine et la musique traditionnelle marocaine. En explorant les différentes cultures et les styles musicaux des deux pays, ces artistes créent une harmonie commune qui reflète l'amitié et la compréhension mutuelle entre les deux pays. L'aventure ne s'arrêtera pas pour autant ici, mais sera sans doute exportée aux États-Unis. En effet, l'expérience continuera de l'autre côté de l'Atlantique pour faire connaître la musique marocaine dans les États américains.

Parcours d'artistes

James Leva et Danny Knicely viennent tous deux de familles musicales et d'un long patrimoine artistique. Grâce à leur participation à plusieurs festivals et tournées musicales, ils ont appris les traditions musicales de plusieurs pays. Dans le cadre de cette tournée fusion, ils s'ouvrent avec enthousiasme à la tradition musicale marocaine, avec toute sa diversité et ses influences. Quant à Abdellah Elmiry, que le public marocain connaît très bien en tant que chef d'orchestre, il a également participé à plusieurs festivals à travers le monde. Ce virtuose multi-instrumentaliste illustre le modèle d'ouverture d'esprit, d'où sa capacité à maîtriser plusieurs genres et instruments musicaux.
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