Fête du Trône 2006

L'absentéisme a marqué la session extraordinaire

Le fléau de l'absentéisme a marqué la session extraordinaire qui devra dans quelques jours clôturer ses travaux en raison de l'ouverture officielle de la session ordinaire automnale vendredi prochain. Députés et conseillers ont montré peu d'engouement à marquer leur présence au sein de l'hémicycle.

Les directions des partis politiques sont invitées, par la suite, à sensibiliser leurs élus sur la plus haute importance de vaquer à leurs missions tant législatives que du contrôle.

10 Octobre 2011 À 17:39

Pourtant la conjoncture est spéciale et nécessite la conjugaison des efforts de tous les acteurs pour relever les défis. Les discours prononcés par les parlementaires ne ressemblent en rien aux pratiques.
Certes le phénomène de l'absentéisme n'est pas nouveau. Mais, l'institution législative devait donner l'exemple à quelques semaines de la fin anticipée de ce mandat législatif pour participer à l'effort de faire renaître la confiance dans l'échiquier politique.

Il parait insensé, à titre d'exemple, que le projet de loi organique de la chambre des Représentants, qui a fait l'objet d'âpres discussions tant au niveau des concertations entre les partis politiques et le ministère qu'au sein des commissions parlementaires, soit entériné, en fin de compte, vendredi dernier, par moins du tiers des députés.

La conjoncture impose le changement des pratiques politiques. Une grande mission incombe aux chefs des groupes et aux partis politiques en cette période pour dynamiser le Parlement et redorer son blason auprès de l'opinion publique. L'institution législative est appelée à être au diapason des changements que le Maroc est en train de vivre. De grands enjeux attendent le prochain Parlement pour changer l'image de cette institution auprès des citoyens. Durant les dernières législatures, les responsables des deux chambres ont avoué que le phénomène est on ne peut plus complexe et ne peut pas être résolu par l'approche répressive et juridique.

Il s'agit, à présent, de cerner, toutes les causes du fléau pour pouvoir l'endiguer. Quelques voix pointent du doigt le cumul des fonctions qui a largement participé à amplifier le phénomène. Désormais, la loi organique de la chambre des Représentants souligne plusieurs cas d'incompatibilité comme le fait d'être membre au conseil économique et social ou président de région.

Tous les acteurs concernés sont appelés à conjuguer, ensemble, leurs efforts pour résoudre cette problématique chronique qui affaiblit le rendement parlementaire. Les formations politiques doivent réagir en amont vu qu'il leur incombe la responsabilité du choix de leur parlementaire au cours des élections.
Les directions des partis politiques sont invitées, par la suite, à sensibiliser leurs élus sur la plus haute importance de vaquer à leurs missions tant législatives que du contrôle. L'enjeu a trait au choix du profil adéquat des parlementaires, qui sied le mieux à la réforme. Ils sont nombreux à relever que si les mêmes visages sont cooptés, les mêmes pratiques persisteront au sein de la scène politique, bien que l'on ait une Constitution avancée.

Les défis sont de taille ! Le travail des parlementaires sera, en effet, renforcé et revalorisé à travers la prééminence de la Chambre des représentants et la révision des prérogatives de la Chambre des conseillers. Ce qui contribuera à régler le dysfonctionnement ayant trait à l'exercice des mêmes missions, vu que chaque Chambre n'est, actuellement, que le miroir de l'autre.
Outre l'adoption du projet de loi organique, le règlement intérieur doit être révisé pour pallier les dysfonctionnements relevés. Il s'avère nécessaire de changer la méthode classique de travail notamment la manière de déroulement des séances des questions orales pour que l'institution soit à la hauteur des aspirations.

Loi sur les partis politiques

Aussitôt après son adoption par les Représentants, vendredi dernier, le projet de loi organique relatif aux partis politiques a été transféré à la commission de l'intérieur de la chambre des conseillers qui a entamé son examen samedi matin. On ne badine pas avec le temps. Il faut faire passer ce texte le plus tôt possible. Le projet contient des dispositions relatives notamment au phénomène de la transhumance tant décrié par les partis politiques mais largement utilisé.
Seul le PJD a voté contre le texte en raison du rejet de ses propositions d'amendement en commission. Le groupe parlementaire de la lampe a appelé à annuler les listes électorales actuelles et à confier la mission d'observation des élections à une instance indépendante et non au ministère de l'Intérieur.
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